Henri Kox a présenté les grands défis et les projets au sein de la police grand-ducale. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Henri Kox a présenté les grands défis et les projets au sein de la police grand-ducale. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Le ministre de la Sécurité intérieure a présenté, vendredi matin, les nombreux chantiers en cours et à venir au sein de la police grand-ducale, en plus des nombreux défis qui l’attendent dans les années futures.

(Déi Gréng) a fait un constat très clair: la police a besoin de recruter, de se moderniser, de mieux s’équiper et de se digitaliser. «Les chantiers sont énormes. Mais il faut souligner que la police n’est qu’une partie de la solution», a insisté le ministre tout en regrettant que cette dernière «n’a[it] pas été une priorité, ces dernières années».

En ce qui concerne le recrutement, en droite ligne avec la réforme de 2018, la police grand-ducale pourra compter, d’ici 2026, sur environ 621 nouveaux policiers et 240 civils pour renforcer les effectifs. Actuellement, on y compte 2.450 personnes. Avec ce plan de recrutement, les effectifs policiers augmenteront de 28% alors que la population du pays grossira, quant à elle, de seulement 14%. En mai prochain, l’école de police sera également opérationnelle.

Henri Kox a souligné aussi être régulièrement sur le terrain et a pu constater de visu les besoins de la police en matière d’infrastructures, notamment dans les commissariats. «Certains sont dans un état désastreux», a affirmé le ministre, tout en expliquant que des bâtiments de service sont en cours de rénovation comme à Ettelbruck, Mersch, Remich, Dudelange ou encore Pétange. À Esch-sur-Alzette, Differdange ou encore à Wiltz et Rédange, de nouveaux commissariats doivent voir le jour dans les années à venir.

Les équipements ne seront pas oubliés. Autre amélioration en cours et à avenir, la digitalisation au sein de la police. L’année dernière, une équipe «project management office» (PMO) centralisée a été formée. En 2021, SP-Expert sera mis en place pour automatiser et faciliter la gestion du temps pour les unités à roulements. En septembre prochain, un portail central sera également opérationnel pour augmenter la productivité inter-équipe et intersystème afin de soutenir une main-d’œuvre complexe et diversifiée.

La police bien présente à la Gare

Au niveau du quartier de la Gare, le ministre souligne que la «police est sur le terrain». D’autant plus qu’un projet pilote est déjà en application sur la zone. Nommé Remise/Reprise, ce projet pilote consiste à alléger les tâches administratives des policiers de terrain. Le concept, inspiré de la police française, permet aux policiers de terrain de laisser la main aux policiers du commissariat lorsqu’ils y déposent un suspect ou un criminel. Ainsi, l’équipe de terrain peut retourner de suite en patrouille. Autre avantage, ce système doit permettre de réduire les heures supplémentaires excessives quand un délit survient juste avant la fin du service.

À noter également que les policiers du quartier de la Gare ne se sont pas tourné les pouces puisqu’ils ont déjà procédé à 20 arrestations depuis le début de l’année. Entre septembre et décembre 2020, les mêmes policiers ont réalisé, en moyenne, 861 contrôles dans la zone.

Enfin, si le ministre a assuré avoir une entière confiance dans les compétences et la qualité de la police grand-ducale, il a aussi insisté sur la lutte contre l’insécurité, qui doit être menée de manière collaborative. C’est pourquoi des réunions ont régulièrement lieu avec les autres ministères, en plus de prôner un dialogue avec tous les acteurs concernés par le sujet. «Je n’ai pas attendu les critiques du Syndicat national de la police grand-ducale pour aller sur le terrain et venir présenter les grands défis et projets au sein de la police. C’était initialement prévu», a conclu le ministre.