Petite Maison est installée à Belval, à côté de la Maison du savoir. (Photo: Eric Chenal)

Petite Maison est installée à Belval, à côté de la Maison du savoir. (Photo: Eric Chenal)

À Belval, Petite Maison a été inaugurée vendredi 16 septembre. Ce projet architectural collaboratif promeut, par la démonstration, le thème de la circularité et de la durabilité.

Le projet Petite Maison est un projet initié par et placé sous la direction de l’architecte , professeure invitée pour le master d’architecture de l’Université du Luxembourg. Avec la collaboration de Dragos Ghioca, architecte chargé de recherche au master en architecture, de Christoph Odenbreit, de la faculté de Science, technologie et médecine de l’Université du Luxembourg et d’une vaste équipe de partenaires, elle a développé, à l’occasion d’Esch2022, ce projet pilote et exemplaire qui démontre à l’échelle 1:1 que la circularité dans la construction n’est pas juste une utopie, mais peut bel et bien être réalisée et appliquée dans notre système. Et ce, dès aujourd’hui.

Un projet manifeste

«Le Corbusier avait réalisé une maison pour ses parents donnant sur le lac Léman, en Suisse, et avait pensé cette habitation comme un manifeste», introduit , recteur de l’Université du Luxembourg dans son discours inaugural. «Petite Maison est aussi un manifeste, mais dédié à l’économie circulaire et à la durabilité. Et si jamais l’Université ne souhaite pas la garder, je l’emmène avec moi au Canada!», s’amuse à préciser le recteur qui termine prochainement son mandat et rentrera au Canada dont il est originaire. Car tout est démontable et réutilisable dans cette construction.

«Petite Maison est conçue, dès le départ, pour être démontable et réutilisable, sous cette forme ou une autre», explique Carole Schmit. «Elle est construite avec des matériaux de récupération, de seconde main ou recyclés, ainsi qu’avec des matériaux, produits et matières premières renouvelables et/ou à haut potentiel de réutilisation. La volonté de cette performance-construction est de monter qu’il est possible de penser différemment l’architecture et nos modes de construction. Construire circulaire ne coûte pas forcément plus cher et fonctionne réellement si le projet est conçu comme tel dès le départ.»

Les matériaux bruts et les systèmes constructifs sont volontairement laissés visibles. (Photo: Eric Chenal)

Les matériaux bruts et les systèmes constructifs sont volontairement laissés visibles. (Photo: Eric Chenal)

Un travail collaboratif

Installée sur un terrain prêté par le Fonds Belval, à la lisière du parking et de la place de l’Université, en face de la Maison du savoir, Petite Maison est une performance d’une durée de neuf mois qui comprend trois phases: construction, exposition et déconstruction. Par ailleurs, chaque élément de construction est lié à une base de données virtuelle, ce qui facilitera le réemploi par la suite.

Cette démonstration a tout de même demandé un travail très conséquent, mobilisant sur une durée de presque trois ans un grand nombre de savoirs et de connaissances portés par de multiples contributeurs: des universitaires, des chercheurs, des étudiants, des organisations publiques et privées, des bureaux d’études, des entreprises, des fournisseurs… «Il s’agit d’une petite communauté engagée qui partage une même vision pour améliorer le sort des ressources planétaires», précise Carole Schmit.

Une fonction multiple

Toutefois, Petite Maison n’est pas pour autant un objet fini, une machine à habiter. Il s’agit plutôt d’une expérience de vie dans une relation sensée et sensuelle avec les matériaux qui la composent. Elle montre à quoi peut ressembler l’architecture du futur et quelle attitude adopter pour rendre les principes de la construction circulaire à la fois abordables et attirants (esthétique des matériaux bruts, vue sur les éléments de construction…).

Elle est actuellement occupée par Restopolis qui y vend des repas à emporter ou à consommer sur place et est le point de rencontre pour des conférences et des workshops. Une terrasse couverte permet de profiter de la relation à l’extérieur et une pépinière éphémère composée de plusieurs essences d’arbres prêtés par Agora agrémente les extérieurs. sont régulièrement proposées jusqu’au moment de la déconstruction, prévu en novembre.