Étudiant en psychologie à l’Uni, Filip Westerlund lancera les trois premières collections de ses chaussures «responsables» en mars. (Photo: Paperjam)

Étudiant en psychologie à l’Uni, Filip Westerlund lancera les trois premières collections de ses chaussures «responsables» en mars. (Photo: Paperjam)

Le Suédois Filip Westerlund a rejoint l’incubateur de l’Université de Luxembourg avec une ambition: lancer Our Choice, la première marque de vêtements durables. Trois gammes de chaussures, dont une à base de déchets de poisson, seront sur le marché européen en mars.

«Vous sentez quelque chose?» Filip Westerlund pose sur la table un prototype de bottine en «cuir d’écailles de poisson» et quelques morceaux de ce «cuir» des temps modernes. Il ne s’en sépare plus, même pour participer au Fintech Friday de la Lhoft, où l’on arbore des pulls de Noël plus affreux les uns que les autres.

La question de l’odeur est celle qui revient le plus souvent quand l’étudiant en psychologie de l’Université de Luxembourg évoque son projet à base de déchets de loups de mer ou de saumons, qu’il achète en blocs congelés à une industrie qui les jetait. 

«Avant la période touristique, en Suède, il y a quelques années, avec des amis, on allait ramasser les déchets de plastique pour rendre nos plages plus belles et afin que les touristes viennent visiter la Suède. Moi, j’aime le shopping, et quand j’allais faire les magasins, je voyais toujours les mêmes choses, toujours selon les mêmes business models», explique le jeune entrepreneur qui assume mener de pair des études de psychologie et une carrière d’entrepreneur avec un ami de huit ans.

Du poisson suédois, des usines au Portugal

«C’est fini le temps où l’on apprenait un métier et où l’on s’y consacrait toute une vie. Aujourd’hui, il faut être flexible!», explique le jeune Suédois qui se prépare à lancer sa marque Our Choice au premier trimestre prochain. 

Son business model à lui est un mélange de savoir-faire ancestraux – celui des pêcheurs suédois qui coupent des filets de poisson et jetaient les déchets, et celui des petites mains de l’industrie portugaise du cuir – et d’idées modernes: à quoi bon payer des intermédiaires quand on peut vendre ses produits directement, sans boutique ni VRP de luxe qui coûtent une fortune?

Outre les bottines, la marque suédoise développée depuis le Luxembourg lancera aussi des sneakers. (Photo: Our Choice)

Outre les bottines, la marque suédoise développée depuis le Luxembourg lancera aussi des sneakers. (Photo: Our Choice)

Entre pop-up stores et sites de financement participatif comme Kickstarter et Indiegogo, le jeune homme espère prendre les commandes d’une génération qui entend lutter contre les dérives de l’industrie. «Nous, nous n’utilisons que des matériaux recyclables. Non seulement nous participons à l’économie circulaire, mais de plus, il n’y a pas d’enfants qui travaillent pour nous dans des conditions affreuses et, par exemple, nous n’utilisons ni chrome ni d’autres matériaux toxiques pour traiter nos produits! Nous n’émettrons pas des tonnes de CO2 comme cette industrie de la mode vite achetée vite jetée», lâche-t-il sans animosité.

Les trois premières collections seront soit ces bottines à peau de poisson, soit des bottines aux couleurs plus inhabituelles que le marron ou le noir, et des sneakers en peau. Leurs prix ne sont pas encore connus. Le vrai challenge de M. Westerlund commence maintenant: trouver des investisseurs, établir un plan de développement de la société et capitaliser sur l’intérêt rencontré à chaque fois qu’il présente ses produits ou les montre sur ses comptes Instagram .