Les deux confinements forcés ont affecté notamment l’horeca, mais le secteur a enregistré un quart de faillites en moins qu’en 2019, selon les chiffres de Creditreform. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

Les deux confinements forcés ont affecté notamment l’horeca, mais le secteur a enregistré un quart de faillites en moins qu’en 2019, selon les chiffres de Creditreform. (Photo: Matic Zorman / Maison Moderne)

La pandémie de Covid-19 ne semble pas encore avoir impacté les faillites d’entreprises au Luxembourg, puisque leur nombre s’est contracté à quelque 1.200 cas environ, selon le bureau Creditreform et le Statec. 

«Suite à une légère baisse de 5,07% à 1.199 faillites d’entreprises en 2020, le nombre de faillites au Luxembourg est resté presque le même par rapport aux deux années précédentes», selon Herbert Eberhard, administrateur délégué de .

Le fournisseur d’informations commerciales spécialisé dans l’évaluation de la solvabilité des entreprises a compilé les chiffres des tribunaux d’arrondissement de Luxembourg et de Diekirch pour l’année écoulée.

Sans surprise, c’est dans l’arrondissement de la capitale que la plupart des faillites sont déclarées (1.069, soit près de 4% de moins par rapport à 2019). Les structures les plus exposées sont les sociétés à responsabilité limitée (sàrl) avec 733 cas (-11%). Autre enseignement, plus de huit entreprises en faillite sur dix sont âgées de plus de 5 ans – une tendance croissante, tandis que les structures les plus jeunes affichent une proportion de faillites en baisse à près de 19%.

Dans le détail, le secteur des services a connu le plus de déconfitures avec 882 cas, ce qui représente une stabilisation de la tendance par rapport à 2019. Vient ensuite l’horeca avec 128 déconfitures (-25%), devant la construction et ses 92 cas (-26%), et enfin le secteur manufacturier et ses 11 faillites – soit quatre fois plus qu’en 2019, mais dans la lignée des 10 cas de 2018.

«L’expiration des aides Corona sera décisive pour le développement des faillites en 2021. Toutefois, en raison de la vigueur du secteur des services, les augmentations seront probablement plus faibles que dans les pays voisins», anticipe Herbert Eberhard. Il estime que pour 2021, la tendance aux faillites des sociétés plus anciennes devrait rester à un niveau élevé, tandis que les sociétés de moins de cinq ans devraient voir leur taux de déconfiture se stabiliser.

1.206 faillites selon le Statec

De son côté, le recense 1.206 faillites en 2020, soit une baisse annuelle de 2,6%. Si l’institut de statistiques ne constate pas de hausse significative de l’indicateur, il dit s’attendre «à une augmentation du nombre de faillites dans les mois à venir».

En termes d’emplois, ces déconfitures ont entraîné la disparition de 2.032 postes en 2020 (-6,7%), selon le Statec. Les secteurs les plus exposés au phénomène sont la construction (31%), les services non financiers (23%), l’horeca (19%), le commerce (17%), l’industrie (9%) et les services financiers (2%). 

À noter que si les chiffres de Creditreform et du Statec diffèrent, c’est parce que le Statec se base sur le relevé des décisions judiciaires du Registre de commerce en date du 11 janvier 2021. L’organisme a calculé la somme des ouvertures, déduction faite des faillites rapportées de la procédure judiciaire «jugements et arrêts déclaratifs de faillite». Quant à Creditreform, il précise ne pas tenir compte des dossiers rabattus.