Le plan de relance du secteur agricole présenté par le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, s’articule selon trois axes: consolider, promouvoir et innover. (Photo: Chambre des députés/Flickr)

Le plan de relance du secteur agricole présenté par le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, Romain Schneider, s’articule selon trois axes: consolider, promouvoir et innover. (Photo: Chambre des députés/Flickr)

Afin d’aider le secteur agricole, qui souffre aussi de la crise liée au Covid-19, Romain Schneider (LSAP) a présenté, mardi, un plan de relance d’un montant de 5 millions d’euros. En outre, 4,3 millions d’euros supplémentaires sont envisagés dans le cadre de la modification de la loi agraire.

5 millions d’euros, c’est le montant de plan de relance sectoriel annoncé mardi par le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural, , lors d’une conférence de presse à la ferme pédagogique A Schmatten.

Un lieu symbolique, puisque si, selon le ministre, «pendant la crise nous avons vu que le secteur était toujours là pour assurer l’approvisionnement», certaines filières souffrent, en particulier les fermes pédagogiques, conséquence de la fermeture de l’enseignement fondamental.

Le paquet de mesures a été présenté comme s’articulant autour de trois axes. Tout d’abord, 350.000 euros sont prévus pour «consolider», avec des aides directes non remboursables d’un montant de 2.500 ou 5.000 euros pour les fermes pédagogiques, les manèges à chevaux et les locaux de dégustation des vins et crémants.

Des «assises de l’agriculture» en automne

En outre, trois millions d’euros sont prévus pour répondre à la problématique que rencontre le secteur concernant les prix du marché, en particulier ceux du lait et de la viande. Mais des évolutions pouvant avoir lieu, un monitoring est en cours et des «assises de l’agriculture» réunissant tous les acteurs autour d’une table tireront des conclusions sur les mesures à prendre à l’automne.

Un autre axe du plan est la «promotion», notamment celle de la production locale. «La pandémie aura eu un effet positif», estime Romain Schneider. «Celui de nous faire prendre conscience […] des dangers d’une trop grande dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger.»

Environ 700.000 euros sont ainsi destinés à des campagnes de promotion et de sensibilisation pour mettre en valeur les produits locaux de saison, les produits bio ainsi que le vin.

«Inventer l’agriculture de demain»

L’heure est aussi à l’«innovation», troisième axe du plan, avec la nécessité d’«inventer l’agriculture de demain». Sont envisagées la création d’un «food policy council», dans une perspective d’indépendance alimentaire du pays, celle d’un «innovation hub» en tant que centre de compétence (virtuel dans une première phase), et celle d’un projet de production de désinfectant que les viticulteurs et distilleries développent en association avec Luxinnovation.

En parallèle, Romain Schneider a rappelé que les entreprises agricoles sont également éligibles, sous conditions, pour les aides prévues par le fonds de relance et de solidarité (Neistart Lëtzebuerg).

La loi agraire modifiée

À côté de ce paquet de mesures, l’adaptation de la loi agraire a été abordée dans ce contexte de relance. Celle-ci arrive à échéance à la fin de l’année et doit être prolongée. L’opportunité pour le ministre de la modifier afin de mettre davantage l’accent sur la qualité en adaptant les subventions au 1er janvier 2021. Celles-ci «ne devront plus suivre autant la logique du volume de production ou de la taille d’une exploitation», explique Romain Schneider. «L’objectif sera par exemple d’améliorer le bien-être animal, de soutenir la protection de l’eau ou de l’environnement et de trouver des alternatives aux traitements phytopharmaceutiques.»

Des moyens supplémentaires de 4,3 millions d’euros ont été annoncés, et certains plafonds de subvention devraient augmenter. Mais l’autre objectif est aussi de soutenir un secteur en pleine croissance: celui des microentreprises de l’agriculture solidaire ou des personnes qui changent de parcours pour se lancer dans le domaine agricole ou alimentaire. Un projet de loi devrait être déposé sous peu.