Eugénie Anselin (à droite) prend la présidence du Kasemattentheater, succédant ainsi à Lex Weyer (à gauche).  (Photo: Céline Coubray)

Eugénie Anselin (à droite) prend la présidence du Kasemattentheater, succédant ainsi à Lex Weyer (à gauche).  (Photo: Céline Coubray)

Avec la rentrée scolaire arrivent aussi la rentrée culturelle et les présentations de saison. Le Théâtre du Centaure, le Théâtre Ouvert Luxembourg et le Kasemattentheater ont présenté leur programme pour la saison 2024-2025.

Traditionnellement, les «petits théâtres» de Luxembourg unissent leurs forces pour présenter leur nouvelle saison. Une séance unique pour des saisons multiples. Le Kasemattentheater a ouvert le bal, avec comme mot d’ordre pour cette nouvelle saison «les engrenages». «Dans un monde où les extrêmes sont de plus en plus forts, il est impératif de se poser des questions, de réfléchir de manière collective et de comprendre comment fonctionne la machine», a déclaré Eugénie Anselin, qui vient de prendre la présidence du théâtre, succédant à Lex Weyer, qui «laisse sa place à la nouvelle génération». Relevons tout d’abord que des moments musicaux sont planifiés: «Mayhem» (25 septembre) du trio Reis-Dahm-Martiny, qui rend hommage au clarinettiste Michel Pilz; «Nausicaa» (14 novembre), avec le duo italien Severini-Ferrazza, ou «Abri’Lux» (26 avril), qui explore le patrimoine musical et politique du Portugal. «Apoplexie» (15-18 octobre) est la nouvelle mise en scène de Claire Thill, qui plonge les spectateurs dans un monde étrange, entre Stephen King et David Lynch. La pièce «Die Katze Eleonore» (18, 20 décembre), qui raconte l’histoire d’une femme en résistance avec la société et qui se prend pour un chat, a une thématique pour le moins étonnante. Parmi les événements à retenir, soulignons également les représentations de «Dammriss» (25-29 juin et 1-2 juillet), la dernière création d’Eugénie Anselin, qui explore l’évolution du couple après l’arrivée d’un enfant.

Paroles de femmes au Centaure

Autre théâtre, autre ligne directrice. Pour le Centaure, dont la présidence vient aussi de changer et accueille Chantal Rob, cette saison est placée sous le signe de la jeunesse, de l’amitié et du combat des femmes. Il y aura, entre autres, trois monologues au féminin: la reprise de «La Poupée Barbue» (7-15 novembre), qui traite de la résilience en temps de guerre; «Norma Jeane Baker de Troie» (21-29 novembre), qui mêle deux destins de femmes – Norma Jeane Baker, alias Marilyn Monroe, et Hélène de Troie – qui ont dû se construire une image pour garantir leur survie. Marja-Leena Junker mettra en scène «Prima Facie» (24-27 avril, 6-18 mai), un texte de l’autrice australienne Suzie Miller. L’actrice Céline Camara y interprétera une avocate qui défend les agresseurs sexuels et qui, du jour au lendemain, se retrouve de l’autre côté de la barrière. Notons encore la création de «Vandalium» (13-16 février, 4-26 mars), avec un texte de Tullio Forgiarini qui aborde la vie d’un adolescent en marge de la société au Luxembourg, et la mise en scène par Myriam Muller, également directrice artistique du Théâtre du Centaure, de l’incontournable «Art» (17-25 octobre), de Yasmina Reza.

Le TOL célèbre l’émancipation

Enfin, Véronique Fauconnet a annoncé que la saison 2024-2025 serait celle de l’émancipation sur les planches du Théâtre Ouvert Luxembourg. «Le théâtre est là pour nous libérer, nous emmener ailleurs et nous donner des ailes», souligne la directrice artistique du TOL. Les spectateurs pourront ainsi découvrir «Sarah & Hugo» (30-31 janvier, 1-13 février) de Daniel Keene. La pièce relate une relation mère-fils très fusionnelle, une histoire d’amour qui porte chacun des protagonistes plus loin et les aide à affronter les défis de la vie. La sensation de vivre avec une épée de Damoclès est au cœur de «La ville ouverte» (18-31 octobre), de Samuel Gallet, pièce dans laquelle trois femmes sont confrontées à une vie qui ne leur convient pas et aspirent à une reconstruction. La manipulation et le contrôle gouvernemental articulent le propos de «Foxfinder» (27-29 mars, 2-11 avril), de Dawn King, qui place son intrigue sur fond de réchauffement climatique et tensions alimentaires. Dans un tout autre registre, «Video Club» (22-27 mai, 4-13 juin) promet un moment plus proche de la comédie: un couple marié depuis plus de 25 ans se retrouve pris sous l’œil d’une caméra qui filme insidieusement tous leurs petits coups bas.

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