L’instant magique: en mai, les moteurs fabriqués en impression 3D métallique à Contern sont testés et passent un nouveau test pour équiper le futur lanceur français Zéphyr. (Photo: Saturne Technology/Latitude)

L’instant magique: en mai, les moteurs fabriqués en impression 3D métallique à Contern sont testés et passent un nouveau test pour équiper le futur lanceur français Zéphyr. (Photo: Saturne Technology/Latitude)

Au nord des îles Shetland, à Saxavord, future base de lancement européenne, Saturne Technology a franchi, fin mai, une nouvelle étape dans la certification de ses moteurs en métal imprimés en 3D… à Contern. De quoi renforcer son partenariat avec la française Latitude, qui développe Zéphyr, un petit lanceur au grand potentiel.

Le moteur n’explose pas. Dit comme cela, l’information prête à sourire, mais l’histoire est très sérieuse: en mai, la start-up de Reims Latitude a terminé une deuxième batterie d’essais des moteurs de Zéphyr, son futur petit lanceur. Particularité: ces moteurs, neuf pour le premier étage et un pour le deuxième étage de cette fusée de 17 mètres de haut, sont fabriqués par impression métallique 3D à Contern.

Au lieu de compter des centaines de pièces, le moteur de Saturne Technology, en alliage Inconel 718 – surtout du nickel suivi d’une proportion de chrome (17-21%), puis de fer (15-21%) – est «fait» en une fois, capable de résister à des températures supérieures à 700°C et présente une grande résistance à l’oxydation et à la corrosion.

Zéphyr devrait décoller pour la première fois fin 2024 – depuis Kourou, en Guyane – avant de propulser des minisatellites à plus de 500 kilomètres de la Terre à raison d’un vol par semaine. D’ici 2030, Latitude devrait opérer une cinquantaine de lancements par an pour envoyer 200 à 300 nanosatellites dans l’espace.

Le moteur est fabriqué à partir d’un alliage Inconel 718 au Luxembourg. (Photo: Saturne Technology)

Le moteur est fabriqué à partir d’un alliage Inconel 718 au Luxembourg. (Photo: Saturne Technology)

Au Salon du Bourget, la société luxembourgeoise, qui travaille depuis 2005 pour Safran, le groupe Thales et l’Agence spatiale européenne, et la société française Latitude ont réaffirmé leurs ambitions en ligne avec la feuille de route. Saturne Technology produit plus de 300.000 pièces par an pour Safran, qui sont ensuite, en majorité, intégrées aux moteurs d’avion, ce qui lui a valu à deux reprises (2015 et 2017) le «Supplier Performance Award» de Safran.

«Avec la technologie d’impression 3D, c’est une véritable révolution industrielle qui est en marche. Solution dorénavant pleinement validée et éprouvée dans de nombreux secteurs, elle apporte une réponse adaptée aux défis présents, et futurs», souligne le fondateur et CEO de Saturne Technology, Walter Grzymlas. «La force de Saturne Technology réside dans la maîtrise totale de notre supply chain, de la R&D au contrôle des poudres, jusqu’à la réalisation et la livraison des pièces. Avec notre équipe intégrée d’ingénieurs, nous accompagnons et coconstruisons avec nos clients leurs projets avec pour objectif de toujours trouver la meilleure solution technologique pour les mener à bien.»

Aéronautique, spatial, automobile, médical, industrie: il n’y a aucun marché que la PME de 19 personnes ne puisse satisfaire, elle qui a trois laboratoires d’analyses intégrées à l’intérieur de la société pour ne laisser sortir aucune pièce qui ne soit irréprochable.