Tom Théobald (ministère des Finances), Pascal Denis (KPMG), Mathieu Cottin (Tokeny) et Nasir Zubairi (CEO de la Lhoft), mercredi soir, lors de la cérémonie de remise des prix des 4e Fintech Awards (Photo: Anthony Dehez)

Tom Théobald (ministère des Finances), Pascal Denis (KPMG), Mathieu Cottin (Tokeny) et Nasir Zubairi (CEO de la Lhoft), mercredi soir, lors de la cérémonie de remise des prix des 4e Fintech Awards (Photo: Anthony Dehez)

Levée de fonds bouclée, grand vainqueur des Fintech Awards, chiffre d’affaires au-delà des prévisions: tout sourit à Tokeny, qui sait pourtant qu’elle est à un moment-clé de son histoire.

«Nous sommes face à une situation de la poule et de l’œuf.» , le CEO de Tokeny, Luc Falempin, insiste sur le momentum auquel la start-up luxembourgeoise est confrontée.

«Si nous avions plus de tokens adossés à des actifs qualitatifs, ces services se développeraient plus rapidement. Si nous avions ces services, davantage d’opportunités d’investissement qualitatives seraient disponibles dans un format tokenisé. Certains diront que c’est la faute des régulateurs. Du côté de Tokeny, nous pensons que nous devons fournir des solutions hyper concrètes, une par une, et collaborer avec des partenaires sélectionnés partageant notre vision afin de construire l’écosystème complet.»

Le match «protection des investisseurs» contre «fluidification» du secteur se poursuit. Dans la même interview, M. Falempin insiste sur au moins deux points-clés: pour lui, à terme, les transactions de ces «assets» doivent se faire sur une blockchain publique – c’est-à-dire sans permission – afin de garantir un déploiement à grande échelle, dans un système interopérable et résilient; il manque un «stablecoin» reconnu par cette industrie, stable parce qu’appuyé sur une ou des monnaies stables.

Levée de fonds bouclée

Schématiquement, l’industrie des fonds est confrontée à un changement fondamental dans ses processus, comme quand le courrier électronique a remplacé l’envoi d’informations par lettre ou recommandé.

Et le printemps est plutôt favorable à la start-up luxembourgeoise. Mercredi soir, elle a remporté la quatrième édition des Fintech Awards, sur la plage de KPMG. Au pied du phare qui a remplacé la baraque de plage, le head of business development de Tokeny, Mathieu Cottin est content. Le prix, qui aurait pu servir à faciliter la finalisation d’une nouvelle levée de fonds, est bienvenu même si la levée est bouclée.

La start-up hébergée dans la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) est sur une trajectoire très dynamique: de 1 million d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, elle devrait dépasser les 2 millions d’euros cette année, et vise 18 millions d’euros d’ici 2022. Elle entend profiter de sa position de première plate-forme opérationnelle sur le marché pour aller au-delà de ses 34 premiers clients sur les cinq continents. Elle continue à développer des produits sur ses trois lignes de business, les «issuance solutions», les «transfert settlements» et les services.