Gilles Biver (ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable), Joëlle Welfring (ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable), Martine Neuberg (Administration de la nature et des forêts) et Pedro Reis (Administration de la nature et des forêts) lors d’une récente visite sur le terrain. (Photo: MECDD)

Gilles Biver (ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable), Joëlle Welfring (ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement durable), Martine Neuberg (Administration de la nature et des forêts) et Pedro Reis (Administration de la nature et des forêts) lors d’une récente visite sur le terrain. (Photo: MECDD)

La situation des cours d’eau, en raison de la sécheresse, demeure inquiétante, tout comme ses conséquences sur la faune et la flore. Les précipitations de ces derniers jours n’y ont rien changé.

La nature n’est pas à la fête avec les effets combinés des épisodes de canicule et la sécheresse persistante. Ce que rappelle le dernier point de situation du ministère de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, publié ce vendredi.

En réalité, la situation n’a guère évolué par rapport aux semaines précédentes. Les précipitations connues ces derniers jours ont été sans conséquence pour «les eaux souterraines ou le niveau des rivières», relève le ministère. «De même, seuls les premiers centimètres du sol ont pu être mouillés, mais la végétation a tout absorbé.» Pour qu’un changement ait lieu, il faudrait au moins deux semaines consécutives de pluie modérée.

Car des pluies trop fortes peuvent présenter aussi des dangers.  «Actuellement, les sols secs ne peuvent absorber l’eau que très lentement. En cas de fortes pluies intempestives, celles-ci s’écouleront immédiatement en surface et ne pourront pas être tamponnées. Cela entraîne un risque accru de dommages dus au ruissellement de surface et à l’érosion. l», rappelle l’administration.

Le milieu aquatique en souffrance

Si aucune crainte n’est nourrie par rapport aux réserves d’eau potable, il n’en va pas de même pour les cours d’eau. Plusieurs petits ruisseaux sont à sec depuis un certain temps déjà. «Un événement rare et inquiétant, encore jamais observé sur certains ruisseaux», avoue l’administration.  Avec un effet direct sur la faune et la flore: «Les faibles hauteurs d’eau favorisent l’augmentation de la température de l’eau, ce qui appauvrit la disponibilité en oxygène pour les organismes aquatiques. À ceci vient s’ajouter l’augmentation de la concentration des charges polluantes, puisque l’effet de dilution est amoindri par les faibles débits.»

De plus, «on observe une fragmentation du milieu aquatique. Les organismes qui y vivent se retrouvent piégés dans une section de cours d’eau stagnante, appauvrie en oxygène, avec une charge polluante importante, et sans possibilité d’accéder à des zones favorables à la survie.» De là l’importance toujours plus grande des projets de renaturation des cours d’eau.

Des changements de comportement chez les animaux

Les animaux sauvages sont aussi touchés par le phénomène. Ceux-ci cherchent des endroits pour s’abreuver et «présentent des changements de comportement en raison des fortes chaleurs».

Enfin, la végétation est aussi affaiblie. En manque d’eau, certains arbres dépérissent et sont attaqués par des parasites. Il faudra donc rendre les forêts plus résilientes. «Le défi principal sera de trouver un juste équilibre entre les mesures de protection pour améliorer la capacité de résistance aux perturbations des arbres actuels et les mesures de diversification des structures, des essences et des provenances des arbres futurs. Ceci pour éviter d’éventuels échecs à répétition d’une stratégie basée uniquement sur les capacités adaptatives de la régénération naturelle», analyse le ministère. Il faudra donc renforcer la diversité et la complémentarité des essences, maintenir et renforcer la diversité génétique des arbres dans les peuplements forestiers, augmenter la diversité des structures des peuplements forestiers, améliorer la capacité de résistance des arbres forestiers face aux perturbations ou encore adapter les infrastructures forestières aux conditions climatiques futures.