Le vice-président de la BEI, Kris Peeters, a signé, entre le directeur financier de SES, Sandeep Jalan, et son CEO, Steve Collar, le plus gros prêt de l’histoire pour une société luxembourgeoise. (Photo: Maison Moderne)

Le vice-président de la BEI, Kris Peeters, a signé, entre le directeur financier de SES, Sandeep Jalan, et son CEO, Steve Collar, le plus gros prêt de l’histoire pour une société luxembourgeoise. (Photo: Maison Moderne)

La Banque européenne d’investissement était à Betzdorf, siège de SES, ce mercredi 11 janvier au matin, pour finaliser l’ouverture d’une ligne de crédit à 300 millions d’euros pour sept ans. Le prêt le plus élevé jamais accordé à une société luxembourgeoise.

Le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) n’était jamais venu à Betzdorf. Et Kris Peeters n’est pas venu les mains vides, mais avec l’ouverture d’une ligne de crédit de 300 millions d’euros.

Si ce prêt est le plus élevé jamais accordé par l’institution européenne à une entreprise luxembourgeoise – elles ne sont pas nombreuses à en avoir besoin – cet accord avec la BEI est le troisième de l’histoire du leader mondial des opérateurs de satellites, après les 59,5 millions d’euros de 1991-1992 (qui était en réalité encore exprimé en francs luxembourgeois) et les 200 millions d’euros de 2009.

Trois satellites commandés à Thales

Il s’agit d’acquérir et de lancer trois satellites, tous commandés auprès de Thales Alenia Space, Astra 1P, Astra 1Q et SES26, dont deux de nouvelles générations, donc flexibles et entièrement pilotables à distance, pour remplacer et upgrader les satellites avec lesquels SES couvre aujourd’hui l’Europe occidentale, l’Afrique et le Moyen-Orient.

Les satellites, déjà commandés et déjà en construction, devront être lancés par un lanceur encore inconnu, en 2024.

«J’ai trois bonnes raisons d’être content et satisfait», a expliqué le vice-président de la BEI. «D’abord, c’est le plus gros prêt jamais accordé à une entreprise luxembourgeoise. C’est pour nous une très bonne nouvelle d’avoir, pour la première fois, un accord avec SES pour un très gros crédit. Ensuite, nous sommes très contents parce que nous connaissons la société depuis des années et que cela renouvelle notre partenariat, pas seulement à cause du montant, mais aussi en raison de l’utilisation du crédit. Nous accordons beaucoup de crédits à de nombreuses entreprises et de nombreux pays, mais celui-ci est très spécial parce qu’il concerne des investissements dans l’espace. Pour nous, l’espace est un secteur très important.»

Une ambition européenne

«J’ai beaucoup apprécié ce que vous avez dit sur le renforcement de l’Europe et des entreprises européennes dans un contexte de concurrence mondiale», a salué le CEO de SES, . «Ce que nous voyons, c’est que de plus en plus de pays dans le monde reconnaissent l’importance stratégique de l’espace. Nous sommes à la pointe de la technologie avec nos deux satellites complètement digitaux. L’innovation est partout.»

De nombreuses discussions, l’an dernier, sous l’impulsion du commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, ont eu lieu avec la Commission européenne et avec l’Agence spatiale européenne, pour fournir aux acteurs de premier plan et aux nouveaux acteurs les moyens d’assurer leur développement, dans un secteur qui nécessite beaucoup d’investissements.

«Nous nous réjouissons d’avoir obtenu ce prêt de la BEI, qui nous permet de diversifier nos sources de financement à des conditions attrayantes», s’est réjoui le directeur financier de SES, Sandeep Jalan. Au troisième trimestre 2022, SES était repassé au-dessus des 3,3 x (dettes sur Ebitda), indicateur qui donne le cap de l’entreprise sur sa dette et on sait que 2023 sera l’année la plus compliquée jusqu’à 2030, même si les milliards de dollars pour la libération du spectre utile à la 5G américaine (le 5 décembre prochain) devraient donner un bol d’air à l’opérateur.