Consul adjoint au Luxembourg, Patrick Soutif a, entre autres, en charge la bonne organisation du scrutin présidentiel de dimanche. Il lui faut notamment trouver plusieurs centaines de bénévoles.
Une spécificité de l’élection présidentielle est d’imposer un vote en présentiel?
Patrick Soutif. – «Le Code électoral prévoit en effet un vote dans l’urne ou par procuration, ce qui est une spécificité de ce scrutin. Pour les élections législatives (qui auront lieu les 5, premier tour, et 19 juin, en ce qui concerne les Français de l’étranger, ndlr), il sera possible de voter par correspondance. Nous attendons encore confirmation de Paris pour le vote internet.
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Pour le vote de dimanche, les électeurs devaient impérativement s’inscrire sur les listes électorales…
«Cela était possible jusqu’au 4 mars. Le Code prévoit encore quelques exceptions pour, par exemple, ceux qui ont entre-temps acquis la nationalité française ou bien sont arrivés voici très peu de temps au Luxembourg. Mais ce sont des cas à la marge.
Combien de personnes sont inscrites pour voter?
«On estime qu’environ 53.000 Français sont présents au Luxembourg. 33.000 figurent sur nos registres, mais tous ceux-là ne sont pas inscrits pour voter. Officiellement, nous avons 28.148 personnes dans les conditions de voter dimanche. C’est un chiffre en augmentation par rapport aux scrutins antérieurs, et qui a gonflé au cours des dernières semaines ouvertes pour les inscriptions. En 2017, nous avions environ 23.920 inscrits et un taux de participation de 61,18% au premier tour et de 59,36% au second tour. Nous nous attendons à la même chose cette année. Soit plus de 18.000 votants.
17 bureaux en 2017, 21 en 2022
Plus d’inscrits et plus de votants potentiels, cela veut dire plus de bureaux et plus de personnel à mobiliser?
«Il y a en effet les prescrits du Code électoral. Un bureau de vote peut concerner entre 1.000 et 1.500 électeurs. Nous en avons donc 21 – il y en avait 17 en 2017 – qui seront installés à Luxexpo. Un bureau, c’est au moins quatre personnes: un président, un secrétaire et deux assesseurs. Donc 84 personnes. Mais il en faut beaucoup d’autres pour l’accueil, pour le bureau du contentieux… Soit environ 120 personnes de 7h, car il faut être là une heure avant l’ouverture à 8h, à 19h.
Et le dépouillement?
«Il faut encore plus de monde. Pour chaque table de dépouillement, il faut quatre personnes au minimum. Au maximum, il y a une table de dépouillement par isoloir, et nous avons trois isoloirs par bureau. Nous avons 21 bureaux, et nous avons donc besoin de 252 personnes pour dépouiller les bulletins. Ces personnes peuvent être les mêmes que celles qui ont tenu les bureaux, mais après avoir été présents de 7 à 19h c’est parfois une tâche assez lourde.
Il y a une possibilité de réquisition de personnes…
«C’est une possibilité qui existe si le nombre de personnes nécessaires aux opérations n’est pas atteint. On espère que ce ne sera pas le cas.
Ces missions sont-elles défrayées comme c’est le cas dans certains pays?
«Non, c’est ici un acte citoyen en faveur du bon fonctionnement de la démocratie. Pour les personnes des bureaux, nous assurons cependant la restauration.»