La Banque européenne d’investissement a émis sa première obligation adossée à Ethereum ce mercredi. Un montant modeste, mais un premier pas intéressant dans un contexte de digitalisation de ce secteur. (Photo: Shutterstock)

La Banque européenne d’investissement a émis sa première obligation adossée à Ethereum ce mercredi. Un montant modeste, mais un premier pas intéressant dans un contexte de digitalisation de ce secteur. (Photo: Shutterstock)

La Banque européenne d’investissement a lancé ce mercredi sa première obligation numérique appuyée sur Ethereum. Un nouveau pas vers le déploiement d’une monnaie numérique de banque centrale, suivi de près lors de la première Blockchain Week au Luxembourg, ce jeudi après-midi.

«L’innovation à la BEI va au-delà des projets que nous soutenons. En tant que leader mondial sur les marchés des obligations vertes et durables, la BEI est clairement bien placée pour montrer la voie, à présent, dans l’émission d’obligations numériques sur la blockchain. Ces obligations numériques joueront un rôle en donnant à la Banque un accès plus rapide et plus rationalisé à d’autres sources de financement afin de stimuler le financement de projets à travers le monde», a assuré le vice-président de la Banque européenne d’investissement, Ricardo Mourinho Félix, dans un communiqué.

Ce mercredi, la BEI a annoncé lancer une obligation de 100 millions d’euros sur deux ans, avec la Société Générale, Goldman Sachs et Santander. Ce lancement s’inscrit dans la continuité des tests menés par la banque centrale française autour d’une monnaie numérique de banque centrale. Elle est lancée et souscrite sur la blockchain Ethereum via des security tokens. Une blockchain publique et une plateforme ouverte y compris à ceux qui n’ont aucune compétence en matière de blockchain, pour que ce soit aussi simple de souscrire à cette nouvelle forme d’obligation qu’à «l’ancienne».

La BEI estime que la numérisation des marchés de capitaux pourrait apporter des avantages aux acteurs du marché dans les années à venir, notamment une réduction des intermédiaires et des coûts fixes, une meilleure transparence du marché grâce à une capacité accrue à voir les flux commerciaux et les détenteurs d’actifs d’identité, ainsi qu’une vitesse de règlement plus rapide.

L’idée d’une MNBC européenne ou nationale continue d’agiter les milieux financiers européens. Évoquée , cette nouvelle monnaie a vu son intérêt renforcé par la crise économique et financière de 2008-2009, mais elle pose encore de nombreux problèmes, moins technologiques que conceptuels: est-ce que la création de la masse monétaire serait illimitée dans un espace économique (l’Europe) ou national? Est-ce que les utilisateurs pourraient se passer de leur banque commerciale pour conserver et gérer leur monnaie numérique? La blockchain Ethereum, dont la version 2.0 est en train d’être déployée, sera-t-elle assez rapide et capable d’absorber les milliards de transactions? Ou sera-t-elle «réservée» aux investisseurs institutionnels comme un outil de clearing?

La Banque de France s’est lancée dans un vaste appel à projets depuis janvier 2020, invitant les entreprises du secteur financier à soumettre leurs idées ou énergies dans le cadre de groupements momentanés d’entreprises.

Le montant est à rapporter aux 33,4 milliards d’euros que la BEI a déjà levés cette année et qui correspondent à 56% de ce qu’elle a prévu de mettre à disposition des financements à long terme pour des investissements solides afin de contribuer à la réalisation des objectifs politiques de l’Union européenne.

L’Ether, la cryptomonnaie adossée à la blockchain Ethereum, a atteint un nouveau record historique, cette nuit (2h20), à 2.267,97 euros.