Patrick Counotte, Cadre dirigeant & Marc Poncin, Ingénieur en chef, Schroeder & Associés (photo: Schroeder & Associés)

Patrick Counotte, Cadre dirigeant & Marc Poncin, Ingénieur en chef, Schroeder & Associés (photo: Schroeder & Associés)

Les techniques de construction évoluent rapidement et s’accompagnent d’enjeux pour les concepteurs. Meilleurs pour l’écologie et la construction durable, les matériaux biosourcés présentent toutefois des risques qu’il convient de maîtriser et contrôler. Un rôle assuré par le physicien du bâtiment.

Les enjeux concernant les modes constructifs et les matériaux comprennent divers volets à commencer par le volet écologique. « L’écologie intervient dans le choix des matériaux pour construire des bâtiments. Ils doivent être le moins polluants possible et afficher une empreinte carbone réduite. Nous pouvons citer le bois, la laine de mouton, la paille et la fibre de bois. Ces matériaux et isolants biosourcés ont toutefois une criticité plus importante par rapport à l’humidité et sont plus risqués d’un point de vue hygrothermique que ceux dits traditionnels », explique Patrick Counotte, Cadre dirigeant au sein du bureau Schroeder & Associés.

Un autre volet concerne la performance des bâtiments et les réglementations toujours plus strictes qui y sont liées. Les bâtiments sont aujourd’hui plus sensibles aux problèmes de consommation énergétique et les ponts thermiques ont plus d’impact en termes de sinistralité en raison des épaisseurs d’isolation actuelles. « Les bâtiments de l’époque étaient peu ou pas isolés et très bien ventilés car pas étanches à l’air. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Le moindre manque d’isolation risque de provoquer de grands dégâts », déclare Marc Poncin, Ingénieur en chef.

Vient ensuite le volet santé et émissions de CO2. Le choix des matériaux présente un impact pour la santé des occupants. Dans ce contexte, les isolants biosourcés sortent du lot en comparaison avec les isolants traditionnels à base de pétrole. Enfin, les modes constructifs évoluent pour garantir le confort des occupants sans devoir recourir à des technologies ou techniques spéciales surdimensionnées. Par leurs propriétés physiques, les matériaux biosourcés garantissent une certaine inertie au bâtiment, évitent les fortes fluctuations de température et régulent l’humidité.

Privilégier la construction durable

Aujourd’hui, si l’acier et le béton sont encore utilisés pour des raisons économiques, les matériaux durables comme le bois sont de plus en plus souvent privilégiés pour leur bilan carbone. « Nous sommes dans une phase de transition entre construction traditionnelle et construction alliant béton et matériaux naturels auxquels les maîtres d’ouvrage laissent de plus en plus de place », précise Marc Poncin. Les bâtiments devraient également s’inscrire davantage dans la construction durable et pouvoir être démontés facilement afin de réutiliser les matériaux et réduire l’empreinte carbone globale de la construction.  

Plus complexes à concevoir, ces bâtiments impliquent pour les constructeurs (architectes et ingénieurs) d’évoluer. « Les équipes de conception s’agrandissent et l’architecte devient un chef d’orchestre. Il garde la main sur la construction mais doit coordonner un ensemble d’experts : ingénieurs statiques, techniques, acousticiens, etc. ». Parmi ces professionnels, le physicien a une importance de plus en plus grande dans les projets de construction.

Maintenir le risque à un niveau normalisé

La physique du bâtiment à un rôle majeur à jouer et constitue une aide aux architectes et maîtres d’ouvrages « C’est un métier évolutif qui doit tenir compte des enjeux écologiques et des nouveaux modes constructifs recourant à des matériaux nouveaux. Pour les projets complexes, faire appel au physicien est essentiel », commente Patrick Counotte. En effet, l’objectif de ce métier est de mettre le doigt sur les menaces de condensation et de production d’humidité nocives pour le bon comportement de ces matériaux. Ce, quel que soit le type de projet : logement, école, piscine, etc. « Même si les modes de construction sont plus risqués, notre rôle est de maintenir ces risques à un niveau normalisé », ajoute Marc Poncin.

Au sein du bureau Schroeder & Associés, les physiciens ont pour but d’éviter les dommages aux bâtiments par une bonne gestion de l’étanchéité à l’eau et des transferts de vapeur d’eau, d’améliorer la performance thermique des bâtiments et d’améliorer le confort en éliminant les ponts thermiques. Pour atteindre ces objectifs, ces experts s’intègrent dans une équipe d’architectes et d’ingénieurs et accompagnent la conception et l’exécution sur chantier. « Nous analysons ce que produit l’architecte et voyons avec lui les points d’attention. Nous l’accompagnons en phase de conception pour l’optimisation des parois et des détails. Nous vérifions ensuite lors de l’exécution que les prescriptions sont appliquées conformément au cahier des charges. L’idéal est d’être cohérent sur l’ensemble de la mission », conclut Patrick Counotte.

Nous sommes dans une phase de transition entre construction traditionnelle et construction alliant béton et matériaux naturels auxquels les maîtres d’ouvrage laissent de plus en plus de place.
Marc Poncin

Marc Poncin Ingénieur en chefSchroeder & Associés

3 questions à Marc Poncin, Ingénieur en chef

Quel est votre parcours ?

Ingénieur civil en construction de formation, j’ai d’abord travaillé dans la recherche ainsi que dans un bureau d’étude spécialisé dans le domaine de l’aménagement de rivières et dans les mesures anti-crues. Je me suis ensuite dirigé vers le contrôle technique en construction. 22 ans dans la construction, dont 18 ans en tant que contrôleur technique m’ont permis d’accumuler une expérience conséquente dans la construction de bâtiments, leur sinistralité, leur performance énergétique, etc.

Pourquoi avoir rejoint Schroeder & associés ?

Après presque deux décennies dans la fonction de contrôleur technique, je ressentais le besoin de rejoindre les équipes de maîtrise d’œuvre et de conception pour partager mes connaissances. Le bureau Schroeder & associés avait, comme moi, décelé une expertise insuffisante en physique du bâtiment sur le marché luxembourgeois. Ensemble, nous avions pour volonté de combler ce manque.

Comment s’inscrit cette unité au sein du bureau Schroeder & associés ?

Cette nouvelle unité au sein des équipes de Schroeder & associés s’inscrit pleinement dans la stratégie 2030 du bureau qui aspire à insuffler de la durabilité dans l’ensemble des projets suivis et à offrir des prestations de haute qualité. Elle permet également de compléter l’offre de services déjà très large présentée à nos maîtres d’ouvrages et clients.

Pour en savoir plus sur la physique du bâtiment, rendez-vous sur: