Cinq années passées chez Airbnb dans le B2B et le B2C apportent à Philippe Coulon l’exacte expérience nécessaire pour aller chercher la croissance promise à Fiveoffices. (Photo: Maison Moderne)

Cinq années passées chez Airbnb dans le B2B et le B2C apportent à Philippe Coulon l’exacte expérience nécessaire pour aller chercher la croissance promise à Fiveoffices. (Photo: Maison Moderne)

Depuis le début de l’été, Philippe Coulon a pris les rênes de la start-up luxembourgeoise Fiveoffices à la place de Carolyn Prestat. L’ancien responsable du B2B et B2C pour Airbnb en Europe aura la tâche stratégique de pousser la croissance. À Luxembourg, à Paris, puis probablement à Londres.

«J’ai commencé début juillet… mais j’ai l’impression que ça fait six ans!» N’allez pas croire que Philippe Coulon est déjà fatigué par le rythme infernal de la start-up luxembourgeoise née il y a un peu plus d’un an. Non, l’œil pétillant et le sourire carnassier, l’ancien responsable des ventes pour Airbnb dans la région Europe, Moyen-Orient Afrique a l’appétit du jeune diplômé de HEC qu’il a été il y a déjà quelques années. 

À 46 ans, celui qui dit aimer autant Paris que Bruxelles explique, sous les yeux de dans leurs bureaux de la Grand Rue, qu’il a bien l’intention de profiter du début de croissance accélérée de Fiveoffices pour aller encore beaucoup plus loin, qu’il a «une vision multipays», qu’il va s’attacher à «aller gagner chaque nouveau marché un par un». Diplômé de HEC, donc, devenu consultant chez Roland Berger puis head of business solutions à la Deutsche Bank, le nouveau CEO débarque chez Airbnb au moment où il faut encore convaincre les propriétaires de mettre leur logement sur la plateforme américaine et se frotter aux poids lourds du marché, comme Booking, pour montrer l’intérêt d’Airbnb. «En 2015, il y avait encore beaucoup de freins. Les gens avaient du mal à imaginer qu’ils pourraient louer leur appartement, donc leur lit, pour de courtes périodes…»

Nous sommes vraiment sur un bon momentum»
Robert Glaesener

Robert GlaesenerFondateur de Fiveoffices

Évidemment, la start-up luxembourgeoise spécialisée dans la «sous-location de bureaux d’une entreprise à une autre» n’est pas confrontée à ce frein-là. C’est moins personnel. «Mais nous constatons que certaines entreprises ont envie d’accueillir dans leurs locaux des entreprises ou des start-up qui sont dans une activité similaire. Aujourd’hui, convaincre des hôtes est relativement facile, il y a beaucoup d’avantages et notre plateforme offre une solution clés en main et facile d’accès. Nous allons faire encore plus d’efforts avec les “guests” pour qu’ils comprennent bien notre produit. Notre offre n’est pas forcément une chose à laquelle ils ont pensé. Pour certains, il faut chercher de nouveaux bureaux, tout négocier… Alors qu’ici, tout cela est réglé. Nous proposons sans cesse de nouveaux bureaux avec des caractéristiques particulières parce que les entrepreneurs sont encore attachés à ce que le cadre de travail corresponde à ce qu’attendent leurs salariés», dit le nouveau CEO, passé depuis Airbnb chez TaxFix (solution pour déclarer ses impôts) et Pleo (solution de facturation de dépenses).

En six mois, les hôtes sont passés de 150 à 500, les nouveaux contrats ont augmenté de 150 à 200 et les «events» – le mot qui recouvre les nouvelles inscriptions sur le site et les prospects – ont été multipliés par cinq. Et les chiffres devraient doubler d’ici la fin de l’année, glisse Robert Glaesener. Difficile encore de dire quelle part de ce marché de la location de bureaux fragmentés en trois produits (5% de sous-location, 5% de coworking, 90% de location) Fiveoffices va prendre, mais «quelques pourcentages» semblent une hypothèse plausible. Si le cœur technologique et logistique de la start-up restera à Luxembourg, une fois Paris plus largement conquise, Fiveoffices regardera Londres avec la même envie. Une question de densité de potentiels dans une zone géographique plus large.

«Nous sommes vraiment sur un bon momentum», assure celui qui a mis la pépite sur orbite et qui voit en son nouveau CEO celui qu’il faut pour croître plus fort et plus vite. Philippe Coulon sera le troisième CEO, après le départ de . «Elle voulait se consacrer à d’autres projets personnels», indique Robert Glaesener.