«Nous devons relever des défis structurels de longue date, augmenter la productivité et veiller à ce que l’économie de l’UE au sens large reste compétitive au niveau mondial», a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne, dans un communiqué de presse publié le vendredi 15 novembre 2024. (Photo: Shutterstock)

«Nous devons relever des défis structurels de longue date, augmenter la productivité et veiller à ce que l’économie de l’UE au sens large reste compétitive au niveau mondial», a déclaré Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif de la Commission européenne, dans un communiqué de presse publié le vendredi 15 novembre 2024. (Photo: Shutterstock)

La Commission européenne prévoit que l’activité économique dans la zone euro augmentera de 1,3% en 2025, avec une inflation globale passant de 2,4% en 2024 à 2,1% en 2025, puis diminuant à 1,9% en 2026.

Dans ses prévisions économiques semestrielles, le vendredi 15 novembre 2024, la Commission européenne a présenté des perspectives prudentes pour l’économie de l’UE, prévoyant une reprise modeste après une longue période de stagnation. Malgré les défis actuels, notamment l’instabilité géopolitique et les fortes pressions inflationnistes, la Commission s’attend à une reprise progressive de l’activité économique dans les années à venir.

Pour 2024, le PIB de l’Union européenne devrait croître de 0,9%, tandis que la zone euro devrait connaître une augmentation légèrement plus faible de 0,8%. Il s’agit d’un modeste rebond après la stagnation récente, a déclaré la Commission. La croissance devrait s’accélérer en 2025, le PIB devant augmenter de 1,5% dans l’UE et de 1,3% dans la zone euro. En 2026, la croissance du PIB de l’UE devrait atteindre 1,8%, celle de la zone euro étant légèrement plus lente (1,6%).

Le PIB du Luxembourg devrait croître de 2,3% et 2,2% en 2025 et 2026 respectivement, contre 1,2% en 2024.

L’inflation

L’inflation globale dans la zone euro devrait diminuer sensiblement en 2025, passant de 5,4% en 2023 et 2,4% en 2024 à 2,1% en 2025, puis à 1,9% en 2026. Dans l’UE au sens large, l’inflation devrait suivre une tendance similaire, passant de 6,4% en 2023 à 2,6% en 2024, avant de retomber à 2,4% en 2025 et à 2,0% en 2026.

Cette tendance désinflationniste continue reflète une réduction durable des pressions sur les prix, malgré une certaine volatilité des prix de l’énergie. Les pressions inflationnistes dans les services, qui sont restées élevées, devraient s’atténuer à partir du début de 2025, soutenues par un ralentissement de la croissance des salaires et un redressement attendu de la productivité.

Consommation et investissement

La demande intérieure devrait être le principal moteur de la croissance dans les années à venir, avec une accélération de la consommation des ménages et de l’investissement. Après un démarrage lent en 2024, la consommation devrait augmenter à mesure que les salaires retrouvent leur pouvoir d’achat et que les taux d’intérêt diminuent progressivement. Malgré ces facteurs positifs, la consommation a été limitée en 2024 en raison du coût élevé de la vie, de l’incertitude persistante et de l’incitation des ménages à épargner en réponse aux taux d’intérêt élevés.

L’investissement devrait se redresser à moyen terme. La solidité des bilans des entreprises, la reprise des bénéfices et l’amélioration des conditions de crédit devraient favoriser la reprise de l’investissement des entreprises. En outre, les fonds de l’UE, y compris la facilité de redressement et de résilience (FRR), devraient stimuler l’investissement public, ce qui apportera un soutien supplémentaire à l’activité économique.

Les exportations et les importations devraient croître à un rythme similaire au cours de la période de prévision, ce qui signifie que le commerce net contribuera probablement peu à la croissance globale en 2025 et 2026.

Le marché du travail

Le marché du travail de l’UE a fait preuve d’une résistance remarquable, le taux de chômage atteignant un niveau historiquement bas de 5,9% en octobre 2024. Pour l’ensemble de l’année, le taux de chômage devrait s’établir à 6,1% dans l’UE et à 6,5% dans la zone euro. Il devrait continuer à baisser au cours des années suivantes, le taux de chômage devant rester à 5,9% dans l’UE et dans la zone euro en 2025 et 2026.

La croissance de l’emploi dans l’UE devrait être de 0,8% en 2024, la zone euro enregistrant une croissance légèrement supérieure (0,9%). Toutefois, la croissance de l’emploi devrait se ralentir au fur et à mesure que la période de prévision avance, la croissance de l’emploi dans l’UE devant tomber à 0,5% d’ici 2026 (0,6% dans la zone euro).

Consolidation budgétaire

Le déficit des administrations publiques de l’UE devrait se réduire dans les années à venir, grâce aux efforts d’assainissement budgétaire déployés par les États membres. En 2024, le déficit devrait diminuer d’environ 0,4 point de pourcentage pour atteindre 3,1% du PIB, et de nouvelles réductions sont attendues en 2025 (3,0%) et 2026 (2,9%). Le déficit de la zone euro devrait suivre une trajectoire similaire, passant de 3,0% en 2024 à 2,8% en 2026.

Toutefois, le ratio dette/PIB de l’UE devrait augmenter, passant de 82,1% en 2023 à 83,4% en 2026. Cette évolution fait suite à une baisse significative de près de 10 points de pourcentage entre 2020 et 2023, mais l’effet de l’augmentation des dépenses d’intérêt et des déficits primaires poussera le ratio de la dette à la hausse dans les années à venir. Dans la zone euro, le ratio dette/PIB devrait passer de 88,9% en 2023 à 90% en 2026.

Risques géopolitiques et incertitude économique

Malgré des perspectives économiques généralement positives, d’importantes incertitudes subsistent et plusieurs risques pèsent sur les prévisions. L’instabilité géopolitique, en particulier la guerre actuelle de la Russie contre l’Ukraine et l’escalade du conflit au Moyen-Orient, continue de faire peser des menaces importantes sur la sécurité énergétique et le commerce mondial. En outre, toute nouvelle montée des mesures protectionnistes de la part des partenaires commerciaux pourrait perturber l’économie très ouverte de l’UE.

Sur le plan intérieur, l’incertitude politique et les défis structurels du secteur manufacturier suscitent des inquiétudes. Ces facteurs pourraient nuire à la compétitivité de l’UE et peser sur la croissance et le marché du travail. Des retards dans la mise en œuvre du FRR ou des mesures d’assainissement budgétaire plus importantes que prévu pourraient également assombrir les perspectives de croissance. En outre, la fréquence croissante des phénomènes météorologiques extrêmes, comme l’ont montré les récentes inondations en Espagne, pourrait avoir des conséquences économiques significatives, exacerbant encore les défis posés à la croissance et à la stabilité.