La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est prévue pour le 1er janvier 2021. (Photo: Shutterstock)

La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne est prévue pour le 1er janvier 2021. (Photo: Shutterstock)

À 30 jours d’une sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne, beaucoup de questions restent en suspens. Au Luxembourg, le secteur financier n’a pas attendu pour prendre les devants et s’organiser.

colle à la météo de ce mois de décembre: un vent glacial et du brouillard. Beaucoup de brouillard. Néanmoins, le secteur de la finance n’a pas attendu la fin des réunions à rallonge entre Michel Barnier, le négociateur du Brexit pour l’Union européenne, et son homologue britannique, David Frost, pour s’organiser.

«L’industrie financière est une industrie réglementée, et tout le monde était très vite arrivé à la conclusion   qu’exercer cette activité n’allait pas se passer sans conséquence», explique le CEO de (LFF), , qui poursuit: «Chacun a compris que, si le Royaume-Uni sortait du marché intérieur, il allait perdre son passeport européen, et qu’il fallait donc se préparer à demander des licences – ou des agréments – dans d’autres pays de l’UE.»

Alors que le 1er janvier 2021, date de sortie définitive des sujets de Sa Majesté de l’Union européenne, approche à grands pas, il y a longtemps déjà par les acteurs du secteur de la finance. «Beaucoup s’étaient préparés pour la première date, en mars 2019, ne prenant pas le risque de ne pas être en mesure de continuer à servir leur clientèle. Dès 2016 et 2017, des décisions ont été prises en matière de relocalisations. Les plus à la traîne l’ont fait en 2018, mais quasiment tout le monde était déjà prêt», résume Nicolas Mackel. 

Services financiers oubliés

Si le secteur bénéficie, lui, d’un environnement plus sûr, c’est en partie parce que ses acteurs ont «compris que le sujet n’allait pas faire partie des négociations». Le «Chequers plan» lancé par l’ancienne Première ministre britannique, Theresa May, qui exposait en 2018 le type de relations qui pourraient exister entre les deux blocs après le Brexit, n’abordait en effet pas le thème des services financiers.

«Dans les premiers accords, sur la structure des négociations, il n’y avait quasiment rien. Et aujourd’hui, lorsque c’est abordé, c’est marginal», estime le CEO de Luxembourg for Finance. Ce qui a poussé le secteur des services financiers à ne rien laisser au hasard, en se préparant à tout type de scénario. «En réalité, pour le secteur financier, il n’y avait qu’un scénario, celui du hard Brexit, puisque c’est celui qui aurait le plus bouleversé l’équilibre», ajoute M. Mackel.

Négociations importantes

Bien que le secteur n’ait pas fait partie en lui-même des négociations finales, celles-ci revêtent néanmoins une importance toute particulière. «Les négociations en cours sont importantes, puisque l’accord au bout du processus créera, si tout se passe bien, une ambiance qui permettra d’envisager la suite et de construire des ponts entre Londres et le continent. À l’inverse, si ça se termine avec des portes qui claquent, il y aura peu de motivation dans le chef de la Commission à accorder des mesures pour faciliter l’échange de services financiers dans les deux directions», souligne le patron de LFF.

Mais le secteur n’en est visiblement pas là. «Tout le monde est très optimiste, surtout depuis l’élection de Joe Biden aux États-Unis. Il y aura un accord. Ce n’est pas sûr à 100%, mais il y a de grandes chances. Il faudra cependant faire attention, car il existe toujours des possibilités de trébucher, au niveau des questions de règles d’état ou d’interprétation», conclut, en guise d’avertissement, Nicolas Mackel.