Lancée il y a un an et demi, l’appli GouvAlert.lu n’a pas connu le succès attendu et n’est pas utilisée au cours de cette crise. (Photo: Centre de crise/capture d’écran)

Lancée il y a un an et demi, l’appli GouvAlert.lu n’a pas connu le succès attendu et n’est pas utilisée au cours de cette crise. (Photo: Centre de crise/capture d’écran)

Lancée en octobre 2018, l’appli pour smartphone GouvAlert.lu devait servir à relayer des messages d’alerte ou des recommandations à la population en situation de crise. Curieusement, elle n’est pas utilisée dans le cadre de la pandémie actuelle.

«Restez à la maison», «Évitez les contacts sociaux», «Pensez à vous laver les mains»… Les messages se répètent, à raison, de la part des autorités sanitaires et du gouvernement. Via les médias, les réseaux sociaux, ou encore les relais communaux.

Curieusement, l’appli pour smartphone GouvAlert.lu n’est, pour sa part, pas utilisée… alors qu’elle a été conçue pour cela: diffuser rapidement des messages ou des recommandations à la population dans une situation de crise «ayant un impact sur la sécurité publique» et «prévenir directement les citoyens, qui n’ont pas toujours accès à une source d’information classique», avait-il été indiqué lors de son lancement, en octobre 2018.

En plus de ces principales fonctionnalités, l’appli devait permettre de «consulter sur son smartphone différentes informations sur les bons gestes et les comportements à adopter en situation de crise». Mais aussi de consulter les plans d’intervention d’urgence.

Un groupe de travail à son chevet

Sans doute faute de publicité et de soutien, cette appli n’a pas connu le succès escompté. Contacté par Paperjam, le ministère de l’Intérieur n’a pas pu fournir le nombre de téléchargements et de consultations. En tout cas, l’appli, un peu plus d’un an et demi après son lancement, fait déjà l’objet d’une évaluation.

«Lapplication GouvAlert avait, dans une première phase, été développée pour des situations aiguës afin davertir la population dun danger imminent dans le domaine de la sécurité civile: incendie, incident nucléaire... Toutefois, en vue délargir lutilisation de lapplication dans les domaines de la santé publique, de l’alerte météo, de la sécurité alimentaire et dans bien d’autres domaines, le gouvernement a récemment décidé de créer un groupe de travail chargé didentifier les utilisateurs et les situations, dont les besoins et l’ampleur rendent le recours à l’application GouvAlert utile à l’égard de tous», confirme le ministère.

Gratuite et toujours téléchargeable, l’appli est donc actuellement en jachère, alors que la crise sanitaire bat son plein. «Chaque crise nécessite une stratégie de communication spécifique et adaptée à la situation. En loccurrence, le gouvernement a choisi une communication multicanale en faisant usage de l’internet, des réseaux sociaux, de la radio, de la télévision, et également en recourant à la distribution de différentes notes d’information par toutes boîtes», ajuste encore le ministère de l’Intérieur.

Qui estime la communication de crise suffisante et efficace: «La stratégie de communication que s’est donnée le gouvernement se fait en cinq langues et par des pictogrammes, afin de toucher le plus grand nombre de citoyens possible. Il s’agit d’un objectif qui nous semble à ce jour être atteint.»

Un succès en Belgique

En Belgique, lancé en 2014 et couvrant tout le territoire depuis 2017, le système BE-Alert permet aux autorités de diffuser un message à la population en situation d’urgence. Cela aux niveaux local, régional et national, par SMS, message vocal ou mail. Très utilisé durant les derniers épisodes d’inondations et d’alertes aux tempêtes, et soutenu par les communes, ce moyen de communication compte maintenant près de 850.000 inscrits. Depuis le début de la crise sanitaire, près de 128.000 Belges se sont nouvellement inscrits.