De plus en plus de retraités vivent en dehors du Luxembourg, selon les données de l’Inspection générale de la sécurité sociale. (Photo: Shutterstock)

De plus en plus de retraités vivent en dehors du Luxembourg, selon les données de l’Inspection générale de la sécurité sociale. (Photo: Shutterstock)

Les transferts de pensions du Luxembourg vers l’étranger ont presque doublé depuis 2000, reflétant à la fois une main-d’œuvre très mobile et les avantages financiers d’une retraite dans des pays où le coût de la vie est moins élevé.

Au 31 décembre 2023, plus de la moitié des pensions luxembourgeoises seront transférées en dehors du Luxembourg, selon les dernières données de l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS). Ces chiffres mettent en évidence une tendance croissante à la délocalisation des retraités au-delà des frontières du pays, ce qui soulève des questions sur la dynamique du coût de la vie et la sécurité financière à la retraite.

L’exode des pensions

Selon l’IGSS, une division du ministère de la Santé et de la sécurité sociale, un total de 220.137 pensions ont été versées en décembre 2023. Parmi celles-ci, 111.960 – soit près de 51% – ont été transférées à des pensionnés résidant hors du Luxembourg.

Sur ces près de 112.000 pensionnés non-résidents, une proportion importante reste dans les pays voisins, la France (35,2%) en tête, suivie de l’Allemagne (22,4%) et de la Belgique (18,7%). Au-delà de la région immédiate, les retraités se sont également installés au Portugal (8,6%), en Italie (7,3%) et en Espagne (2,2%), ce qui suggère une préférence pour les pays où le coût de la vie est moins élevé et où les conditions de retraite sont favorables.

Alors que plus de la moitié des retraités vivent en dehors du Luxembourg, leurs pensions ne représentent qu’un tiers (31,7%) des dépenses totales de retraite. Cette disparité suggère que les retraités non-résidents reçoivent des paiements moyens inférieurs à ceux qui vivent encore dans le pays – un indicateur clé que les différences de coût de la vie pourraient être à l’origine des décisions de délocalisation.

La tendance est particulièrement frappante dans le temps. En 2000, seuls 16% des paiements de pension étaient envoyés à l’étranger. En 2023, ce chiffre avait presque doublé pour atteindre 31,7%, ce qui reflète à la fois la mobilité historique de la main-d’œuvre luxembourgeoise et les avantages financiers liés au fait de prendre sa retraite ailleurs.

Prestations de retraite

À la fin de 2023, la pension moyenne s’élevait à 2.398,27 euros. Les pensions de vieillesse et de préretraite s’élevaient en moyenne à 2.643,95 €, tandis que les pensions de survie s’élevaient à 1.802,06 € pour les conjoints et à 684,15 € pour les orphelins.

Il est intéressant de noter que les pensions des résidents luxembourgeois sont restées nettement plus élevées. Alors que l’IGSS ne communique pas les moyennes pour les non-résidents, les pensionnés résidents ont reçu en moyenne 3.325,97 € en décembre 2023. Les pensions de vieillesse et de préretraite s’élevaient à 3.673,75 €, les pensions de survie atteignant 2.624,11 € pour les conjoints et 852,51 € pour les orphelins. Les disparités entre les hommes et les femmes sont restées persistantes dans toutes les catégories de pension.

L’âge moyen des titulaires de pensions de vieillesse était de 65 ans, tandis que celui des titulaires de pensions de vieillesse anticipée était de 60 ans. Compte tenu du coût élevé de la vie au Luxembourg et de la tendance croissante des retraités à s’installer dans les pays voisins ou dans le sud de l’Europe, les transferts de pensions à l’étranger devraient continuer à augmenter, entraînant des défis sociodémographiques qui pourraient préoccuper les décideurs politiques.

Cet article a été rédigé initialement en anglais, traduit et édité pour le site de Paperjam en français.