Dan Kersch: «Pour maintenir les emplois, le chômage partiel est certainement l’instrument le plus important et le plus efficace.» (Photo: Anthony Dehez/Maison Moderne)

Dan Kersch: «Pour maintenir les emplois, le chômage partiel est certainement l’instrument le plus important et le plus efficace.» (Photo: Anthony Dehez/Maison Moderne)

Chères lectrices, chers lecteurs, la pandémie de Sars-CoV-2, qui nous préoccupe depuis un an maintenant, a bouleversé le quotidien des entreprises, mais aussi des salariés, autant dans le secteur de la santé qu’à l’école, aussi bien dans la vie privée que dans la vie publique.

Depuis ce printemps 2020, le gouvernement s’est vu confronté à une situation sans précédent, qui a demandé des réactions rapides et à la hauteur des défis qui se sont posés et, hélas, se posent toujours.

Au niveau économique, la gestion de la crise s’est basée sur deux piliers principaux, en l’occurrence le soutien direct aux entreprises et aux entrepreneurs, d’un côté, et la sécurisation de l’emploi, de l’autre.

D’un côté, il était primordial de garantir les emplois des milliers de salariés qui ont été directement touchés par les mesures sanitaires et les fermetures inévitables décidées par le gouvernement, et de faire en sorte que cette main-d’œuvre, avec ses compétences et son savoir-faire, soit à la disposition des entreprises au moment de la reprise économique.

D’un autre côté, il était également essentiel de soutenir les entreprises et les indépendants par des aides financières ciblées, de même que par des aménagements légaux et administratifs, afin de les aider à traverser cette période exceptionnellement difficile et de sauvegarder ainsi notre tissu économique.

Dans un souci de répondre au mieux à ces deux défis principaux, le gouvernement a, dès le début de la crise sanitaire, mis en place toute une série d’aides financières.

Pour maintenir les emplois, le chômage partiel est certainement l’instrument le plus important et le plus efficace. Ainsi, depuis le début de la crise, 600 millions d’euros ont été versés aux entreprises sous forme d’indemnités de chômage partiel. Aussi, le gouvernement a fait le choix judicieux de relever le plancher de l’indemnité de chômage partiel de 80% à 100% du salaire social minimum, ce qui a très certainement contribué à éviter une précarisation de nombreux ménages et à maintenir leur pouvoir d’achat.


Lire aussi


En parallèle, il est devenu évident qu’au-delà de l’instrument du chômage partiel, des mesures supplémentaires étaient nécessaires, afin de soutenir les entreprises et les entrepreneurs indépendants.

Ainsi, le gouvernement a introduit des aides non remboursables pour les indépendants. 32 millions d’euros leur ont été versés au titre des différents régimes de soutien.

En plus des aides qui étaient destinées directement aux indépendants, des subventions spécifiques pour les entreprises ont également été introduites, par exemple dans le cadre du paquet de relance Neistart Lëtzebuerg. Ces indemnités d’urgence, ainsi que d’autres aides et avances ont permis aux entreprises de fonctionner, et ce même en pleine période de crise.

Pour moi, en tant que ministre du Travail, les premières conclusions de cette crise sont évidentes même si la crise paraît encore loin d’être terminée.

Force est de constater que le Luxembourg a plutôt bien résisté au choc infligé par la pandémie de Covid-19, en comparaison avec les autres pays européens. Non seulement le pire a pu être évité sur le plan sanitaire grâce aux mesures – certes incisives – prises par le gouvernement, mais la casse a également pu être limitée sur le plan économique, avec une contraction du PIB de l’ordre de -1,3% en 2020, selon les dernières prévisions du Statec. Sur le plan social, malgré une nette augmentation au printemps 2020, le taux de chômage s’est stabilisé autour de 6,4% depuis l’été dernier, et le Luxembourg est l’un des très rares pays qui ont continué à créer des emplois au cours de cette année de crise.

Nous pouvons être fiers de notre système social et politique, qui offre toute une panoplie de mesures qui nous permettent de réagir à des situations comme la crise actuelle. Une fois que la situation permettra un retour à la normale, une analyse approfondie des mesures mises en place sera nécessaire. Cette analyse devra se faire, selon ma conviction, en concertation avec tous les partenaires concernés. Ce n’est qu’en respectant les grands principes du dialogue social que l’on pourra tirer les bonnes conclusions de cette période difficile et sans précédent, afin de préparer notre pays au mieux à des situations pareilles.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de qui est parue le 25 mars 2021.

Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine, il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via