Si le pouvoir d’achat a augmenté entre 2019 et 2023, les dépenses des ménages ont elles aussi augmenté.  (Photo: Shutterstock)

Si le pouvoir d’achat a augmenté entre 2019 et 2023, les dépenses des ménages ont elles aussi augmenté.  (Photo: Shutterstock)

Depuis 2019, les résidents luxembourgeois ont connu une augmentation de leur pouvoir d’achat. Selon les dernières analyses du Statec, ces évolutions ont affecté différemment les niveaux de revenus, mettant en lumière des disparités importantes entre les catégories de ménages.

Entre 2019 et 2023, le pouvoir d’achat des ménages luxembourgeois a augmenté, avec des gains moyens variant selon les quintiles de revenus. Les ménages les moins aisés (Q1) ont vu leur pouvoir d’achat progresser de 2.000 € en moyenne, tandis que ceux du quintile supérieur (Q5) ont enregistré un gain moyen de 7.800 €. En termes relatifs, les quintiles intermédiaires (Q3 et Q4) ont bénéficié des plus fortes augmentations proportionnelles.

Cependant, ces augmentations doivent être relativisées. Les ménages modestes consacrent une part plus importante de leurs revenus à l’énergie et à l’alimentation, des postes de dépenses fortement affectés par l’inflation. Ainsi, malgré une amélioration de leur pouvoir d’achat nominal, leur marge de manœuvre financière demeure limitée.

Évolution du pouvoir d’achat (Graphique: Statec)

Évolution du pouvoir d’achat (Graphique: Statec)

Des dépenses en forte progression

Entre 2019 et 2023, les dépenses des ménages ont augmenté de près de 14%, principalement en raison des hausses des prix de l’énergie (+35%) et de l’alimentation (+20%). Ces augmentations ont particulièrement impacté les ménages modestes, qui consacrent une part plus importante de leur budget à ces postes de dépenses. Pour les ménages les plus aisés, bien que la hausse des prix soit perceptible, leur revenu disponible leur permet de maintenir un certain niveau de confort financier. Par ailleurs, les dépenses liées aux services, notamment dans les secteurs de la restauration et du tourisme, ont fortement augmenté depuis la fin des restrictions liées au Covid-19. Ces postes représentent une part importante des budgets des ménages aisés, contribuant à l’écart de consommation entre les différents quintiles de revenus.

Prévisions: un rebond attendu en 2025

 Pour 2024, le Statec prévoit un léger tassement du pouvoir d’achat, en raison de la persistance de l’inflation et de la hausse des prix de l’électricité (). Les ménages modestes seront les plus touchés, car l’énergie représente une part importante de leurs dépenses totales.

Toutefois, les revenus devraient repartir à la hausse dès 2025, portés par des adaptations fiscales, notamment l’ajustement des barèmes d’imposition, et l’indexation des salaires. Les gains de pouvoir d’achat sur la période 2019-2025 devraient atteindre jusqu’à +8 % pour certains quintiles intermédiaires.

Une évolution inégale

L’épargne nationale est largement concentrée chez les ménages les plus aisés, qui parviennent à mettre de côté une part importante de leurs revenus. À l’inverse, les ménages modestes, confrontés à des dépenses incompressibles plus élevées, éprouvent des difficultés à constituer une réserve financière. Cette situation souligne les disparités structurelles liées aux niveaux de revenus et aux comportements financiers. Des politiques ciblées pourraient renforcer la protection sociale et améliorer l’accès des ménages modestes à des produits d’épargne adaptés.

L’épargne des Luxembourgeois  (Graphique: Statec)

L’épargne des Luxembourgeois  (Graphique: Statec)

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