Pour Valentin Pernot, le télétravail profitera tant aux employés qu’aux employeurs.   (Photo: Shutterstock)

Pour Valentin Pernot, le télétravail profitera tant aux employés qu’aux employeurs.   (Photo: Shutterstock)

Une pétition pour deux jours de télétravail en faveur des frontaliers français a été déposée à l’Assemblée nationale. L’objectif premier est de continuer à dynamiser le débat sur ce sujet.

Valentin Pernot fait depuis cinq ans partie de ces dizaines de milliers de résidents français qui viennent travailler au Luxembourg. Mais aussi de ceux qui depuis plus de deux ans ont goûté aux atouts et avantages du télétravail. Voici quelques jours, il a déposé une pétition à l’Assemblée nationale à Paris pour «deux jours de télétravail par semaine pour les frontaliers français au Luxembourg».

Que cela reste un sujet d’actualité

La pétition devra recueillir au moins 100.000 signatures pour qu’un débat ait éventuellement lieu sur ce sujet en commission des affaires étrangères, et 500.000 pour un possible débat en séance publique. « à Luxembourg (plus de 13.000 signatures en quelques jours, ndlr) m’a poussé à faire de même dans mon pays de résidence», explique Valentin Pernot qui réside près de Thionville. «Mais je me rends bien compte que 100.000 signatures, c’est énorme.»

Son ambition est donc en partie aussi autre. «Mon but est surtout que le télétravail demeure un sujet d’actualité, le souhait de plus de flexibilité au niveau de sa vie professionnelle est une demande réelle et le télétravail peut y contribuer. Dans le cadre de la pandémie, les employeurs se sont très vite adaptés à cette nouvelle réalité. Pourquoi revenir en arrière?», poursuit Valentin Pernot.

Qui est bien conscient que le télétravail est déjà une possibilité existante pour le frontalier français, qui dispose d’un quota de 29 jours avant de redevenir imposable dans son pays de résidence. «Oui, mais c’est un frein, car cela ne représente qu’un jour de travail à domicile toutes les deux semaines. Nous plaidons pour deux jours par semaine. Ce n’est pas un chiffre pris au hasard, mais qui permet de passer tout de même la majorité de son temps dans l’entreprise quand on travaille à temps plein, mais aussi de rendre réels les avantages du télétravail.» Qui sont nombreux, selon : amélioration du bien-être des salariés et donc de la productivité, avantage au niveau du coût de la mobilité et des émissions de gaz à effet de serre, diminution des arrêts maladie, des démissions, des accidents de la route, etc. Les employeurs peuvent, pour leur part, envisager de réduire la taille de leurs locaux ou recruteront plus aisément.

apportent de l’eau à son moulin. «Grèves, travaux sur les autoroutes ou les voies ferrées, accidents… La mobilité des travailleurs, notamment dans le secteur tertiaire, est un véritable enjeu. Il n’est pas rare qu’un frontalier français passe deux à trois heures pour venir travailler», note-t-il. Tout en soulignant que cette contrainte est de moins en moins bien tolérée. Le télétravail peut en partie y remédier «pour ceux qui peuvent et ceux qui veulent télétravailler».

«Je pense que le gouvernement luxembourgeois est assez favorable à cela, tout comme les employeurs locaux qui sont nombreux à avoir intégré le télétravail. C’est le cas chez mon employeur où on peut travailler à domicile deux jours par semaine. C’est plutôt dans les pays extérieurs que cela coince, raison aussi de cette pétition. Selon moi, il faudra cependant une réglementation commune avec tous les pays voisins du Luxembourg», conclut Valentin Pernot, qui a aussi pris des contacts avec des élus mosellans pour bénéficier de leur soutien.