L’exposition offre une plongée dans la pratique architecturale de Jean-Christophe Quinton.  (Photo: Pancake! Photographie)

L’exposition offre une plongée dans la pratique architecturale de Jean-Christophe Quinton.  (Photo: Pancake! Photographie)

Jean-Christophe Quinton présente actuellement au Luca «L’Altérité des Pièces et la Promesse des Formes», une exposition qui plonge le visiteur au cœur de la conception architecturale.

«Je présente ici une façon de concevoir, d’être au monde et de partager un élan», explique l’architecte Jean-Christophe Quinton lors de la présentation de son exposition «L’Altérité des Pièces et la Promesse des Formes» au Luca. Cette exposition, conçue par l’architecte qui est aussi directeur de l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, relève de la culture du projet et s’appuie sur plusieurs piliers: la culture d’une discipline propre, celle de l’architecture, avec son histoire, ses esthétiques, ses méthodologies…; la culture de l’altérité, de la transversalité, de la capacité à travailler différentes échelles; et enfin la culture de l’action, de celui qui arpente, regarde, analyse, et qui par le projet, va finalement venir soulager une complexité.

La culture du projet

À travers une sélection de plans, maquettes, dessins et peintures, Jean-Christophe Quinton partage ainsi sa culture du projet. «Il y a vingt ans, j’ai choisi d’explorer l’architecture en utilisant les ressources propres à l’architecture. C’est ainsi que j’ai choisi de développer la culture de la pièce. Une pièce est comme un être sociable, qui a besoin d’être en relation avec les autres, d’altérité.»

Jean-Christophe Quinton, dans son exposition au Luca. (photo: Pancake! Photographie)

Jean-Christophe Quinton, dans son exposition au Luca. (photo: Pancake! Photographie)

Partant de ce premier constat, il tisse un inventaire des pièces (pièce d’eau, de feu…) et étudie leurs divers assemblages possibles et la continuité spatiale de ces assemblages. Car chaque plan est en effet le résultat d’un ensemble d’éléments avec lesquels l’architecte doit composer, des qualités et des défauts, des contraintes et des libertés, des éléments visibles et invisibles, mais qui partent déjà de la pièce comme élément premier. Pour Jean-Christophe Quinton, le projet nait de ce rapprochement entre la pièce, entité première irréductible, et le plan, conçu avec la volonté de garantir la qualité de leur association.

La promesse des formes

De ces dessins, ces études de pièces, découlent aussi des plans et l’émergence d’un caractère architectural. «La rencontre entre le plan et la coupe permet de créer une émotion spatiale. C’est une relation immédiate qui permet de se mettre en relation avec l’architecture», précise l’architecte. Le plan est alors le fruit d’une stratégie qui cherche des relations qualitatives entre les pièces, la volonté de garantir une qualité dans leur association. La pièce se lit alors comme une séquence qui entre dans un ensemble.

Parmi les modes d’expression de ses idées, le dessin est au cœur de sa démarche. C’est pourquoi il pratique bien volontiers le dessin in situ qui l’aide à «être au monde». C’est ce qu’il appelle un dessin pour voir, un acte qui lui permet de comprendre ces différentes formes culturelles qui se présentent devant ses yeux. Cela se matérialise dans ces dessins grands formats d’espaces urbains croqués sur le vif par Jean-Christophe Quinton et présentés en série dans l’exposition.

À côté de ces dessins pour voir, il y a le dessin pour concevoir, matérialiser des idées, exprimer ses doutes, produire un dessin ouvert. On en trouve, entre autres, dans les nombreux carnets de croquis que les visiteurs peuvent parcourir.

Et enfin, il y a le dessin pour faire voir, pour être aux autres. C’est ce type de dessin qui compose l’album jeunesse «Orson Voyage», dont quelques planches sont présentées au Luca.

En complément de cette pratique du dessin, les maquettes ont aussi bien entendu leur place. Une mise en volume qui permet de discuter de la forme architecturale, de la présence de ces espaces et de leurs relations aux autres.

Jusqu’au 21 septembre, au