Le premier drone du projet européen Airmour sera visible devant la Philharmonie, ce vendredi de 10h à 18h. (Photo: Airmour)

Le premier drone du projet européen Airmour sera visible devant la Philharmonie, ce vendredi de 10h à 18h. (Photo: Airmour)

Avec l’entrée en vigueur, en janvier, du nouveau cadre européen sur l’espace aérien à consacrer aux drones, le marché va évoluer. Exemple, ce vendredi, avec le premier drone médical d’urgence, à voir devant la Philharmonie, dans le cadre du projet européen Airmour, auquel participe LuxMobility.

Le temps, c’est de l’argent. Mais dans des univers aussi congestionnés que nos villes, c’est aussi potentiellement «de la vie». Plus vite des urgentistes pourront arriver sur le lieu d’un accident, plus ils auront de chance de maintenir quelqu’un en vie. Plus vite ils pourront apporter un produit médical nécessaire, mieux ce sera. Évidemment, d’autres acteurs du marché ont d’autres ambitions, comme le comité organisateur des Jeux Olympiques de Paris en 2024 ou Luxaviation, qui pourraient transporter des VIP entre les sites des Jeux et leurs hôtels ou entre leurs hôtels et leur jet privé, ou comme des sociétés de livraison comme Amazon ou UPS.

Avec l’entrée en vigueur, en janvier, du dispositif «Espace U» – rien à voir avec les supermarchés –, les États membres sont invités à définir des espaces aériens réservés aux drones, avec ou sans pilote, et les acteurs qui seront probablement sous autorisation de vol dans ces espaces.

Déjà 2.000 livraisons par jour dans le monde

Depuis 2019, le Forum économique mondial a lancé l’initiative Medecine from the sky. Notamment pour atteindre les dizaines de millions d’Indiens qui vivent dans les 5 à 10% du territoire indien que les prestataires de santé ne peuvent pas atteindre par les voies traditionnelles. Médecins sans frontières les a testés pour aider à lutter contre la tuberculose en Papouasie-Nouvelle-Guinée et Ebola au Libéria, et l’Alliance internationale pour les vaccins (Gavi) les a utilisés pour livrer des vaccins dans des zones dépourvues d’infrastructures pour la livraison conventionnelle.

«Au cours des trois dernières années, il y a eu plus de 660.000 livraisons de drones commerciaux aux clients, sans compter les innombrables vols d’essai pour développer et prouver la technologie (pièce). Au début de 2022, nous estimons que plus de 2.000 livraisons de drones ont lieu chaque jour dans le monde», indique un rapport de McKinsey, qui pointe la difficulté pour l’instant d’en faire un business rentable si un drone doit être surveillé en permanence par un opérateur, ce qui pourrait changer avec des technologies qui permettent d’en prendre 20 en charge simultanément. Il existe aussi des limites liées aux batteries de ces engins, à la charge utile qu’ils peuvent embarquer ou à leur perception par les habitants d’une zone à forte densité de population.

Mais on n’en est pas encore là. Ce vendredi, à l’initiative de LuxMobility, un premier drone de cette nouvelle génération sera exposé devant la Philharmonie de 10h à 18h30, dans le cadre d’un projet européen, baptisé «», consacré aux drones médicaux d’urgence. Exposé, parce que comme dans le contexte de la voiture autonome, le ministère de la Mobilité est toujours très prudent. Un deuxième événement aura lieu lundi, au centre d’apprentissage d’Eurocontrol, .

Le projet européen, emmené par le VTT Technical Research Center de Finlande, réunit déjà une quinzaine de partenaires dans six pays européens, dont LuxMobility au Luxembourg ainsi qu’Eurocontrol. Il a aussi le soutien de Luxinnovation et du ministère de la Mobilité et des Travaux publics. Le projet est aussi très suivi par des partenaires étrangers, comme la Nasa, la Dubai Future Foundation ou l’association des industriels japonais.