Ces appareils, développés notamment par les entreprises NetBio et InteGen, permettent d’identifier des traces ADN en temps réel. (Photo: AdobeStock / Elnur Amikishiyev)

Ces appareils, développés notamment par les entreprises NetBio et InteGen, permettent d’identifier des traces ADN en temps réel. (Photo: AdobeStock / Elnur Amikishiyev)

La police fait de plus en plus confiance à la science pour collecter des éléments de preuve solides et confondre les coupables. Grâce aux avancées technologiques, l’enquête se mène aussi au cœur des laboratoires.

La police scientifique se dote peu à peu d’outils à faire pâlir d’envie les équipes d’enquêteurs de nos séries TV. Au Grand-Duché, l’examen des éléments de preuve incombe à la Cellule de la police scientifique (CPS), un service composé d’une vingtaine de personnes. Afin de profiter des dernières innovations et d’outils à la pointe de la technologie, le CPS confie certaines analyses à des partenaires extérieurs, qu’il s’agisse du Laboratoire national de santé du Luxembourg pour l’analyse des traces ADN ou de l’Institut national belge de criminalistique et de criminologie basé à Bruxelles dans le cas d’échantillons de fibres et de comparaisons balistiques.

Confrontés à des demandes plus nombreuses, nos voisins belges, allemands et français sont naturellement plus avancés en matière de police scientifique. Ainsi, en août 2018, l’Institut national français de police scientifique (INPS) a présenté au Congrès international des polices scientifiques son application Crim’in. Tous les indices peuvent être rentrés directement sur une tablette tactile depuis la scène de crime, ce qui fait gagner un temps précieux. Toujours dans le but d’obtenir des résultats immédiats, les services de police scientifique utilisent dorénavant des petites machines de séquençage rapide de l’ADN.

Ces appareils, développés notamment par les entreprises NetBio et InteGen, permettent d’identifier des traces ADN en temps réel. Les enquêteurs profitent des progrès enregistrés en matière de génétique. Si les nouveaux appareils, baptisés NGS – pour «next-generation sequencing» – s’avèrent 10.000 fois plus puissants que leurs prédécesseurs, les outils de prélèvement connaissent également de spectaculaires avancées.

Des outils de collecte d’échantillons plus précis

De nouveaux réactifs chimiques sont utilisés pour ne pas dégrader les preuves, à l’image du Lumicyano, une substance brevetée par la société française Crime Science Technology. Le produit permet la révélation d’empreintes fluorescentes en 30 minutes – au lieu des 48 heures nécessaires auparavant – et une double identification (empreinte digitale puis empreinte génétique/ADN) à partir d’un unique échantillon.

L’INPS de la police judiciaire française a également adopté la technique Sperm Tracker développée à Lyon par Axo Science. Utilisant des réactifs moins toxiques pour les experts médico-légaux, la solution est surtout plus rapide et ciblée, puisqu’elle révèle le sperme de façon sélective quand les lampes spectroscopiques classiques mettent en évidence tous les fluides sans les différencier. «C’est l’INPS qui nous a contactés, raconte Samuel Serraz, cofondateur d’Axo Science. Il y a une vraie recherche d’innovation dans la police, qui essaye d’être à la pointe de ce qui se fait, dans la génétique analytique, mais aussi préanalytique, de façon à disposer d’indices de qualité.» Forte de son expertise, l’entreprise fournit les laboratoires de police scientifique en Europe et aux États-Unis.