Le Benelux et la Rhénanie-du-Nord-Wesphalie veulent être des exemples européens en matière d’utilisation du vélo comme moyen de déplacement. La déclaration «vélo» de 2020 avait été un premier pas en ce sens. La feuille de route «vélo» présentée ce lundi 28 novembre en est un nouveau.
Pour agir de manière très concrète, une étude a été commandée à Transport & Mobiliteit Leuven, organisme porté par l’Université de Louvain est spécialisé dans les études de mobilité afin d’aider à la prise de décision.
Moins malade, plus productif
Les chiffres qui concluent cette analyse sont étonnants. Ainsi, si 100.000 personnes se rendent au travail à vélo sur une distance de 5km, elles engendrent un bénéfice de 196 millions d’euros par an en étant moins malades et plus productives. Si ces mêmes personnes utilisent une voiture, cela génère des coûts à hauteur de 203 millions: entretien, pollution, embouteillage, manque de productivité, accidents…
Autre chiffre qui ressort de l’étude: si 1% de tous les kilomètres parcourus en voiture dans la région Benelux-Rhénanie-du-Nord-Wesphalie étaient remplacés par le vélo un gain net de 13,6 milliards pourrait être réalisé. Soit 10 milliards pour la santé (diminution de maladies graves et de décès, gain de productivité…) et 3,6 milliards d’avantages économiques liés à la réduction des encombrements.
Cela conforte les deux régions dans leur volonté de mettre en place plusieurs initiatives dans les années à venir: création de modules de formation dans l’enseignement pour promouvoir le métier de réparateur de vélos, instauration de campagnes visant à mettre en évidence l’utilisation quotidienne des bicyclettes lors des grandes courses cyclistes, aides à l’éco-tourisme à vélo en veillant à ce que tous les réseaux cyclables soient clairement et bien reliés, renforcement de la connectivité avec les transports publics.
Une attention sera aussi portée de manière particulière aux itinéraires transfrontaliers.
Un rapport bénéfice-coût favorable dans tous les cas de figure
Dans le cadre de son étude, Tansport & Mobiliteit Leuven s’est ainsi intéressée à la possibilité d’une piste cyclable qui relierait Arlon à Luxembourg-ville et à ce que cela représenterait d’un point de vue économique. Un tronçon qui est celui avec le plus fort potentiel dans les deux régions et… pour lequel aucun projet de voie cyclable n’existe pour le moment.
Deux scénarios ont été retenus: soit l’amélioration de l’infrastructure qui existe partiellement aujourd’hui, soit la construction d’une voie cyclable toute neuve. Dans les deux cas, il a été tenu compte d’une part modale du vélo à hauteur de 7% en 2035, comme prévu dans .
Le scénario intermédiaire tient compte du fait que 20% des usagers de la voie cyclable seront là car elle existe, les autres auraient tout de même utilisé le vélo.
Si l’infrastructure est améliorée, le rapport bénéfice-coût sera alors de 8,9. Il faudrait en effet dépenser 2,9 millions d’euros pour mettre la voie cyclable en état, mais cela engendrerait des bénéfices de 25,7 millions d’euros, principalement au niveau de la santé.
Si une infrastructure neuve est construite, le bénéfice serait identique, mais le coût de 20,25 millions. Le rapport restant tout de même positif (1,3).
L’étude conclut que même si cette piste cyclable n’attire que 4% de nouveaux cyclistes, le gain continuera néanmoins à dépasser le coût.