Le président du directoire de Porsche, Oliver Blume, et le membre du directoire en charge des finances et de l’informatique, Jochen Breckner. (Photo: Porsche)

Le président du directoire de Porsche, Oliver Blume, et le membre du directoire en charge des finances et de l’informatique, Jochen Breckner. (Photo: Porsche)

Malgré un chiffre d’affaires stable juste au-dessus de 40 milliards d’euros, Porsche a vu son bénéfice net chuter de 30,3% sur un an pour atteindre 3,6 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2024. Il a dans le même temps annoncé, lors de la publication de ses résultats annuels, la suppression de 2.000 nouveaux emplois, en plus des 1.900 déjà prévues.

«Nous avons renouvelé cinq de nos six gammes de modèles et profondément renouvelé notre portefeuille de produits. Cela a posé les bases de notre succès pour les années à venir, avec l’objectif clair de séduire nos clients avec nos voitures de sport emblématiques», déclare le CEO de Porsche, Oliver Blume. «Compte tenu de l'évolution de la situation, nous avons ajusté notre stratégie produit sur tous les segments. L’année dernière, nous avons également approfondi notre stratégie Porsche, qui a fait ses preuves, afin de rendre l’entreprise encore plus flexible, robuste et performante.»

Si le chiffre d’affaires du groupe, établi à 40,08 milliards d'euros, a diminué de 1,1%, le bénéfice a chuté de 30,3% sur un an pour atteindre 3,6 milliards d’euros. Ces résultats «dans le rouge» sont principalement dus à de faibles ventes du groupe automobile en Chine, ainsi qu’à la hausse des coûts dédiés au renouvellement de sa gamme. Avec son programme Road to 20, Porsche espère revenir à une rentabilité supérieure à 20%, elle qui a baissé à 14% en 2024.

Le constructeur allemand a livré 310.700 véhicules en 2024, soit une contraction de 3% sur un an. Cette chute est même de 28% en Chine, son principal marché. Porsche a enregistré des records de ventes dans quatre régions du monde sur cinq: l’Europe, l’Allemagne, l’Amérique du Nord et les marchés d’outre-mer et émergents. Néanmoins, le nombre total a légèrement diminué par rapport à l’année précédente (320.221 véhicules), principalement en raison des difficultés persistantes du marché chinois. Le modèle le plus vendu a été le Cayenne, avec 102.889 exemplaires livrés, devant le Macan (82.795) et la 911 (50 .41). 27% des véhicules neufs livrés étaient électrifiés, c’est-à-dire entièrement électriques ou hybrides rechargeables. Environ la moitié d’entre eux étaient des voitures de sport entièrement électriques (12,7%).

Nouveau plan de restructuration en discussions

D’ici 2029, le nombre d’emplois devrait être réduit d’environ 1.900. Porsche s’appuie sur l’évolution démographique, le turnover naturel et une politique d’embauche restrictive. Des mesures ont été mises en œuvre sur une base volontaire, notamment un programme spécial de retraite partielle et, dans certains cas, des accords de rupture avec indemnités de départ. Par ailleurs, l’entreprise supprime 2.000 postes supplémentaires suite à l’expiration de contrats à durée déterminée. Outre ces mesures immédiates, la direction et le comité d’entreprise négocient un plan de restructuration supplémentaire au second semestre.

Fin février, Porsche AG a entamé un changement de direction durable. Jochen Breckner (47 ans) a pris la direction des finances et de l’informatique, et Matthias Becker (54 ans) celle des ventes et du marketing. Ils succèdent à Lutz Meschke (58 ans) et Detlev von Platen (61 ans), qui ont quitté l’entreprise d’un commun accord.

L’entreprise de Stuttgart a également annoncé un changement de stratégie, avec de nouveaux investissements, de l’ordre de 800 millions d’euros, dans les moteurs à combustion et les hybrides rechargeables.