Jürg Zeltner (52 ans) sera très prochainement . Il remplacera , arrivé en janvier 2018, mais qui avait programmé sa retraite à la fin de cette année. L’arrivée sur le marché des transferts du banquier suisse, après son départ récent de la présidence d’UBS Wealth Management, a accéléré le processus. L’ex-CEO belge restera toutefois au conseil d’administration du groupe.
Quelles ont été vos motivations pour rejoindre le groupe KBL epb?
Jürg Zeltner. - «Je connaissais un peu KBL epb ainsi que ses actionnaires. Quand vous quittez un groupe où vous avez grandi et travaillé pendant 35 ans, ça prend un peu de temps pour voir ce que vous pouvez faire. J’ai donc pris ce temps pour mener de nombreuses discussions et certaines ont porté sur KBL. L’idée de rejoindre le groupe et d’y investir a grandi.
Aujourd’hui, c’est fait et je suis très enthousiaste à l’idée d’être un entrepreneur en plus d’un cadre dirigeant. C’est très intéressant. La position de KBL en tant que regroupement de différentes banques locales est unique en Europe. Nous avons des marques locales très fortes.
Le groupe a également effectué des transformations très importantes pour le futur. Il est en ordre de marche. Nous pouvons maintenant accélérer et redéfinir nos ambitions. J’estime que Peter a réalisé un très bon travail, il restera d’ailleurs parmi nous et nous pouvons maintenant voir plus loin.
Quelles seront vos priorités?
«J’ai évidemment des idées sur de nouveaux outils à implémenter, de nouvelles zones géographiques à explorer. Mais, au cours des prochaines semaines, nous allons discuter avec les équipes afin d’analyser les différents points de vue.
Il y a de nombreux talents dans cette banque, mais avant de définir la direction à prendre, je veux être certain que nous travaillerons tous sur les mêmes bases. J’ai longtemps travaillé dans le wealth management et donc j’ai des idées pour le futur, mais ça ne veut pas dire qu’elles sont les plus appropriées pour KBL. Donc, prenons le temps d’avoir une vue claire de la situation.
Cette opportunité me permet d’ouvrir un nouveau chapitre dans ma vie en tant qu’entrepreneur.
Récemment, l’actuel CEO, Peter Vandekerckhove, avait insisté sur l’importance d’investir dans l’équipe de banquiers privés. Un choix que vous appuyez?
«C’est évident. Peter et son équipe ont commencé un important travail pour être plus près du client. J’approuve totalement cette démarche. En tant que firme privée, nous avons l’opportunité d’investir sans devoir en référer à une maison mère.
Maintenant, nous devons aussi nous poser la question de savoir si notre modèle actuel correspond bien à nos objectifs. Mais clairement, mon choix est d’investir dans le front office, dans le savoir-faire du management. Ensuite, je veux aussi investir dans les processus de digitalisation. Les attentes des clients sont très importantes dans ce domaine.
Vous avez pris une participation dans le capital, c’est important pour vous?
«Oui, c’est une idée qui m’a vraiment séduit. Nous avons mis en place une structure avec les familles actionnaires et nous avons aligné nos objectifs sur le long terme. Cette opportunité me permet d’ouvrir un nouveau chapitre dans ma vie en tant qu’entrepreneur. Je dois donc désormais me prouver à moi-même que j’en suis capable et c’est vraiment passionnant d’avoir une position de co-investisseur significatif.
Quelle part avez-vous prise dans le capital?
«C’est l’intérêt des firmes privées, vous n’êtes pas obligé de divulguer de telles informations [rires]. Si vous investissez dans le groupe, on peut imaginer que vous entendez rester impliqué un certain temps? Oui, c’est exactement un des objectifs recherchés.
C’est un signal que je veux envoyer à nos clients, nos employés et à tous les autres partenaires. C’est aussi très encourageant de pouvoir vivre cela avec le support d’un actionnaire qui a investi dans cette entreprise depuis longtemps et lui a toujours accordé sa confiance.
Le groupe a le souci de réinvestir le profit pour la croissance future.
Vous avez pris dans vos bagages votre ancien adjoint d’UBS, Jakob Stott. Pourquoi ce choix?
«Nous avons longtemps travaillé ensemble et donc créé des liens d’amitié. C’est quelqu’un qui possède une réelle expertise en wealth management et permettra donc de renforcer nos compétences.
Pour moi, ce sera un réel appui dans la mesure où je veux surtout me consacrer au positionnement du groupe, réfléchir à d’éventuelles acquisitions et pouvoir passer du temps avec nos clients. Nous cumulons à nous deux des décennies d’expérience et nous serons les gardiens des investissements futurs.
Le bénéfice enregistré par KBL epb cette année a été très faible. Êtes-vous inquiet de cette situation?
«Je suis surtout attentif au résultat opérationnel, qui ne pose aucun problème. Cette baisse du bénéfice net n’est pas une surprise, le groupe a simplement le souci de réinvestir le profit pour la croissance future. L’entreprise a fait le choix de miser sur cet objectif plutôt qu’assurer les dividendes et c’est une politique que nous poursuivrons à l’avenir. C’est un avantage que nous avons, en tant que société privée, de pouvoir réinvestir nos bénéfices.»