Pour permettre au TOL, au Centaure et au Kasemattentheater de pouvoir proposer des formats variés et originaux, les autres institutions de la capitale et du pays n’ont pas hésité à proposer des accueils exceptionnels et des jauges de ce fait plus conséquentes, malgré les conditions sanitaires actuelles.  (Photo: Paperjam)

Pour permettre au TOL, au Centaure et au Kasemattentheater de pouvoir proposer des formats variés et originaux, les autres institutions de la capitale et du pays n’ont pas hésité à proposer des accueils exceptionnels et des jauges de ce fait plus conséquentes, malgré les conditions sanitaires actuelles.  (Photo: Paperjam)

Malgré une situation sanitaire loin de leur être favorable, les petites structures théâtrales de la capitale jouent l’astuce et entament leur saison avec conviction et bonne humeur.

Aller voir de belles pièces au Théâtre ouvert Luxembourg (TOL), au Théâtre du Centaure et au Kasemattentheater aurait pu sembler très difficile en cette saison 20/21 forcément exceptionnelle, mais c’était sans compter sur la passion, l’ingéniosité et la solidarité des professionnels du secteur, qui se sont alliés plus que jamais pour proposer une saison alléchante. Créations, reprises, premières: tout est au programme de ce nouveau grand cru des «petits» théâtres de la Ville de Luxembourg.

Accueils solidaires

Pour permettre au TOL, au Centaure et au Kasemattentheater de pouvoir proposer des formats variés et originaux, les autres institutions de la capitale et du pays n’ont pas hésité à proposer des accueils exceptionnels et des jauges de ce fait plus conséquentes, malgré les conditions sanitaires actuelles.

C’est par exemple le cas du Kinneksbond de Mamer, qui accueillera en novembre la vraie première création du TOL, «Girls & Boys», de Dennis Kelly, l’histoire d’une rencontre inattendue dans un aéroport, qui mènera à une relation intense et follement passionnée, et qui interrogera, sous la direction de Marion Poppenborg, la notion du «savoir partir». Toujours pour le TOL, le Théâtre national du Luxembourg accueillera le report – du 25/09 au 13/10 – d’«Objet d’attention» de Martin Crimp, qui l’a coproduite.

Puis, c’est le Théâtre des Capucins qui sera le cadre de «Comme s’il en pleuvait», mise en scène par Jérôme Varanfrain, avec, entre autres, Hervé Sogne et Colette Kieffer, du 29/09 au 10/10. Un casting prometteur pour cette comédie, dont le pitch l’est tout autant: «Un soir, Bruno et Laurence trouvent un billet de 100 euros dans leur salon. Puis, plusieurs. Des liasses de billets viennent chaque jour envahir leur appartement, comme s’il en pleuvait! D’abord intrigués, puis paniqués par cet argent tombé du ciel, ils se retrouvent rapidement confrontés à leurs divergences de comportement et à leurs frustrations enfouies.»

Les Capucins et le Kinneksbond accueilleront également Myriam Muller. Sur scène pour le premier, le 05/12, avec une représentation unique de «Bug», dont la mise en scène du talentueux Fábio Godinho manquera, puisque cette pièce «abominablement contemporaine» sera proposée en lecture scénique; à la mise en scène pour le second, en avril, dans le cadre de la tournée de sa version très attendue de «Hamlet», de Shakespeare. Myriam Muller précise au sujet de cette adaptation, qui sera jouée au Centaure du 18/03 au 01/04: «Ici, ce sera l’aspect familial et psychanalytique qui sera traité et mis sous la loupe. Hamlet, l’adolescent, endeuillé après la mort de son papa, mal aimé par sa maman, un Hamlet empêché ne sachant pas où aller ni quoi faire…» Au casting, des piliers de la scène luxembourgeoise, comme Jules Werner et Valéry Plancke, mais aussi un rôle-titre très jeune, avec Simon Espalieu, 16 ans au compteur.

Les autres temps forts

Lorsqu’ils ne seront pas en tournée ou en accueil, les travaux des petits théâtres seront joués à domicile, avec le port du masque naturellement obligatoire.

Pour continuer avec le Centaure, il ne faudra pas manquer, en janvier, la mise en scène collective de «Terres arides», de l’auteur luxembourgeois Ian De Toffoli, deuxième projet présenté dans le cadre du cycle «Les Agitateurs», et qui mêle théâtre de narration et fiction documentée. Il y raconte le voyage avéré en Syrie qu’un journaliste luxembourgeois a entrepris en 2019, pour réaliser un reportage sur un militant djihadiste, membre de l’État islamique, dans une prison secrète du territoire occupé par les Kurdes, au Rojava, jusqu’à l’invasion de l’armée turque, en l’automne 2019…

Au TOL, outre la reprise, en décembre, d’«Un Dîner d’adieu», qui avait beaucoup plu au public la saison dernière, il faudra bien garder en tête la première mondiale en français de «Sex with strangers», un texte de Laura Eason – très populaire aux USA pour avoir été scénariste de quatre saisons de la série à succès «House of Cards» –, le 22/04, monologue rare sur l’écriture, mis en scène par Véronique Fauconnet; ainsi que «Le Mensonge», de Florian Zeller, texte acide traitant du sujet éponyme et mis en scène du 10/06 au 09/07 par l’excellente Aude-Laurence Biver. Avec, sur scène, Véronique Fauconnet, Olivier Foubert, Colette Kieffer et Raoul Schlechter…

Enfin, les germanophones pourront sans doute se régaler avec «Schnouky», les 21, 22 et 24 avril au Kasemattentheater, avec Eugénie Anselin, qui incarnera seule sur scène Andrée Mayrisch, fille discrète et terriblement indépendante des illustres Aline et Emile Mayrisch. Sans oublier la soirée organisée par les éditions Hydre, incontournable pour les amateurs de beaux textes et de convivialité.