Faute de pouvoir lancer son projet au Luxembourg, Christoph Surgowt l’a emmené à Malte. Où il a pris un départ canon. (Photo: Blazej Zulawski / Vaiot)

Faute de pouvoir lancer son projet au Luxembourg, Christoph Surgowt l’a emmené à Malte. Où il a pris un départ canon. (Photo: Blazej Zulawski / Vaiot)

Citée dans le cadre des investissements des Vanhalst, la start-up maltaise Vaiot a lancé avec succès la première émission de tokens d’une entité régulée en Europe. «Ce n’était pas possible au Luxembourg», regrette un de ses dirigeants, Christoph Surgowt, qui a passé 15 ans chez SES-Astra.

«Il faut se replacer dans le contexte: nous sommes en 2018, je sais que le temps presse parce que la compétition est mondiale. Comme j’ai une relation particulière avec le Luxembourg, j’ai écrit au régulateur de la place financière pour demander s’il était possible d’imaginer une émission de tokens comme celle que nous imaginions. La réponse très longue et détaillée m’a convaincu que non. Et nous nous sommes tournés vers Malte.» Cofondateur et un des directeurs de la start-up maltaise Christoph Surgowt sait que l’exercice n’en sera pas plus facile pour autant.

Car en juin 2018, le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, a fait adopter trois lois, sur les cryptomonnaies, la blockchain et le registre distribué. Trois lois qui sont elles-mêmes regardées avec attention dans le cadre de l’adaptation du cadre réglementaire européen.

Devant les Nations unies, trois mois plus tard, le chef du gouvernement de la petite île désormais baptisée «Blockchain Island» assure que «la blockchain fait des cryptomonnaies l’avenir inévitable de l’argent, plus transparent, car elle permet de filtrer les bonnes entreprises des mauvaises entreprises.»

«C’est exactement ce que nous voulions, être régulés», explique l’ancien salarié de SES-Astra pendant 15 ans au Luxembourg. «Et pourtant, cela nous coûte de l’argent et de l’énergie. Au moins deux audits complets par an, un financier et un technologique, et une surveillance d’un auditeur désigné par le gouvernement maltais, Grant Thornton. Et nous devons avoir un money laundering reporting officer responsable au sein de la société. C’est précisément à cause de cela que les autorités maltaises ont reçu plus de 340 candidatures à un statut comme le nôtre!»

Après le feu vert du régulateur maltais en septembre dernier, le premier «virtual financial asset» maltais, le Vaiot Token, a été ouvert au public en février dernier pour 2,5 millions de tokens représentant 250.000 euros. Au total, 400 millions de tokens seront émis au fur et à mesure des développements, cinq sont aujourd’hui en circulation et la capitalisation avoisine les 10 millions d’euros.

Le token de Vaiot permet à la fois d’acheter des services à venir et d’être échangé sur des plateformes d’échange (CoinGecko, KuCoin, Gate.io et Bilaxy) depuis le début du mois et a reçu les honneurs de CoinMarketCap ce lundi.

De quels services parle-t-on? La start-up a développé, à partir d’IBM Watson, une intelligence artificielle qui s’appuie sur la voix pour proposer des services dans l’assurance, le juridique ou dans l’e-commerce. Ces futurs assistants vocaux sont encore en mode bêta et devraient être lancés d’ici la fin de l’année.

Coup sur coup, la start-up a annoncé deux accords. Le premier, , avec un de ses actionnaires historiques, Geert Vanhalst, pour son Supra Bazar. L’enseigne belge, qui dispose de cinq magasins physiques, permettra ainsi de vendre ses produits via la voix. À partir des informations demandées par le «robot», celui-ci trouvera la meilleure offre pour un client donné.

Et le 13 avril, la start-up a annoncé avoir convaincu une autre plateforme futuriste, Zelwin, de l’entrepreneur russe Nikolay Shkilev. Cet Amazon ou Alibaba des temps modernes permet d’acheter des biens de tout type… et de recevoir des token de Zelwin comme du cash-back, à redépenser sur la plateforme ou à échanger.

Le futur du financement de projet et des échanges avance de concert avec le futur du commerce.