Pourquoi est-ce que la Philharmonie n’a pas organisé un grand moment festif, de journée portes ouvertes par exemple, pour célébrer ses 20 ans? Stephan Gehmacher. – «Nous avons constaté, lors des journées portes ouvertes précédentes, que le public qui y participait était surtout des familles. Du coup, il y a quatre ans, nous avons arrêté de faire des journées portes ouvertes globales, et avons préféré organiser des festivals jeune public où une partie de la programmation est en accès libre. Par ailleurs, nous ne voulions pas non plus faire une grande séance académique pour ce vingtième anniversaire. Nous ne sommes pas une institution européenne [rires]! La Philharmonie a ses portes grandes ouvertes tous les jours et nous avons beaucoup d’événements gratuits tout au long de l’année, comme le Lunch Concert, qui sont autant d’occasions de venir découvrir notre maison.
L’année dernière, vous avez changé votre angle de communication pour casser les clichés de ce que représente la Philharmonie, dire que ce n’est pas du tout un lieu élitiste, mais bien ouvert à tous. En ressentez-vous déjà les résultats? «Nous voulions toujours faire cela, mais nous ne l’avions pas suffisamment mis en avant. Nous avons aussi fait évoluer la programmation sur les années. Pendant la crise covid, nous avons eu le temps de réfléchir et faire un bilan des problèmes de perception de notre établissement. Et nous avons constaté que nous devions mettre plus en avant ce point. Nous avons effectivement des retombées très positives sur le nouveau design, ainsi que sur les nouveaux programmes que nous avons mis en place, comme Phil30 (programme qui s’adresse aux moins de 30 ans, avec un billet à 10€) dont le bilan est très positif. Nous avons créé une communauté de jeunes adultes qui viennent à la Philharmonie pour un prix très raisonnable. Nous souhaitons garder le public traditionnel de la musique classique, mais nous souhaitons aussi être accessibles pour toutes les générations. Les Discovery Nights s’adressent aussi aux personnes qui sont moins ou pas familières de la Philharmonie et leur donnent la possibilité de découvrir les coulisses et de partager un moment convivial avant un concert de musique classique.
Est-ce que les travaux de l’extension qui débuteront en septembre auront une incidence sur l’activité de votre établissement?
«Comme toujours, s’il y a des travaux, il faut faire attention. Le Grand Auditorium est très bien isolé, donc pas de crainte de ce côté-là. Dans le foyer, il faudra voir… Au moment des concerts, normalement, les travaux ne devraient pas être dérangeants puisque nous ne sommes pas sur les mêmes plages horaires. Par contre, cela aura certainement une incidence sur les répétitions, surtout dans la Salle de Musique de Chambre. Il y aura des questions à résoudre, c’est sûr.
C’est la dernière saison de Gustavo Gimeno à la direction artistique de l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg. Où en est le recrutement de son ou sa successeur(e)?
«Nous avons lancé il y a plus d’un an un processus de recherche pour trouver un ou une nouveau(elle) chef(fe). Nous n’avons pas encore trouvé la bonne personne à ce jour. Comme nous avons si bien travaillé avec Gustavo et que son travail a été si efficace avec l’orchestre pour améliorer sa qualité, nous ne voulons pas nous tromper pour la suite. Nous préférons prendre le temps nécessaire pour trouver la bonne personne, même si cela signifie que nous n’aurons pas de chef titulaire pendant la saison 2025-26. L’orchestre a suffisamment de chefs partenaires pour ne pas devoir prendre de décision précipitée.»