L’Autorité luxembourgeoise de la concurrence a à l’œil certaines pharmacies luxembourgeoises. Ces 11 et 12 juin, elle a envoyé ses agents – «avec l’appui du Service de police judiciaire, sous l’autorité et le contrôle d’un juge d’instruction», précise le communiqué de presse – dans les entreprises concernées afin qu’ils réalisent des contrôles.
Ces inspections inopinées «constituent une étape préliminaire dans la procédure d’instruction», indique le gendarme de la concurrence, qui les suspecte d’avoir «mis en œuvre des pratiques anticoncurrentielles dans les secteurs pharmaceutique et parapharmaceutique». L’institution précise cependant que ces contrôles «ne signifient pas que les entreprises sont coupables de comportements anticoncurrentiels et ne préjugent pas de l’issue de l’enquête menée dans le respect des droits de la défense».
Dans le communiqué de presse publié par l’Autorité de la concurrence ce jeudi 13 juin, celle-ci déclare qu’en vertu du respect de la présomption d’innocence, elle «ne fera aucun commentaire quant à l’identité des entreprises ayant fait l’objet de ces inspections, ni quant aux pratiques visées». Contactée par Paperjam pour avoir plus de détails sur l’affaire, l’institution n’a pas souhaité donner plus de précisions sur l’affaire.
Le secteur pharmaceutique sous surveillance depuis 2022
En publiant son communiqué, le gendarme de la concurrence veut informer les pharmacies qui n’ont pas fait l’objet d’un contrôle qu’elles peuvent bénéficier du programme de clémence. Celui-ci leur permet, si elles participent ou ont participé à une entente anticoncurrentielle, de la dénoncer en apportant des preuves de son existence. Ainsi, les pharmacies pourraient se voir accorder une immunité totale ou une réduction de l’amende encourue, si elles coopèrent pleinement.
Ce n’est pas la première fois que l’Autorité de la concurrence s’intéresse au secteur pharmaceutique. En juin 2022, elle avait publié un rapport d’enquête sectorielle médicaments et pharmacies. Elle avait alors formulé plusieurs recommandations: abolir les prix plafonnés pour les médicaments en vente libre, diversifier mes importations, promouvoir le recours aux médicaments génériques, tenter de réduire les ruptures de stock de médicaments, faciliter l’implantation de nouvelles pharmacies, ouvrir partiellement le double monopole officinal (détention & distribution), moderniser la vente en ligne des médicaments et enfin étendre les missions du pharmacien en développant des nouveaux services en pharmacie.