Pour Angélique Sabron, toute dépense doit rester un investissement. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Pour Angélique Sabron, toute dépense doit rester un investissement. (Photo: Romain Gamba / Maison Moderne)

Angélique Sabron, managing director de JLL Luxembourg, investit dans la pierre et veille à l’éducation financière de ses trois filles.

Une devise par rapport à l’argent?

– «On n’a rien sans rien. Tout ce qu’on a construit avec mon mari, ce sont des choses que l’on a faites entièrement par nous-mêmes, par notre travail, par notre épargne, par nos choix.

Un exemple du fruit de votre travail?

«Nous avons une brique dans le ventre et nous nous sommes constitué un petit patrimoine, que nous rénovons beaucoup nous-mêmes. Le week-end, au lieu de nous amuser, nous allons faire les travaux parce qu’on aime bien cela et parce qu’on sait ce qu’on y met. Le patrimoine que nous nous sommes constitué est vraiment sorti de nos tripes. Et je trouve que cela donne une valeur supplémentaire, qui est autre qu’une valeur financière.

Êtes-vous plutôt cigale ou fourmi?

«Je suis mi-fourmi mi-cigale, avec un petit bémol: j’ai toujours l’arrière-pensée que ce que je dépense doit rester une forme d’investissement, quel qu’il soit. J’ai été élevée dans une famille où l’argent était un vrai sujet toutes les fins de mois, cela laisse des traces. Je n’entre pas dans un magasin pour tout acheter: il faut qu’il y ait un besoin derrière et cela doit souvent rester une bonne affaire.

Avez-vous des passions coûteuses?

«Pas du tout. J’adore bricoler et jardiner. Je ne collectionne rien, j’ai ma voiture de fonction et mon mari m’a offert, pour mes 40 ans, une Fiat 500 ­d’origine. Je n’ai pas le temps et c’est simplement lié au fait que, pour moi, tout doit être rentable dans la vie.

Y a-t-il des achats que vous regrettez?

«Oui. Il y a quatre ans, lors d’un voyage à Venise, nous avons visité la fabrique de verre de Murano. À la fin, nous sommes arrivés à la boutique d’où nous sommes repartis avec un lustre dont je n’avais absolument pas besoin et qui était, à mes yeux, d’un prix tout à fait indécent.

Mais le gentil guide, qui nous avait bien cernés, nous a dit que cela prendrait de la valeur et que c’était un héritage pour nos filles. À chaque fois que je le nettoie ou que je lève la tête chez moi, j’ai un pincement au cœur car je me dis que ce lustre va devoir tenir 100 ans pour qu’à mes yeux, je puisse considérer que ce n’était pas une mauvaise affaire [rires].

Pour quel type d’achat dépen­seriez-vous sans compter?

«Un achat qui me rapporterait quelque chose. La seule chose que je pense maîtriser, c’est l’immobilier. C’est la seule chose dans laquelle je me sens prête à mettre de l’argent, pour que ça prenne de la valeur et que ce soit transmissible à mes enfants.

Un rêve qui pourrait se concré­tiser si vous gagniez à la loterie?

«Une belle résidence secondaire, les pieds dans l’eau, idéalement avec du soleil.

Essayez-vous d’inculquer certains principes en matière d’argent à vos trois filles?

«Oui! C’est à la méritocratie, elles ont un rapport sain vis-à-vis de l’argent. Leur job est d’avoir un bon diplôme et d’apprendre à être débrouillardes dans la vie, et nous les remercions quand elles font quelque chose de bien avec un cadeau, c’est aussi se faire plaisir. Elles ne manquent de rien. Je pense que cela leur permet de devenir des adultes responsables, bien dans leurs baskets.

Certaines causes vous tiennent-elles à cœur?

«Oui, je soutiens tous les mois cinq fondations différentes: les Paralysés de France, Action contre la Faim, Toutes à l’école, les Petits Frères des Pauvres et 30 Millions d’Amis. Pour moi, il n’y a pas une souffrance qui a plus de valeur qu’une autre. J’apprends aussi à mes filles à partager l’argent, j’ai déjà aidé certains de leurs amis, comme ce gamin qui ne pouvait pas aller travailler sans voiture. Je lui en ai acheté une petite. En général, je donne volontiers à quelqu’un qui en a vraiment besoin.»

Cet article a été rédigé pour  parue le 23 septembre 2021.

Le contenu du magazine est produit en exclusivité pour le magazine, il est publié sur le site pour contribuer aux archives complètes de Paperjam.

Votre entreprise est membre du Paperjam Club? Vous pouvez demander un abonnement à votre nom. Dites-le-nous via