La Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins pointe le manque de bras et les besoins en formation dont a besoin le secteur.  (Photo: Shutterstock)

La Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins pointe le manque de bras et les besoins en formation dont a besoin le secteur.  (Photo: Shutterstock)

Avant les élections législatives du 8 octobre, la Confédération des organismes prestataires d’aides et de soins (Copas) évoque les problématiques du secteur qui pourraient avoir un impact sur la santé publique. Elle adresse ainsi ses propositions aux élus politiques du pays.

Le secteur de l’aide et des soins n’est pas en grande forme. En proie à des difficultés, la Copas qui fédère les acteurs du secteur alerte sur les éventuels risques en matière de santé publique. Avec un effectif de 10.571 salariés en équivalent temps plein, le secteur manque de bras. Cette évolution du marché du travail est sans doute sa principale préoccupation puisque le vieillissement de la population risque de renforcer cette problématique. À ce titre, le Statec confirme que «la structure d’âge de la population luxembourgeoise a changé au cours des dernières décennies. Les jeunes de 0-19 ans sont, en parts relatives, de moins en moins nombreux, tandis que les personnes de 40-64 ans et celles de 80 ans et plus augmentent en nombres relatifs».

La Copas pointe aussi une forme de concurrence déloyale avec le secteur hospitalier comme un frein au recrutement, en raison de rémunérations et de conditions de travail différentes. Pour tenter de résoudre cette problématique qui, selon elle, fait peser un risque important sur la santé publique, la Copas plaide pour une convention collective unique entre les deux secteurs, «la seule voie pour assurer la pérennité financière et un traitement équitable du personnel des deux secteurs». Par ailleurs, la Copas a bien d’autres propositions à formuler aux responsables politiques du pays.

Aller plus loin sur le projet de loi sur la qualité des services pour personnes âgées

Déposé en février 2020, relatif à la qualité des services pour personnes âgées est jugé nécessaire par la Copas. Néanmoins, celle-ci évoque dans le même temps un «manque de maturité et de précision», ainsi «qu’un système démesuré et chronophage qui n’a pas pour finalité un système de contrôle de la qualité objectif, mais un système de comparaison de la qualité entre les différentes prestataires». Ce qu’elle considère inacceptable. À ce titre, elle a déposé plusieurs avis détaillés.


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Élaborer une carte sanitaire extrahospitalière en lien avec l’HAD

Le secteur d’aides et de soins est en pleine évolution. L’intégration du secteur d’aides et de soins dans la gestion de l’hospitalisation à domicile (HAD) comme partenaire du secteur hospitalier, «garantira une meilleure réponse aux besoins et attentes». Elle plaide pour un recours au personnel déjà disponible et expérimenté plutôt que la création d’un nouveau service au sein des hôpitaux.

La Copas ne partage pas le point de vue de la FHL, «qui consiste à augmenter les budgets hospitaliers afin de pouvoir développer une activité externe», indique la Copas qui propose la création d’une carte sanitaire extrahospitalière afin d’avoir une meilleure prise en compte et de rendre plus transparents les besoins.

Introduire un diplôme de technicien de soins

Selon la Copas, il est aujourd’hui nécessaire de continuer à développer et proposer des formations, à condition qu’elles répondent correctement aux besoins concrets du secteur. Selon elle, le manque de passerelle entre certains métiers du soin serait une des raisons du manque d’attractivité du secteur, en raison du manque de perspectives d’évolutions.

Introduire un diplôme de techniciens de soin permettrait la mise en place d’une passerelle pour que les salariés puissent se former en cours d’emploi. Il est aussi question d’octroyer aux élèves se formant au métier d’infirmier, un diplôme d’aide-soignant dès la fin de la première année d’études. Ainsi, même s’ils ne terminent pas leur cursus d’infirmier, ils pourront déjà exercer comme aide-soignant. 

Modifier l’article 67 du Code de Sécurité sociale

En matière de tarification et de frais, la Copas souligne que le tarif des actes et services infirmiers ne couvre plus les frais réels des salaires infirmiers depuis plusieurs années. «Le code de la sécurité sociale limite la revalorisation à variation du revenu moyen cotisable et ne permet pas de hausse adaptée dans la convention collective du secteur. Seul un changement de l’article 67 du Code de la sécurité sociale pourrait régler ce problème une fois pour toutes.»