L’Adesp et l’OGBL ont signé un accord de coopération chargé de symbole, alors que la CGFP demeure le syndicat dominant dans la fonction publique. (Photo: OGBL)

L’Adesp et l’OGBL ont signé un accord de coopération chargé de symbole, alors que la CGFP demeure le syndicat dominant dans la fonction publique. (Photo: OGBL)

L’Association du personnel policier détenteur d’un diplôme de fin d’études secondaires de la police grand-ducale (Adesp) vient de signer un accord de coopération avec la centrale d’Esch-sur-Alzette.

Coup de canif dans la suprématie de la CGFP dans la fonction publique: l’Adesp, jeune asbl née à l’automne 2019, a choisi de se rapprocher de l’OGBL. Par cet accord de coopération, l’OGBL «s’engage à soutenir l’Adesp dans sa mission de représentation du personnel concerné», explique le communiqué du syndicat. «En contrepartie, l’Adesp associe l’OGBL à ses activités, soutient le travail du syndicat Services publics de l’OGBL et invite ses membres à adhérer à l’OGBL.»

L’OGBL se doit également d’associer l’Adesp à «ses travaux au niveau des organisations syndicales européennes et internationales des services publics».

L’Adesp bénéficie surtout de la force de frappe du premier syndicat du pays dans le secteur privé, qui lorgne aussi côté public avec son syndicat Services publics.

Les juridictions administratives assaillies de recours

L’asbl a été fondée en septembre 2019 afin de répondre à la situation particulière d’une catégorie de policiers lésés par la réforme de la carrière policière envoyée à la Chambre des députés par Étienne Schneider, alors ministre de l’Intérieur, en 2018. L’évolution de carrière introduite par cette loi a le mérite d’améliorer le sort des policiers les plus âgés pouvant prétendre à une pension correspondant à 5/6 de leur salaire et de recruter de jeunes diplômés au grade B1.

Mais elle a laissé pour compte les agents recrutés entre 1998 et 2014 qui n’avaient jamais pu faire valoir leur diplôme de fin d’études secondaires dans l’ancien système. Ils n’ont pas assez d’ancienneté pour accéder au grade B1 automatiquement. Ils peuvent repasser un examen pour y prétendre, sauf que, par ce biais, leur ancienneté ne sera pas prise en compte s’ils le réussissent.

Conséquence: les recours devant la justice administrative se sont multipliés, initiés par des policiers réclamant un reclassement automatique. Les premières décisions du tribunal administratif doivent intervenir au début de cette année. L’Adesp compte plus de 300 membres, sachant que 500 agents sont concernés par ce fâcheux vide juridique.

Cet épisode démontre aussi que la réforme mal ficelée a non seulement lésé des centaines d’agents, mais également fissuré la cohésion au sein de la police – déjà fragilisée par la fusion mal digérée avec la gendarmerie. Les agents mécontents ont en effet délaissé le traditionnel Syndicat national de la police grand-ducale (SNPGL) pour créer leur propre asbl, désormais ralliée à l’OGBL, alors que le SNPGL reste intégré dans la CGFP.

L’OGBL assistera l’Adesp lors des prochaines discussions avec les ministres de la Fonction publique et de la Sécurité intérieure.