Après un bachelor en droit général à l’université de Belval et un master en droit public et international à l’ULB (Bruxelles), la jeune Eschoise sera sur la liste du LSAP pour les élections communales à Esch-sur-Alzette le 11 juin prochain. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Après un bachelor en droit général à l’université de Belval et un master en droit public et international à l’ULB (Bruxelles), la jeune Eschoise sera sur la liste du LSAP pour les élections communales à Esch-sur-Alzette le 11 juin prochain. (Photo: Romain Gamba/Maison Moderne)

Fraîchement diplômée en droit public et international, Liz Braz, fille de l’ancien ministre et vice-Premier ministre déi Gréng Félix Braz, se lance en politique à Esch. Sous les couleurs du LSAP.

Être estampillée «fille de» ouvre pas mal de portes, mais représente aussi un poids considérable. Le ressentez-vous?

Liz Braz. – «Oui. Au début, on peut prendre cela pour un privilège. Mais, assez vite, on se rend compte en effet que certains veulent vous comparer. Mais comment comparer quelqu’un qui entre en politique à 26 ans à une personne qui a évolué durant 30 ans dans ce monde-là? est un repère, une personne dont je m’inspire. Mais je ne suis pas son clone. Je suis d’une autre génération.

Comment souhaitez-vous vous différencier?

«Par le choix de mon parti tout d’abord, même si cela n’a en rien été dicté par une simple volonté de contradiction…

La manière dont votre père a été écarté de ses fonctions suite à son infarctus en août 2019 n’a pas joué dans votre décision de ne pas rejoindre déi Gréng?

«Cela a forcément eu une influence. Mais c’est loin d’être la raison principale. La plupart des partis m’ont sollicitée, et j’ai opté pour celui qui correspondait le mieux à mes idées.

Aujourd’hui, déi Gréng n’a plus le monopole de la conscience écologique. La transition pour un avenir plus durable passera par le social. Et, à mes yeux, le courant politique social-démocrate est le plus à même d’y arriver en ne laissant personne à quai.

Que va défendre Liz Braz?

«J’ai grandi avec les idéologies de mes parents: défendre les minorités, les droits des enfants, des femmes, etc. Mais, à côté, j’ai d’autres idées davantage liées à notre époque. Comme sur l’éducation ou la digitalisation.

Ainsi, je considère que notre système scolaire devrait plus s’inspirer des écoles européennes et s’écarter de la logique qui veut que l’alphabétisation doive se faire uniquement en allemand. J’imagine bien également Esch-sur-Alzette s’inscrire comme modèle pour la construction des futures smart cities. S’il ne veut pas être rapidement dépassé, le Luxembourg doit avancer dans la construction de smart cities, en soutenant l’innovation. Et Esch, compte tenu de ses caractéristiques, pourrait s’inscrire dans cette voie-là. Il faudrait s’inspirer de Copenhague, Oslo ou Amsterdam pour leurs réseaux énergétiques plus durables, leurs modes de gestion intelligents du trafic, etc.

Devenir un jour ministre, comme l’était votre papa, est une fin en soi?

«Non. Comprenez-moi bien: je m’engage en politique et j’assumerai toutes les responsabilités que l’on me confiera. Mais j’ai vu ce qui est arrivé à mon papa. Et je ne veux pas que ma vie ne repose que sur un mandat politique.

Quelle est alors votre ambition, outre votre engagement politique?

«D’intégrer le corps diplomatique et d’y gravir les échelons pour peut-être accéder un jour au poste d’ambassadrice. Je postulerai d’ailleurs cette année au ministère des Affaires étrangères.

Comment se porte votre papa?

«Il va mieux. Il continue de faire des progrès, même si nous sommes obligés d’admettre que certains domaines ne s’amélioreront plus. Mais, sincèrement, il se trouve dans un état qui semblait inespéré après son accident.»

Cette interview a été rédigée pour l’édition magazine de  parue le 25 janvier 2022. Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine. Il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam. 

 

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