La hausse des prix du pétrole atteint, depuis le début de l’année, 45% (Photo: Shutterstock)

La hausse des prix du pétrole atteint, depuis le début de l’année, 45% (Photo: Shutterstock)

Passé depuis janvier de 20 dollars à 75 dollars, le cours du brent reste sur une tendance haussière. Le marché anticipe un cours à 100 dollars, niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2014. Une vraie mauvaise nouvelle pour les automobilistes

Le baril de brent flirte avec les 75 dollars, porté par la reprise économique mondiale qui stimule la consommation de carburants tandis que la production reste bridée. Certains anticipent un retour aux 100 dollars, niveau qui n’a jamais été atteint depuis 2014. À la pompe, le prix de l’essence atteint, pour les résidents, des niveaux inédits depuis 2013.

Les hausses des prix des carburants se poursuivent au Luxembourg. Ce vendredi, le prix maximum du sans-plomb 98 dépasse la barre symbolique des 1,40 euro à 1,424 euro. Une première depuis septembre 2013. Aucun changement de prix n’est intervenu pour le diesel (1,214 euro) ni pour le sans-plomb 95 (1,318 euro). Les hausses devraient continuer au moins jusqu’au 1er juillet, date de la prochaine réunion de l’OPEP.

Manque d’investissements

Depuis la crise sanitaire, la production est bridée. Et si l’Opep et la Russie, qui ont drastiquement réduit leurs exportations en 2020, rouvrent les robinets, ils le font très progressivement. La prochaine étape de cette réouverture pourrait être annoncée ce 1er juillet, le Cartel voulant s’assurer de la pérennité de la reprise avant une augmentation plus franche de la production. Il dispose de capacités de production inutilisées de plus de 9 millions de barils quotidiens, soit 10% de la demande mondiale.

Un autre frein à l’offre, plus structurel et inquiétant, est le manque d’investissements des compagnies pétrolières dans la recherche et les infrastructures depuis des années. Le risque souligné par les analystes est que la production recule plus vite que la demande provoquant un «super cycle», c’est-à-dire un marché haussier comparable à celui des années 2000. Un scénario qui fait encore débat.

Effondrement des stocks

Du côté de la demande, la reprise est franche.

La demande mondiale devrait progresser de 2,5 millions de barils par jour en juin, passant au-dessus de 96 millions, selon les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). «Une des plus fortes hausses mensuelles jamais enregistrées ces dernières années», relève l’agence. Le niveau de consommation d’avant crise – soit 100 millions de barils par jour – devrait être atteint début 2022. Le rebond des ventes est directement lié à l’amélioration progressive de la situation sanitaire.

Partout, les stocks de pétrole diminuent. C’est flagrant aux États-Unis où les réserves ont chuté de 7,4 millions de barils, selon l’Energy Information Administration. Les analystes tablaient sur un recul de 2,5 millions. Les raffineries américaines tournent à près de 93% de leurs capacités, retrouvant un niveau d’activité prépandémique.

Le portefeuille des automobilistes risque d’être encore sollicité dans les prochaines semaines.