Titanesque. Le qualificatif n’est sans doute pas usurpé pour . Pharaonique lui va aussi très bien. Entamé en 2016, il devrait se terminer fin de l’année 2021. Et nul ne doute plus que le délai sera respecté puisque les phases les plus délicates des travaux sont passées.
Des techniques spéciales mises en œuvre
Il aura fallu une nouvelle fois innover et faire appel à des techniques spéciales pour mener les premières phases à bien. Cela dans le contexte délicat d’un lieu très fréquenté, situé en plein centre-ville, avec la présence de restes archéologiques dans le sol et les fondations du monument dédié à Guillaume II auxquelles on ne pouvait évidemment toucher. «Nous avons dû faire appel à des engins de haute précision, notamment pour les forages. Mais il a néanmoins été nécessaire de les ‘customiser’ afin de les adapter à nos spécificités», explique Claude Peschon, chef de service et ingénieur à la Ville de Luxembourg.
Dans un premier temps, il a fallu creuser une immense cavité afin de donner accès aux engins de chantier. Cela afin de créer une voûte parapluie. «C’est quelque chose de tout à fait unique d’un point de vue technique. Cette voûte est chargée de soutenir le sol de la place, plus les trois à quatre mètres de terre au-dessus d’elle», explique l’ingénieur.
Pour cela, une centaine de forages ont eu lieu horizontalement, sur toute la longueur de l’extension. Des tubes y ont été placés, ensuite remplis de mortier. «Cette voûte faite de tubes servira de dalle», expliquent les techniciens.
Dans un second temps, il a été nécessaire de forer des pieux séparés de 5,5 mètres et sur une profondeur de plus de 20 mètres.
27.000m3 de terre et de roche évacués
La voûte parapluie a ensuite été connectée aux pieux par une cinquantaine de doubles poutres verticales, soit une centaine de poutres en tout. Chaque poutre pèse 2,5 tonnes.
Cela fait, le début du terrassement a pu commencer avec l’évacuation de 8.800m3 de terre et de roche. Ce qui a permis de dégager les futurs niveaux -1 et -2 de l’extension. «On va maintenant procéder au restant du terrassement. Au total, ce sont 27.000m3 qui seront partis du sous-sol de la place», explique un technicien. Qui concède que le plus dur est passé.
Tout comme le confirme Claude Peschon. «Creuser puis bétonner le parking et ses différents étages, c’est un chantier classique. Jusqu’à présent, ce n’était pas le cas, on était vraiment dans le cadre d’un chantier extraordinaire.»
Il reste donc à creuser les niveaux -3, -4 et -5. Ce qui devrait être fait pour le printemps prochain. Des machines spéciales seront utilisées et les déblais remontés à la surface via un bras articulé et un grappin. La roche partira alors par camion pour être concassée et réutilisée sur d’autres chantiers.
Des places d’au moins 2,50m de large
Les 250 nouvelles places seront disponibles à la fin de l’année 2021. «Un peu moins de 250 places en réalité», ont indiqué la bourgmestre et l’échevin , descendus sur les lieux. «Décision a été prise de créer des places de stationnement d’au moins 2,50 mètres au lieu de 2,30 mètres, selon les endroits, la présence ou non de pilier.»
Le chantier, qui a été confié à LuxTP, aura coûté 37.340.000 euros. «Une véritable cathédrale souterraine... face à la vraie cathédrale», a conclu un technicien.