Pour le directeur général de Post, Claude Strasser, et le président du conseil d’administration, Serge Allegrezza, 2020 aura été une année révélatrice des forces de Post. (Photo: Maison Moderne)

Pour le directeur général de Post, Claude Strasser, et le président du conseil d’administration, Serge Allegrezza, 2020 aura été une année révélatrice des forces de Post. (Photo: Maison Moderne)

Le président du conseil d’administration de Post, Serge Allegrezza, et le directeur général, Claude Strasser, ont présenté, mardi après-midi, un bilan 2020 très honorable du groupe Post dans un contexte de pandémie mondiale et de confinements. Merci la diversification.

Comme s’ils craignaient que le vice-Premier ministre et ministre du Travail, (LSAP), ne mette à exécution sa menace de taxer les entreprises qui ont «profité» du Covid-19, le président du conseil d’administration de Post, , et le directeur général, , répètent tour à tour que Post n’est pas «un vainqueur de 2020».

Car historique, présenté ce mardi après-midi à la rue de Reims, se regarde: tout en assurant ses missions de service public et universel, le groupe a généré un chiffre d’affaires de 864,4 millions d’euros, en hausse de 0,3% par rapport à 2019, et le bénéfice ne recule «que» de 5% à 36,2 millions d’euros, le tout sur fonds d’investissement en hausse de 17%, à 138 millions d’euros.

La pandémie a accentué des tendances que l’opérateur historique connaît depuis quelques années. Plus de gens en confinement rime avec plus de commerce en ligne et davantage de livraisons de colis au Luxembourg (plus de 50% de hausse en 2020, à 6,1 millions, dont 4,3 livrés à domicile), plus de colis venus de Chine à livrer en Europe (14 millions, contre 13 millions un an plus tôt) et plus de besoins en connectivité, qui s’exprime en volume de données échangées à des niveaux records ou le recours à la fibre pour 53% des ménages sur 73% des endroits éligibles.

Ce qui a à la fois validé les investissements d’un million d’euros consentis en 2010 à la rénovation du centre de tri de Bettembourg, où le nombre de colis a triplé en cinq ans, et ceux consacrés au déploiement de la fibre optique et du réseau du futur.

Une nouvelle version du CCP à venir

Le point le plus délicat vient de Post Finance, où les transactions électroniques (12,1 millions) ou par carte (17,2 millions) stagnent, tandis que les dépôts sur les CCP sont en très nette hausse et varient entre 2,5 et 3 milliards d’euros, contre moins de 2 milliards d’euros en 2018-2019. Avec une conséquence: les taux d’intérêt négatifs coûtent 1,2 à 1,6 million d’euros par trimestre puisque Post ne les répercute pas encore sur ses clients. Pas encore, mais le groupe y travaille. Un sondage effectué l’an dernier, indique M. Strasser, a montré que les deux tiers des clients sont très attachés au CCP et, surtout, qu’un tiers n’ont pas de solution bancaire alternative.

Le bilan RSE présenté cette année avec insistance témoigne aussi d’un nouveau positionnement, à venir à l’automne, pour le CCP. «R» pour responsable, parce qu’il visera l’inclusion financière, «S» pour simple, et «E» pour engagé. Seuls les gros dépôts devraient payer une partie de la facture des taux d’intérêt négatifs. Le directeur général a évoqué de nouveaux services, mais Post Finance ne fera pas de crédit à la consommation ou immobilier.

Dans la galaxie des participations du groupe, M. Strasser a surtout pointé la vente des parts d’Eltrona à Telenet et . «Un investissement qui fait beaucoup de sens», a-t-il dit en faisant référence au «parrain de Luxtrust, Pierre Zimmer», le directeur général adjoint qui a participé au lancement du champion luxembourgeois. Un champion qui va profiter des synergies détectées au sein du groupe Post et du partenariat commercial avec les Italiens et d’autres à venir pour aller chercher de la croissance à l’international, a confirmé M. Strasser.


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La multiplication exponentielle de la production de données et des problèmes de cybersécurité ont aussi dopé les revenus d’EBRC d’un côté (76 millions d’euros) et ceux de la Cyberforce, dont le très haut niveau a permis de gagner deux clients de premier plan, au Moyen-Orient et dans un pays scandinave, où ces deux opérateurs ont 100 fois plus de clients que Post, mais peuvent monitorer le trafic en permanence et instantané. Cette nouvelle ligne de business continue à viser une niche de clients très sophistiqués – de grandes entreprises – pour leur proposer du clé en main de la cybersécurité.

Un luxe dont n’aura pas besoin Victor Buck Services: cette autre filiale de Post n’a pas subi une cyberattaque, mais un sabotage d’un administrateur – au sens informatique – qui laissera une année 2020 plombée de quelque 8 millions d’euros de pertes, et une année 2021 qui s’annonce tout aussi compliquée.