«Le plan ne permet pas de comprendre les calculs, et donc dans quelle mesure l’augmentation des emplois dans les années à venir et le quasi-doublement de la population ont été pris en compte», déplore le Meco à propos du plan climat. (Photo: Shutterstock)

«Le plan ne permet pas de comprendre les calculs, et donc dans quelle mesure l’augmentation des emplois dans les années à venir et le quasi-doublement de la population ont été pris en compte», déplore le Meco à propos du plan climat. (Photo: Shutterstock)

Dans le cadre de l’opération «Un été pas comme les autres», Paperjam passe en revue les «dossiers chauds de la rentrée», ceux qui seront sur la table du gouvernement ou des députés après leurs vacances. Le plan national énergie et climat, adopté en mai dernier, prévoit une réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Suite à la crise sanitaire, il est désormais présenté comme un élément clé de la relance économique, qui se veut durable.

Le plan national en matière d’énergie et de climat (PNEC), , se présente comme une «feuille de route» pour atteindre les objectifs que se fixe le Luxembourg pour 2030: -55% des émissions de gaz à effet de serre, 25% d’énergies renouvelables dans notre consommation, et 40 à 44% d’efficacité énergétique.

«C’est un document complet qui propose des solutions alternatives sur le terrain», , (Déi Gréng). «C’est un mélange entre les stratégies dont nous avons besoin, que ce soit en matière de rénovation de bâtiment ou d’agriculture, et les idées concrètes», en particulier en matière d’aides aux particuliers.

Issu de «plusieurs années de consultations», y compris avec les agriculteurs et les représentants du monde économique et industriel, le plan correspond à «un devoir politique de franchir le pas».

Mais les critiques n’ont pas tardé à fleurir de part et d’autre. Le plan climat est ainsi vécu comme un «diktat politique» par la présidente de la Fedil, .

«La vraie protection du climat restera un rêve»

Et si,  (Meco) se réjouit d’y trouver «des objectifs ambitieux, notamment dans le domaine de la réduction des émanations de CO2, de l’expansion des énergies renouvelables et de leur efficacité», et constate que de nombreuses stratégies et mesures, ainsi que de nombreux instruments constituent des améliorations, les critiques de sa part sont aussi nombreuses.

Le Meco déplore ainsi que «le plan ne permet pas de comprendre les calculs, et donc dans quelle mesure l’augmentation des emplois dans les années à venir et le quasi-doublement de la population ont été pris en compte». Assez pour se demander si les paramètres retenus ont été les bons. «La vraie protection du climat restera un rêve au Luxembourg, et les objectifs souhaités ne pourront être atteints» si la croissance n’est pas prise en compte.

Les objectifs sont aussi, pour le Meco, mal hiérarchisés, et leurs conséquences mal définies. Certaines mesures semblent aussi d’un ordre trop général pour être efficaces.

Une relance durable

«À la fin de l’année, le gouvernement s’est fixé pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 9%, de réduire les besoins énergétiques nationaux de 8% et de conduire l’expansion des énergies renouvelables à 11,8%», rappelle en outre le Meco, qui jugera ainsi «sur pièce» à la fin de l’année.

Avec la crise sanitaire et économique, le plan est aussi devenu un des instruments principaux de la relance par les investissements que prévoit le gouvernement. Il sera un «élément clé du paquet de relance économique», assure ainsi le gouvernement.

Car ces investissements «devront, encore plus que par le passé, transformer l’économie dans le sens de la durabilité», , (Déi Gréng), lors de la présentation du .

Des mesures concrètes

Un . Les subsides sont augmentés pour assainir les bâtiments, avec l’objectif d’inciter à la transition énergétique et de relancer le secteur de l’artisanat.

D’autre part, le conseil de gouvernement a approuvé des nouveaux bâtiments fonctionnels et habitations ouvrant la voie à une nouvelle classe A+, des systèmes réversibles de production de chaleur et une meilleure implantation de l’électromobilité.

Sans compter que . Et que , ou encore l’augmentation de celles , vont dans le sens d’une mobilité douce et multimodale.

Le PNEC a été envoyé à la Commission européenne à la fin du mois de mai. Ce qui incite François Bausch à l’optimisme, celui-ci assurant que «le Luxembourg sera très bien placé pour lancer le avant les autres pays».