L’ACL et l’ULC ont tenu à se réunir, vendredi 28 février 2020, pour dénoncer le plan climat et énergie du gouvernement, qui pénalisera les automobilistes tout en ne permettant pas une réduction des émissions de CO2, selon les deux asbl. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

L’ACL et l’ULC ont tenu à se réunir, vendredi 28 février 2020, pour dénoncer le plan climat et énergie du gouvernement, qui pénalisera les automobilistes tout en ne permettant pas une réduction des émissions de CO2, selon les deux asbl. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

L’ACL et l’ULC se sont réunis, vendredi, pour critiquer le plan climat et énergie présenté par le gouvernement. Un plan inefficace et irréaliste pour diminuer les émissions de CO2, qui conduit seulement à augmenter les coûts pour les automobilistes, selon les deux asbl.

Le va seulement «punir les consommateurs», a déclaré, vendredi, le directeur de l’Union luxembourgeoise des consommateurs (ULC), Guy Goedert, lors d’une conférence de presse conjointe de l’Automobile Club du Luxembourg (ACL) et de l’ULC.

, l’instauration d’une taxe carbone, (pour le calcul de la taxe sur les véhicules routiers et les primes pour véhicules à faibles émissions) ou la réforme de la taxe auto prévue pour 2021 ne permettront pas de diminuer les émissions de CO2, dénoncent les deux asbl. Et cela ne conduira qu’à une augmentation du coût pour les automobilistes.

La raison en est que, selon les deux associations, les pouvoirs publics ne proposent pas suffisamment d’alternatives pour la plupart des travailleurs, qui n’auront pas le choix de continuer à utiliser leurs voitures. «La ne répondra pas aux besoins de la grande majorité des usagers», assurent-elles. Et, «à la fin du compte, on fait payer les automobilistes», juge Guy Goedert.

Contre le tout-électrique

En outre, «le tout-électrique poussé à outrance par les gouvernements porte un coup d’arrêt brutal à toute recherche alternative, que ce soit sur de meilleurs moteurs diesel, des piles à combustible (hydrogène) ou des moteurs biogaz», assure l’ACL. Ce, alors que la technologie ou les infrastructures ne sont pas prêtes, que ce soit au niveau de l’impact carbone et du recyclage des batteries, de la faible autonomie des véhicules ou du nombre de bornes de charge disponibles insuffisant.

Ainsi, fin 2019, seulement 388 bornes Chargy étaient installées . Or, un véhicule hybride qui ne peut pas être rechargé consomme finalement davantage qu’un véhicule classique. «Il faut informer les gens que l’électromobilité n’est pas la solution», déclare le directeur de l’ACL, .

«Ils vivent sur une autre planète!»

«Si ces gens pensent que nous pouvons mener une politique climatique tout en continuant, malgré tout, de vendre autant de diesel et d’essence, alors je crois qu’ils vivent sur une autre planète!», , , mercredi 12 février, pour réagir aux contre la politique climatique du gouvernement. «Faire de la politique climatique signifie que nous devons sortir des énergies fossiles, c’est-à-dire du charbon, du pétrole et du gaz.»

De «l’idéologie», de «l’arrogance», condamnent les deux associations. S’il reconnaît «de bonnes relations officielles avec les ministères» et avoir beaucoup travaillé avec le gouvernement, le président de l’ACL, , constate que «les choses ne vont pas dans la bonne direction».

«Nos propositions sont toujours analysées en dernières, celles du gouvernement toujours appliquées en premières», déplore-t-il. «D’où notre présence aujourd’hui.»

Mieux informer les consommateurs

Car l’ACL assure malgré tout vouloir «agir pour accélérer la transition vers une mobilité durable» et s’engager «pour une réduction durable du CO2». Mais de manière réaliste et, bien sûr, sans pénaliser les automobilistes.

Un certain nombre de mesures sont ainsi proposées: encourager la multimodalité via de meilleurs transports en commun et des subventions pour changer le comportement des usagers, favoriser le télétravail, subventionner le covoiturage courtes distances, réévaluer la double subvention pour l’acquisition des véhicules de société, ou encore introduire une prime à la casse conditionnée encourageant la destruction d’un véhicule polluant.

Concernant les véhicules électriques, il s’agit de revoir les barèmes des primes de façon plus équitable (plus importantes pour les véhicules «entrée de gamme» et moindres pour les «haut de gamme»), stabiliser les prix du kWh, ou garantir sur cinq ans au moins la prime pour l’achat d’un véhicule électrique.

Il faut aussi pour l'ACL sensibiliser les automobilistes et les jeunes à l’écoconduite et à la mobilité durable. Et, surtout, de mieux informer les consommateurs, qui sont actuellement «perdus» face aux nombreuses «informations contradictoires», «afin qu’ils puissent faire des choix avisés et en toute connaissance de cause».