Les entreprises luxembourgeoises mettent en place des actions concrètes pour réduire leur empreinte écologique. (Photo: Shutterstock)

Les entreprises luxembourgeoises mettent en place des actions concrètes pour réduire leur empreinte écologique. (Photo: Shutterstock)

D’une toute petite PME aux plus grands employeurs du pays, il n’y a que le premier pas qui coûte. Trouver l’aide et se donner des objectifs «accessibles» pour mettre ses employés dans la boucle d’un changement inévitable. Voici six exemples d’entreprises qui ont mis en place des actions dans le cadre de leur transition verte. 

Eau, déchets, bâtiment: tout est bon aux CFL

Efficience et utilisation responsable font partie intégrante de l’approche des CFL. Le premier employeur du pays surveille la réduction des déchets, y compris avec ses clients, favorise le transport par le rail – six fois moins énergivore (-99.000 tonnes eq. CO2 en 2022) –, couvre ses besoins en électricité (15% par le parc solaire de la Südeifel et celle des toits de P+R), a réduit de 91% ses besoins en eau pour nettoyer les trains, remplace les ampoules par des LED et a conservé la structure de son siège, actuellement en rénovation. Douze nouveaux bus électriques seront mis en service en 2024. Et la mise en service de la stratégie vélo facilite la combinaison des différents moyens de transport. La fresque du climat et différents workshops sensibilisent les collaborateurs.

Bois local et production d’énergie chez Fruytier

«Nous avions beaucoup d’informations en tête, et nous avons pu les rassembler dans un seul document», explique le directeur général du groupe Fruytier, David Fruytier, dans le débrief de son expérience de Fit 4 Stability avec Luxinnovation et Resultance. Cet acteur du bois, à la fois dans les produits de construction, de chauffage ou d’emballage, a accentué sa stratégie de recherche de bois «local», venu de moins de 250km autour de sites de production. Une unité de cogénération au gaz pour fournir de la chaleur et réduire les déchets a vu le jour, des panneaux photovoltaïques ont été installés et les collaborateurs sont invités à utiliser la mobilité douce et à se tourner vers des véhicules électriques. «S’il existe des camions électriques depuis un certain temps, ils sont actuellement trois fois plus chers, et il n’y a pas assez de stations de recharge pour que certains trajets soient possibles», souligne-t-il aussi.

Cocottes mesure sa performance

«Nous avons toujours eu cette conscience écologique dans notre ADN du point de vue opérationnel en termes de recyclage et de gestion des déchets, mais aussi dans notre approche vis-à-vis des employés et des clients. Mais nous voulions mesurer notre performance», explique la directrice générale de Cocottes, Clémentine Venck, citée par Luxinnovation. À partir de tous les processus de production et d’un magasin type, l’entreprise de restauration a formé trois groupes de travail de 8 à 10 membres qui ont dégagé 13 domaines d’amélioration, dont cinq qui nécessitent de réfléchir plus avant. Outre l’optimisation des circuits des camions réfrigérés, l’entreprise s’est aperçue que «même si 40% des produits achetés sont des fruits et légumes à faible impact carbone, ils ne contribuent qu’à 10% des émissions, alors que la viande, qui représente 6% des achats, contribue à hauteur de 36%». D’où la campagne, en janvier, «plant based».

Une caméra à ultrasons chez Gilles Tooling

BMW, Yamaha, KTM, Suzuki ou Polaris s’adressent régulièrement à une petite PME du Potaschbierg, à Grevenmacher, 70 employés, qui produit des tendeurs de chaîne, des repose-pieds, des leviers ou des protecteurs de frein et d’embrayage. Arrivée via guichet.lu à la House of Sustainability via le programme Klimpakt fir Betriber, l’entreprise a trouvé, avec une caméra à ultrasons, le moyen le plus efficace de lutter contre les fuites du réseau à air comprimé, qui tourne 24 heures sur 24, au rythme de la production, pour les fraiseuses entièrement automatisées, mais aussi pour le nettoyage, le soufflage ou le montage. Sur un an, Gilles Tooling a pu économiser 30.000 euros de sa facture d’énergie à coups d’économies de quelques centimes à chaque fois sur des heures de production. Ou comment réduire sa facture en faisant un petit geste pour le climat.

Le relamping de la menuiserie Arnold Becker

Autre entreprise, autre ambiance: la menuiserie Arnold Becker est arrivée sur les programmes d’accompagnement via la Chambre des métiers. En trois mois, cette entreprise localisée à Echternach qui emploie une trentaine de personnes est passée de l’idée de remplacer ses nombreuses «vieilles» ampoules par des LED. La menuiserie a utilisé la plateforme élévatrice de l’entreprise pour effectuer le relamping, ce qui a permis de convertir l’éclairage en lampes LED en deux semaines et de le réaliser sans aucune difficulté particulière. Avec un calcul: une économie annuelle de 27.000kWh pour cette entreprise qui planifie, produit et assemble ses propres fenêtres, portes, escaliers, meubles et cuisines. Et, déjà, un autre effet: la durée de vie plus longue des LED diminuera le coût pour maintenir ces éclairages en parfait état de fonctionnement.

Un plan en cinq axes chez Post

Déjà très avancé, l’opérateur historique a une stratégie en perpétuel mouvement pour la faire progresser, mais qui s’appuie sur cinq axes. Avec la «mesure» en premier lieu pour avoir des données fiables (CO2, déchets, énergie) et pouvoir prendre les bonnes décisions à partir d’une plateforme dédiée et d’objectifs à court, moyen et long termes, afin de les rendre plus tangibles. Au titre de la sobriété, Post utilise la chaleur de ses centres de données et de ses réseaux, met les technologies les plus anciennes à l’arrêt et adapte les capacités des réseaux mobiles aux besoins réels. Sans surprise, la flotte opérationnelle tente de réduire les kilomètres inutiles et bascule vers l’électrification. Achats locaux, réduction et valorisation des déchets, sensibilisation des effectifs et des clients font aussi partie des moyens d’agir concrètement au quotidien.

Cet article a été rédigé pour l’édition magazine de Paperjam paru le 27 mars 2024. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.  

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