Will Bakker, vice-président des Démocrates à l’étranger pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). (Photo: Matic Zorman /Archives Maison Moderne)

Will Bakker, vice-président des Démocrates à l’étranger pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). (Photo: Matic Zorman /Archives Maison Moderne)

Will Bakker, vice-président des Démocrates à l’étranger (Democrats Abroad – DA) pour la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA), a travaillé jusqu’à 20 heures par jour pour examiner les questions des électeurs américains à l’étranger, quel que soit leur parti.

Compte tenu du manque d’uniformité aux États-Unis, Will Bakker a du pain sur la planche. Le vote entre les États américains – même entre les comtés de ces États – peut varier considérablement et, dans certains cas, les électeurs sont perplexes quant aux instructions.

Actuellement, 19 États américains (Arkansas, Connecticut, Géorgie, Idaho, Illinois, Kentucky, Maryland, Michigan, Minnesota, New Hampshire, New York, Ohio, Pennsylvanie, Dakota du Sud, Tennessee, Texas, Virginie, Vermont et Wisconsin) exigent que les électeurs étrangers fassent parvenir leur bulletin de vote par la poste.

«Pour ces 19 États, nous recommandons de renvoyer le bulletin de vote immédiatement», déclare M. Bakker. Les États ont dû les envoyer avant le 19 septembre, donc «si vous n’avez pas reçu le vôtre, cela signifie qu’il y a un problème».

Et il ajoute que «si vous pouvez vous le permettre, envoyez un courrier». L’ambassade américaine du Luxembourg accepte également les bulletins de vote physiques jusqu’au 13 octobre, lesquels seront ensuite transportés par avion militaire à Washington, avant de finalement rejoindre leur ville de destination.

D’autres États autorisent en revanche le vote par fax ou envoi par e-mail, bien que Bakker souligne que dans le cas de ce dernier, «il ne s’agit pas de voter par e-mail, mais de faire parvenir une numérisation du bulletin». Le département américain de la défense met à disposition, via le site , un outil qui permet de convertir les e-mails en documents fax pour ceux qui ne disposent pas d’un télécopieur.

Des instructions peu claires et des bulletins nuls

«Le Luxembourg n’est pas le plus à plaindre», admet l’ancien président du DA Luxembourg. «Je parle à des gens au Rwanda, en Afrique du Sud, où la seule option est d’avoir recours à des coursiers, ce qui revient à être une sorte de taxe électorale moderne.» Et, tout en ajoutant que l’organisation DA «pense que ce n’est pas correct», il considère l’élection présidentielle de 2020 comme une élection pour laquelle les électeurs doivent être prêts à affronter «tous les obstacles possibles».

Avoir le choix pour les personnes à l’étranger de voter par voie électronique est quelque chose «que nous aimerions voir codifié dans la loi», mais pour l’instant, les centaines de volontaires font ce qu’ils peuvent pour interpréter les différentes instructions dans les différents pays. Il y a déjà eu des signalements d’instructions «déroutantes», y compris, par exemple, un comté exigeant que le bulletin de vote soit envoyé avec un «affidavit de réception» – ils le mentionnent comme si vous deviez l’inclure, mais cela n’a pas de sens, et personne ne sait ce que cela signifie», selon Will Bakker.

Ses autres préoccupations concerne le fait que «de nombreux responsables électoraux ont pour instruction de vérifier les signatures très attentivement», sans parler de la question des «bulletins nuls» en Pennsylvanie, qui pourraient voir des milliers de votes rejetés, comme le rapporte .

«Mise en route» pendant la pandémie

Will Bakker déclare que, selon ses estimations, il y a environ 9 millions d’Américains à l’étranger, dont environ 6,5 à 7 millions éligibles pour voter. Mais ceux qui votent «n’excèdent jamais 10%», dit-il, «nous avons donc fort à faire».

Cependant, des centaines de bénévoles ont commencé à «sortir du bois» au début de l’année. Will Bakker précise que l’équipe a commencé à «se mettre en route en mars», en voyant le début de la pandémie et en anticipant plus de turbulences dans le processus de vote. D’ordinaire, les Démocrates à l’étranger ne commencent à agir aussi activement qu’en septembre, mais Will Bakker affirme qu’il a vu «beaucoup d’efforts en avril-juin pour informer [leur base de] membres, leur donner confiance et constituer une base de volontaires». Il pense que les premiers appels ont aidé, car les gens manquaient de contact humain.

Malgré «la confiance érodée sur beaucoup de sujets», Bakker déclare que lui et d’autres volontaires sont disponibles pour répondre aux questions sur le vote depuis l’étranger (quelle que soit l’appartenance à un parti politique) via une assistance en direct, individuelle, par e-mail, même en personne dans certains cas.

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