Après avoir annoncé une commande de , et alors que les questions parlementaires se multiplient sur le sujet, le ministère de la Santé confirme ce jeudi avoir passé commande pour 7,951 millions de kits. «Mais ce chiffre évolue sans cesse», précise le ministère, joint par Paperjam.
Des phases-tests ont déjà été lancées , dans des hôpitaux ou maisons de soins, et le ministère devrait présenter sa stratégie concernant ces tests rapides dans les prochains jours. Face à l’engouement qu’ils suscitent, le professeur Claude Muller, expert en virologie au Luxembourg Institute of Health (LIH), confirme que leur utilisation est «une des solutions pour lutter contre le Covid. Leur efficacité est de 85 à 90% pour les personnes symptomatiques; ce n’est certes pas 100%, mais aucune des mesures que l’on prend dans cette pandémie n’est sûre à 100%.»
«Se tester de manière fréquente»
Le virologue regrette toutefois que ces autotests n’aient pas été mis en place plus tôt: «Le Luxembourg en avait déjà reçu 75.000 en novembre, mais ils étaient tellement critiqués à l’époque parce que les personnes ne comprenaient pas forcément leur fonctionnement, qu’ils ont tardé à être utilisés.» Pour rappel, cet autotest est un prélèvement nasal que l’on peut réaliser à domicile sans l’aide de personnel de santé. Il s’effectue à l’aide d’un écouvillon adapté que l’on enfonce d’environ trois centimètres dans chacune des narines.
«Les tests ont une grande valeur pour les personnes avec ou sans symptômes qui rendent visite à leurs amis. Si quelqu’un est testé positif, la chance qu’il soit vraiment positif est très, très forte, surtout si le même test était négatif quelques jours plus tôt. Donc je dirais que les personnes doivent acheter plusieurs tests d’avance, et se tester de manière fréquente avant des visites ou 4-5 jours après un contact suspect.»
Assurer le contact tracing
Selon Thomas Dentzer, responsable de la stratégie à la Direction de la santé et interrogé , «l’idéal serait [d’effectuer ces autotests] deux fois par semaine. Ces tests détectent uniquement le Covid si vous êtes au pic de votre infection. C’est-à-dire quatre ou cinq jours après l’infection, puis sur quatre jours environ.» Alors que le test PCR, qui utilise l’amplification, détecte le virus sur une plus longue période.
La Direction de la santé prépare actuellement une liste de recommandations sur l’utilisation de ces autotests, afin de mettre en ligne une autodéclaration et d’assurer le contact tracing. «Bien sûr, leur efficacité dépendra aussi de la discipline des gens, de la manière dont ils les utiliseront. Après un temps d’isolement, un test ‘positif’ pourra être confirmé par un test PCR», confirme Claude Muller.
La gratuité des autotests dans certains pays
Si les commandes faites par le ministère de la Santé devraient arriver dans les prochaines semaines, certaines entreprises du pays ont pris les devants pour s’approvisionner. , mais dont le conditionnement par 15 ou 20 entraîne un coût de plus de 200 euros. Cactus a annoncé la semaine dernière débuter la commercialisation des autotests Covid-19 «agréés par le ministère de la Santé». Des entreprises ont également commandé des kits que leurs salariés peuvent acheter. «Sans oublier que tout un chacun peut déjà commander ces autotests sur internet», rappelle le ministère de la Santé, qui ajoute qu’une liste des kits qu’il recommande a été publiée sur son site.
Et qu’en est-il ailleurs en Europe? En Allemagne, des autotests antigéniques ont été mis en vente dès début mars dans des magasins comme Lidl ou Aldi, où les kits de cinq tests sont vendus de 21,99€ à 24,99€. En Belgique, depuis ce mardi 6 avril, les pharmacies peuvent vendre des autotests antigéniques rapides, à 7,50€ l’unité. En France, les autotests ne seront vendus qu’en officine à partir de ce lundi 12 avril.
D’autres pays optent pour la gratuité de ces autotests. En Suisse par exemple, depuis ce mercredi 7 avril, il est possible de se procurer gratuitement, dans toutes les pharmacies du pays, cinq tests par mois en présentant sa carte d’assuré. Au Royaume-Uni également, tous les adultes asymptomatiques recevront deux fois par semaine un autotest.