Ce mardi 5 juillet, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, a dégringolé de 9,45% à 102,77 dollars le baril, après avoir dévissé de près de 10%. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, a chuté quant à lui de 8,23% à 99,50 dollars, passant sous le «seuil psychologique» des 100 dollars pour la première fois depuis la mi-mai.
Il semble que les craintes liées à l’approvisionnement s’effacent derrière les perspectives de baisse de croissance aux États-Unis, et surtout en Chine, où l’épidémie de Covid fait craindre de nouveaux confinements. Les autorités ont lancé une nouvelle série de tests PCR obligatoires dans la plupart des districts de Shanghai, poumon économique de la Chine. La Chine, qui reste le plus grand consommateur de pétrole actuellement. Les craintes de récession mondiale ont donc pris le pas sur les problèmes d’approvisionnement les plus évidents, désormais relégués au second plan. Ces craintes pèsent sur les perspectives de la demande de pétrole et font baisser les prix.
De 80 à 100 dollars le baril
Avec le seuil des 100 dollars atteints, peut-on s’attendre à ce que les opérateurs testent le marché à la baisse?
Dans un scénario de récession, les analystes de la City imaginent un baril à 65 dollars d’ici la fin de l’année, puis à 45 dollars en 2023 si l’Opep ne bouge pas pour redresser les cours.
Pour d’autres analystes, si les prix du pétrole risquent d’être fort volatils ces prochains mois, ils resteront à un niveau élevé tant que la crise ukrainienne ne sera pas réglée.
global market strategist chez J.P. Morgan Asset Management, s’attend pour sa part à un prix du baril structurellement supérieur à son prix d’équilibre ces 12 prochains mois. Pour lui, le prix d’équilibre du marché est un prix dans lequel la plupart des producteurs se retrouvent et qui n’est pas trop pénalisant pour les consommateurs. «Soit entre 80 et 100 dollars le baril.» Il anticipe que le ralentissement de la croissance observée dans les pays occidentaux sera compensé par la reprise en Chine, qui pèsera sur la demande alors que l’offre restera contrainte, à cause de l’embargo sur le pétrole russe et une production américaine qui souffrira des sous-investissements de ces dernières années.