À San Francisco comme au Luxembourg, les événements d’affaires en physique ont été remplacés par des réunions virtuelles. (Photo: Cedric Letsch/LTIO Luxembourg)

À San Francisco comme au Luxembourg, les événements d’affaires en physique ont été remplacés par des réunions virtuelles. (Photo: Cedric Letsch/LTIO Luxembourg)

Comment promouvoir le Luxembourg à l’étranger en cette période de crise sanitaire? Nous avons posé la question à différents acteurs du pays. À San Francisco, le LTIO est lui aussi passé aux business events numériques. Plus économiques, ils ne permettent pas d’aussi bons contacts qu’en physique.

«Si en Europe on est en plein dedans, ici nous en sommes encore au début», signale Pierre Franck depuis la Californie, au sujet de la crise sanitaire. Il est directeur exécutif du LTIO (Luxembourg Trade and Investment Office) de San Francisco, chargé en partie de soutenir les entreprises luxembourgeoises qui veulent travailler sur ce territoire, mais surtout d’attirer les américaines au Grand-Duché. «Nous n’avons pas un système de testing comme le Luxembourg ou l’Europe, le monitoring des autorités n’est pas aussi efficace.» Conséquence: plus de business events ou conférences. «Notre activité de promotion s’est déplacée sur le digital.»

Les cinq personnes travaillant au bureau de San Francisco entretiennent et développent le réseau du LTIO à distance, en utilisant des médias sociaux comme Linkedin, sur lequel ils partagent des vidéos ou présentations du pays. Cela permet de toucher une «communauté plus large», selon Pierre Franck.

Après un creux entre avril et juin, le temps de se réorganiser, les business events ont eux aussi repris au format numérique. «En ce moment, nous participons à au moins un événement par semaine», précise-t-il, soit la même fréquence qu’en temps normal. Le LTIO n’en a pas encore organisé par lui-même, mais «c’est certainement une idée à suivre».

L’avantage: cela coûte moins cher. Selon lui, la participation à un événement digital demande en moyenne 100 dollars, au lieu de 2.000 en physique. Le bureau américain reçoit un budget annuel de la part du ministère des Affaires étrangères et de l’Économie, qui varie selon les besoins. Si en 2019 il tournait autour des 50 à 100.000 dollars, cette année, «ce sera beaucoup moins», peut-être près de 25.000 dollars, estime Pierre Franck.


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Un regain d’intérêt

«Cette crise a précipité un changement qui aurait mis beaucoup plus de temps à arriver sinon. La part du digital dans notre activité de promotion va être plus grande après», admet-il, avant d’ajouter: «Personnellement, le contact direct me manque. Je trouve que la qualité du relationnel qu’on construit à travers le contact humain est quand même supérieure. Au travers des outils informatiques, tout le langage non verbal fait défaut.»

Cela reste un moyen de «garder une présence dans les milieux d’affaires que nous souhaitons prospecter», c’est-à-dire les fintech – notamment spécialisées dans l’assurance, la réassurance, la gestion de fonds… –, mais aussi l’espace, les TIC (technologies de l’information et de la communication), la «health technology» ou ce qui touche à la valorisation des datas.

Même si les entreprises et start-up américaines n’ont pas toutes la tête à l’étranger, «nous voyons un regain d’intérêt et de sollicitations régulières», constate avec optimisme le directeur exécutif du LTIO. «Pour certains, l’implantation dans l’Union européenne n’est plus une priorité. Pour d’autres, c’est au contraire devenu un besoin.» Un espoir pour l’après-Covid, quand les visites d’affaires pourront reprendre leur rythme.