Felix Hemmerling a confiance dans l’avenir de la technologie blockchain. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Felix Hemmerling a confiance dans l’avenir de la technologie blockchain. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Felix Hemmerling, le CEO de la proptech Kodehyve, gère l’ensemble de son patrimoine au départ de la blockchain, investissant dans des cryptoactifs de diverses natures. Il évoque avec nous l’origine de sa démarche.

C’est en juin 2017 que j’ai pour la première fois investi dans des cryptomonnaies. J’ai ouvert un compte sur la plateforme Kraken, dont l’interface était à l’époque très «rudimentaire», et j’ai acheté du bitcoin et de l’ethereum.

C’est principalement la technologie et les possibilités qu’elle offre qui m’ont intéressé et m’ont amené à investir dans les cryptos. En 2016, j’ai commencé à suivre de près les développements autour de ce que l’on appelle le web3, avec l’émergence d’organisations autonomes décentralisées. Après avoir approfondi le sujet, j’ai souhaité prendre une part plus active à cette révolution, en travaillant avec cette technologie, notamment pour gérer mes actifs. Rapidement, j’ai commencé à investir directement dans la blockchain, en détenant mon propre portefeuille sans passer par les différentes plateformes centralisées qui permettent d’effectuer des transactions.

Aujourd’hui, l’ensemble de mon patrimoine financier personnel (autrement dit tout ce qui ne se trouve pas dans Kodehyve) se trouve sur la blockchain, investi dans des actifs de diverses natures. Les cryptos, selon les protocoles proposés, permettent aujourd’hui d’adopter diverses stratégies d’investissement. On peut acheter des actifs dans une perspective à moyen et long terme, suivant une démarche spéculative, en espérant qu’ils prendront de la valeur avec le temps. On peut aussi acheter des actifs dont le protocole assure régulièrement un return automatique, comme dans une démarche de prêt de liquidité. Depuis mi-2020, j’investis aussi dans des NFT.

Si, par le passé, je faisais du trading au sens traditionnel du terme, en travaillant avec une banque, j’ai arrêté dès 2018. Investir dans la crypto relève avant tout, pour moi, d’un état d’esprit. J’ai confiance dans l’avenir de la technologie blockchain ainsi que dans les principes qui la sous-tendent. Ma démarche d’investissement participe à soutenir son émergence.

J’ai, aujourd’hui, davantage confiance dans la technologie, sa capacité à rassembler les acteurs, que dans une banque. J’invite d’ailleurs chacun à être moins sceptique vis-à-vis de la crypto et à s’interroger davantage sur le rôle des banques, leur utilité. Avec la technologie blockchain, je suis personnellement persuadé que nous n’avons plus besoin de ces acteurs, si ce n’est pour un prêt immobilier. Et encore, je suis persuadé que la blockchain apportera des solutions à ces besoins d’ici quelques années.

Je compare volontiers ce qu’est la technologie blockchain aujourd’hui à ce qu’était internet au début des années 2000. Investir au départ de cette technologie, dans un protocole particulier, est une démarche similaire à celle d’une personne qui aurait décidé d’investir dans Amazon à ses débuts. Nous allons au-­devant de changements importants, avec de nouvelles opportunités que l’on peut accompagner. S’il existe de plus en plus de plateformes permettant à tout le monde d’aborder le monde de la crypto, la technologie elle-même est encore difficilement accessible pour les personnes qui ne sont pas douées pour les technologies. Les interfaces et les démarches restent difficiles à appréhender pour celui qui ne prend pas le temps de s’informer. Les cryptos, cependant, offrent désormais de nombreuses possibilités, permettant aux investisseurs d’envisager diverses stratégies. L’exposition au risque peut considérablement varier selon la nature du crypto­actif. En investissant dans des stablecoins, dont les courbes n’évoluent pas en dents de scie comme d’autres cryptoactifs, on peut aujourd’hui espérer un return de 15 à 20% par an. D’autres actifs, suivant d’autres protocoles, peuvent générer des retours bien supérieurs, de l’ordre de 100% ou parfois beaucoup plus.

Comme pour toute classe d’actifs, investir dans les cryptos implique de procéder à partir d’une stratégie, selon les classes d’actifs ­envisagées. Personnellement, je ne fais pas de trading. J’investis suivant des perspectives à moyen et long terme, avec divers horizons ­d’investissement, à six mois, un an, ou beaucoup plus éloignés. Il est aussi important ­d’adopter une démarche active et de suivre régulièrement ses investissements pour évaluer ses positions et son exposition au risque, sans quoi on peut aussi se brûler les ailes.

Cet article a été rédigé pour  paru le 30 mars 2022 avec  Le contenu du supplément est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

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