C’est le transfert de richesse du siècle! D’ici une vingtaine d’années, une très grande partie de la richesse actuellement possédée par les baby-boomers, les personnes nées entre 1945 et 1964, passera entre les mains des générations suivantes. Cette transmission n’a rien d’anodin. Elle est appréhendée avec sérieux par les familles fortunées et peut-être plus encore par les acteurs occidentaux de la gestion patrimoniale.
C’est en effet aux États-Unis et en Europe que s’est principalement créée la richesse au cours des décennies passées. La génération des individus nés après la Deuxième Guerre mondiale, participant à une explosion démographique dans nos contrées, a connu des années particulièrement prospères.
On constate que c’est aux États-Unis et en Europe que se concentre l’essentiel de la richesse mondiale. De manière générale, c’est aussi chez nous que les personnes fortunées sont les plus âgées.
Tout au long de leur vie, les baby-boomers ont accumulé de la richesse comme personne avant eux. Et si l’on en croit diverses études menées sur la répartition actuelle des richesses selon les âges, cette génération contrôlerait encore environ 70% des actifs financiers et non financiers disponibles à travers le monde, soit environ 360.000 milliards de dollars ou 360 billions de dollars.
«On constate que c’est aux États-Unis et en Europe que se concentre l’essentiel de la richesse mondiale. De manière générale, c’est aussi chez nous que les personnes fortunées sont les plus âgées, commente Alain Meunier, tax partner, wealth management leader au sein de PwC Luxembourg. Dès lors, c’est ici que les enjeux relatifs à la transmission du patrimoine se font le plus ressentir. Et ceux-ci doivent rendre particulièrement attentifs les acteurs de la gestion du patrimoine.»
Une richesse colossale
Les estimations sur le montant de ce transfert divergent fortement selon les études. Rien qu’aux États-Unis, l’une d’elles estime que les baby-boomers devraient transférer 30 billions de dollars de richesse aux générations futures au cours des prochaines années. À l’échelle globale, une autre source évoque un montant de 68 billions de dollars. On estime à 15,4 billions de dollars la somme des transferts de fonds mondiaux d’ici 2030, dont 3,2 billions uniquement en Europe. Ces chiffres ne relateraient que les actifs contrôlés par les familles les plus importantes, autrement dit les high net worth individuals, dont la fortune est supérieure à 5 millions d’euros.
Au Luxembourg, par exemple, les services de conseil en gestion discrétionnaire sont le plus souvent accessibles à partir d’un million d’euros d’actifs. Certains acteurs peuvent néanmoins proposer une offre de gestion à partir de 500.000 euros. «Considérant cela, on peut se dire que l’enjeu du transfert, pour les acteurs du wealth management en Europe, correspond à un volume de richesse au moins deux fois supérieur à cette estimation de 3,2 billions», estime Alain Meunier. C’est dire la hauteur de l’enjeu.
Les baby-boomers les plus âgés ont aujourd’hui 75 ans, et on peut encore leur souhaiter quelques années de vie heureuse. Les plus jeunes n’ont que 55 ans.
«Cette transition ne survient pas de manière soudaine, relativise toutefois , président du Private Banking Group Luxembourg (PBGL), regroupement des acteurs de la banque privée au sein de l’Association des banques et banquiers, Luxembourg (ABBL). Elle va s’étaler sur les 20 à 30 prochaines années. Les baby-boomers les plus âgés ont aujourd’hui 75 ans, et on peut encore leur souhaiter quelques années de vie heureuse. Les plus jeunes n’ont que 55 ans. En outre, leurs héritiers en ligne directe, à savoir leurs enfants, sont les plus souvent déjà bien installés dans la vie, avec déjà une réelle culture financière. Dès lors, quand vient le moment d’appréhender ce transfert, on parle plus d’évolution que de révolution. Dans beaucoup de cas, cette transmission est déjà à l’œuvre.»
Le transfert de la richesse va donc, indéniablement, profiter aux générations suivantes, faisant de celle qui hérite la plus riche que le monde n’ait jamais connue. Souvent, comme l’évoque Pierre Etienne, ces héritiers sont déjà millionnaires. Cette transmission ne profite pas encore aux membres de la génération des millennials qui s’apprêtent à se lancer dans la vie active. Mais ceux-ci pourront néanmoins espérer hériter de leurs parents, d’ici quelques années, pour devenir à leur tour les plus riches de l’histoire… pour peu que la richesse familiale n’ait pas été dilapidée entre-temps.
Préserver l’unité du patrimoine
Et c’est tout l’enjeu de cette problématique de transfert pour les plus âgés: s’organiser pour garantir la préservation de ce patrimoine accumulé au fil des années.
En la matière, les enjeux de succession ne sont pas forcément simples à appréhender. «Et c’est justement le rôle du banquier privé d’aider les familles à mieux envisager la gestion de leur patrimoine au-delà de la succession, poursuit Pierre Etienne. Cela implique de l’anticipation, une planification tenant compte de l’ensemble de la famille, une préparation des futurs détenteurs de ce patrimoine.»
Les difficultés, dans le cadre de ce transfert générationnel, résident dans la complexité des familles et la diversité des actifs, les uns et les autres étant désormais ancrés sur un large territoire transfrontalier. L’ensemble implique notamment de tenir compte d’éléments légaux et fiscaux, comme les droits de succession, dépendant tantôt du pays de résidence des parents, tantôt de celui des enfants. «Pour bien appréhender ces enjeux, il faut donc, le plus souvent, recourir à une boîte à outils qui soit bien étoffée et bien maîtrisée, poursuit Pierre Etienne. Le Luxembourg, en l’occurrence, a pu développer une réelle expertise en gestion de ces enjeux crossborder, pour nous permettre de mieux accompagner les clients dans la transmission de leur patrimoine.»
Pour un entrepreneur toujours à la tête d’une activité opérationnelle, cet enjeu de transmission doit prendre en compte de nombreuses problématiques d’ordre fiscal, juridique ou encore civil.
Quand les actifs sont essentiellement financiers, sous forme d’actions ou d’obligations, la transmission peut être relativement simple. Un des enjeux sera de limiter les droits sur la succession. Dans beaucoup de cas, cependant, il y aura une volonté exprimée par les détenteurs du patrimoine d’inscrire la succession au cœur d’une démarche familiale, de rassembler les membres et de mettre en place une action commune. Cela implique de pouvoir entreprendre, bien avant la succession, une réelle réflexion mobilisant les représentants des diverses branches de la famille et de parvenir à les réunir autour d’une charte ou d’une gouvernance commune.
Appréhender les actifs dans leur complexité
D’autres actifs sont autrement plus complexes à transmettre, comme une entreprise familiale toujours opérationnelle.
«Pour un entrepreneur toujours à la tête d’une activité opérationnelle, cet enjeu de transmission doit prendre en compte de nombreuses problématiques d’ordre fiscal, juridique ou encore civil, comme des situations d’indivision par exemple, commente Pierre Le Pahun, estate planner chez Degroof Petercam Luxembourg. Plus qu’un patrimoine, le patriarche sera soucieux de garantir la pérennité de l’entreprise, en cherchant par exemple à en confier les rênes à ses héritiers.»
Maintenir un actif opérationnel implique de faire monter les héritiers à bord du projet de société, qu’ils aient à la fois la volonté et la capacité de prendre le relais. «À l’échelle d’une famille, cependant, certains vont souhaiter prendre une part active dans la gestion de l’entreprise familiale alors que d’autres non. En matière de succession, en vue d’éviter notamment des complications juridiques, mais aussi des dissensions, il est important de bien identifier les attentes des héritiers et de trouver des solutions, autour d’une gouvernance bien établie, pour que chacun y trouve son compte.»
Selon la nature des actifs, l’enjeu sera de mettre en place les bons outils et les bonnes structures permettant de respecter à la fois les volontés du patriarche et les attentes des héritiers.
Quand certains désireront prendre une part active au développement de l’entreprise, d’autres se contenteront d’être des actionnaires dormants. Les uns et les autres n’auront pas les mêmes prérogatives et les mêmes attentes. Il est possible aussi que des héritiers ne souhaitent pas prendre part à un tel projet. Il convient alors d’anticiper leur retrait, ce qui peut impliquer des cessions de patrimoine ou la nécessité de trouver des financements, ces actifs étant au final très peu liquides.
«Le champ des possibilités est très important. Selon la nature des actifs, l’enjeu sera de mettre en place les bons outils et les bonnes structures permettant de respecter à la fois les volontés du patriarche et les attentes des héritiers, commente Pierre Le Pahun. Une telle réflexion s’impose également pour d’autres types d’actifs peu liquides par nature, tels que l’immobilier, par exemple une propriété familiale d’exception ou plusieurs résidences secondaires aux quatre coins de la planète, ou encore une collection d’œuvres d’art.»
L’enjeu, pour beaucoup de familles, sera de veiller à conserver une unité sur ce patrimoine tout en anticipant le comportement de la génération suivante vis-à-vis de ces actifs plus ou moins liquides.
Changement d’époque
Quel rapport entretient la génération des héritiers vis-à-vis de la richesse? La manière de la gérer est-elle forcément alignée avec celle de leurs aïeuls? En la matière, la situation peut fortement varier d’une famille à l’autre. «Nous constatons que, dans le cas d’un entrepreneur qui a créé l’entreprise et l’a fait prospérer, accumulant de la richesse, la dynamique est le plus souvent reconduite à travers la génération suivante. C’est moins souvent le cas à la troisième ou quatrième génération, avec des membres qui se contentent davantage de recueillir le fruit du patrimoine sans forcément prendre part à la démarche entrepreneuriale», explique le conseiller de la Banque Degroof Petercam.
En matière d’investissements, les exigences des nouvelles générations sont sensiblement différentes. Quand ceux qui ont connu la guerre ont avant tout été animés par la volonté de protéger leur patrimoine, leurs enfants ont cherché à le faire prospérer, suivant des logiques de rentabilité et de rendement financier. Aujourd’hui, évoluant dans un monde plus incertain et étant confrontée à des enjeux sociétaux et environnementaux forts, la génération qui va profiter de ce transfert d’argent s’oriente plus volontiers vers des investissements responsables.
On constate un mouvement, d’une part, vers des investissements plus tangibles, comme le private equity et l’immobilier, et d’autre part vers tout ce qui est susceptible de contribuer à un monde plus durable.
«Les actifs classiques représentent toujours la part la plus importante du patrimoine, assure Pierre Etienne. Mais on constate un mouvement, d’une part, vers des investissements plus tangibles, comme le private equity et l’immobilier, et d’autre part vers tout ce qui est susceptible de contribuer à un monde plus durable. Il y a une véritable recherche d’une dimension éthique à travers les investissements voulus par nos clients fortunés aujourd’hui. Le mouvement, cependant, n’est pas propre à une génération, mais anime aujourd’hui toute la clientèle. Notre rôle, en tant que banquiers privés, est d’être en mesure d’accompagner le client dans la réalisation de ces objectifs, quels que soient les actifs dans lesquels il souhaite investir.»
Un défi aussi pour les banquiers
Le risque de dilution du patrimoine à travers cette transmission ne préoccupe pas uniquement les familles. Les banquiers privés, qui veillent sur tous ces actifs, y prêtent aussi attention au premier chef. Si, à l’avenir, ils veulent avoir un rôle à jouer dans la gestion de ces actifs au-delà de la transmission, un des grands défis est de parvenir à prolonger avec la génération suivante la relation de confiance qui les lie à leurs clients. «Pour les acteurs de la Place, le défi vise à éviter que les actifs sous gestion au Luxembourg soient relocalisés ailleurs, dans le pays où réside l’héritier par exemple», commente Alain Meunier.
Quand vient le moment de la succession, si la transmission n’a pas été correctement anticipée, l’héritier sera forcément amené à se poser la question de la gestion du patrimoine hérité. «De manière générale, certaines études tendent à prouver que plus de 50% des conjoints qui héritent d’un patrimoine vont changer de gestionnaire endéans quelques années après le décès du propriétaire initial des actifs financiers, explique Alain Meunier. Si l’on parle d’un transfert vers les enfants, dans plus de deux cas sur trois, le banquier risque de voir les actifs lui échapper rapidement à terme.»
Le Luxembourg a une véritable expertise à faire valoir dans la gestion d’un patrimoine transfrontalier.
La banque privée luxembourgeoise pèse 400 milliards d’actifs sous gestion. On comprend rapidement l’enjeu que peut représenter ce risque de migration pour chaque acteur, mais aussi pour l’activité de gestion patrimoniale luxembourgeoise dans son ensemble.
Relocalisation des actifs
Sans forcément connaître l’historique de la relation qui liait ses parents à son banquier ni avoir été impliqué dans la gestion du patrimoine, quelles bonnes raisons le bénéficiaire de l’héritage aurait-il de maintenir son patrimoine au Luxembourg?
«Tout dépendra de sa situation personnelle. Le Luxembourg a une véritable expertise à faire valoir dans la gestion d’un patrimoine transfrontalier. D’ailleurs, environ 80% de la clientèle de la banque privée luxembourgeoise est étrangère et ne nourrit pas forcément de lien naturel avec le pays, assure Alain Meunier. Si cette expertise transfrontalière est un atout pour des clients internationaux, cette situation expose aussi les acteurs de la Place à un risque accru de relocalisation des actifs à l’issue d’un héritage, surtout si la situation du bénéficiaire ne requiert pas ou plus forcément les compétences luxembourgeoises de gestion du patrimoine.»
Un héritier vivant dans le sud de la France, par exemple, sans forcément posséder d’autres actifs à l’étranger, sera peut-être tenté de rapatrier son patrimoine auprès d’un acteur de proximité. «Le risque d’éparpillement existe bel et bien, même s’il est relativement maîtrisé, commente Pierre Etienne. Si nous jouons notre rôle, en parvenant à préparer l’ensemble des parties prenantes à une succession, en l’anticipant suffisamment, nous pouvons nouer un lien avec les héritiers et prolonger la relation. En rassemblant les membres de la famille autour d’un projet commun, nous pouvons œuvrer à la préservation d’un patrimoine familial. Il n’est cependant pas impossible que des choix nouveaux s’opèrent vis-à-vis du gestionnaire. Mais, dans l’ensemble, si l’on parvient à maintenir le patrimoine dans la sphère financière, chacun pourra s’y retrouver.»
Partage et dilution
De manière générale, les grandes familles anticipent mieux ces enjeux de transmission que les plus petits clients de la banque privée. Or, c’est le patrimoine de ces derniers qui risque le plus rapidement de sortir de la sphère de la banque privée. En raison d’un partage, il se peut aussi que le recours à des services de gestion discrétionnaire soit moins justifié.
«Dans le cas d’un client qui dispose de deux à trois millions d’euros, un partage entre quatre héritiers aura pour conséquence que, après le retrait d’une partie pour dépenses personnelles et le paiement des droits de succession, le patrimoine individuel de chacun ne justifiera peut-être plus de recourir au service d’une banque privée», précise Alain Meunier. C’est un enjeu dont il faut tenir compte.
Plus la clientèle est petite et fragmentée, plus il sera difficile de maintenir le patrimoine dans le giron de la banque privée.
«C’est crucial pour les structures gérant des clients dont la surface financière est plus restreinte, poursuit l’associé de PwC. Plus la clientèle est petite et fragmentée, plus il sera difficile de maintenir le patrimoine dans le giron de la banque privée. Plus le patrimoine est limité, moins le recours à l’expertise luxembourgeoise semble justifié.»
Mettre en place des approches systématiques
Pour toutes les structures, l’enjeu est avant tout d’établir un lien avec les héritiers.
De cette manière, la confiance donnée par un client à son gestionnaire de fortune pourrait être transmise avec le patrimoine au niveau de la génération suivante. Or, si les acteurs de la banque privée affirment avoir pris conscience de la problématique, selon Alain Meunier, seulement 15% des héritiers concernés ont développé une relation avec le conseiller financier avant la succession.
«Dans le contexte de ce transfert intergénérationnel, qui est désormais à l’œuvre, il est important que chaque acteur de la gestion de fortune au Luxembourg prenne les mesures qui s’imposent, précise Alain Meunier. Chaque banque privée devrait mettre en œuvre une approche active, systématique et sur le long terme afin de construire, du temps du vivant de ses clients, une relation avec la génération future. Bien en amont de la succession, il faut pouvoir disposer d’une visibilité sur le contexte familial de chaque client, pouvoir discuter avec son client des enjeux de préservation du patrimoine familial global dans le contexte de la succession.»
Ne rien laisser à ses enfants
Un autre risque réside dans la volonté de certaines personnes jouissant d’un patrimoine constitué à la sueur de leur front de ne pas transmettre leurs actifs à leurs enfants. Parce qu’ils les jugent non aptes à gérer une telle fortune, ou encore parce qu’ils souhaitent, d’une manière ou d’une autre, rendre à la société une partie de la richesse accumulée. Une grande partie de cette richesse pourrait être dépensée dans un large éventail de domaines, notamment les vacances, les loisirs, les dépenses quotidiennes, les frais médicaux et les services de santé, avant la succession. Une étude menée par gransnet.com a révélé qu’environ 19% des baby-boomers prévoient de ne laisser aucun héritage à leurs enfants.
«Des personnes fortunées pourraient, par exemple, placer une partie de leur fortune au sein d’une fondation et décider de ne transmettre directement à leurs enfants que le nécessaire pour subvenir à leurs besoins, explique Pierre Etienne. Que 20% des personnes fortunées prévoient de mettre leur patrimoine au service de projets qui leur font envie n’est pas choquant. D’autre part, un projet de fondation peut s’avérer mobilisateur pour les membres d’une famille, dans le cadre d’une succession qui permet, au-delà des actifs, de transmettre et de prolonger certaines valeurs.»
De nouveaux actifs à aller chercher
La transmission du patrimoine est un enjeu pour la banque privée luxembourgeoise, avec son lot d’opportunités et de risques. Cela dit, les acteurs locaux ont aussi beaucoup d’atouts à faire valoir et sont en mesure de bien appréhender les risques pour mieux les mitiger. Cela passe par la préservation du patrimoine existant, évidemment, mais aussi par l’acquisition de nouveaux clients, des héritiers ou encore des entrepreneurs qui se retrouvent à la tête d’un patrimoine désormais conséquent.
Luxembourg reste une Place de choix pour toute famille fortunée qui cherche à mieux gérer ses risques en localisant une partie de son patrimoine en Europe.
À ce titre, il faut regarder où se trouve la richesse aujourd’hui mais, au-delà, pouvoir développer une présence là où elle se crée. Or, si l’on regarde les endroits du monde où l’on a généré le plus de richesse ces dix dernières années, on se rend compte que c’est davantage en Asie qu’en Europe. Les États-Unis ont toujours le vent en poupe.
«Au-delà de l’enjeu que représente le maintien du patrimoine existant dans le giron des services financiers que nous proposons, un autre défi réside dans le développement de notre capacité à accompagner la création de richesse là où elle se fait. Souvent, d’ailleurs, les héritiers développent des activités dans ces zones géographiques porteuses, précise Pierre Etienne. Luxembourg reste une Place de choix pour toute famille fortunée qui cherche à mieux gérer ses risques en localisant une partie de son patrimoine en Europe. C’est une Place stable, sûre, offrant une réelle prévisibilité, avec une offre unique pour répondre aux besoins d’une clientèle internationale, notamment en matière d’expertise juridique et fiscale transfrontalière. Ces atouts, au regard de la capacité des acteurs à relever les défis qui se présentent à eux, font que je reste très optimiste pour l’avenir.»
Le plus grand transfert de richesse de l’histoire va donc s’opérer en douceur. Les gagnants seront ceux qui parviendront à bien anticiper ces enjeux de succession. Les perdants seront ceux qui ne se seront pas suffisamment préparés. Mieux vaut prévenir…