Des perspectives solides pour les marchés émergents. (Crédit: Capital Group)

Des perspectives solides pour les marchés émergents. (Crédit: Capital Group)

Qu’adviendra-t-il de l’économie dans ce nouveau monde post-pandémique? «C’est comme regarder au-delà d’une vallée: on sait qu’il faudra descendre avant de pouvoir remonter; nous ne savons pas jusqu’où ni pour combien de temps, mais nous arriverons à rejoindre l’autre côté», explique Jeremy Cunningham, directeur des investissements obligataires chez Capital Group.

En quoi l’approche obligataire de Capital Group est-elle unique?

Capital Group gère environ 450 milliards de dollars d’actifs obligataires (à fin déc. 2020) et se distingue par ses résultats solides et constants, son approche unique consistant à laisser ses analystes investir dans leurs idées, et son track record d’une façon générale: sur base des analyses de Capital Group et de Morningstar, 100% de nos fonds obligataires ont généré des résultats supérieurs à la médiane de la catégorie des fonds similaires dans les 5 ans allant jusqu’au 31 décembre 2020. En outre, nous pensons qu’il est toujours important de construire un portefeuille au départ d’une analyse fondamentale approfondie, et d’une sélection de titres «bottom-up»: vous ne pouvez pas uniquement regarder les valorisations globales pour investir.

Quelles sont les perspectives obligataires pour 2021?

Nous pensons que les marchés émergents joueront un rôle fondamental alors que nous commençons à voir la croissance revenir plus ou moins partout dans le monde. S’il est important d’avoir une vue macroéconomique globale, il faut également être très précis sur les économies auxquelles allouer du capital. Par exemple, de nombreux pays d’Afrique subsaharienne bénéficient énormément des investissements et du développement de la Chine, ce qui peut offrir de très bons rendements potentiels. Les marchés émergents en monnaie locale peuvent offrir beaucoup de valeur. Au début 2020, les monnaies locales étaient sous-évaluées à un degré excessif, et lorsque la pandémie a frappé, elles le sont devenues encore plus avec les dévaluations qui ont suivi. Nous pensons que le dollar américain pourrait conserver une certaine vigueur à court terme, à cause de la robustesse de la reprise américaine. À moyen terme, cependant, nous nous attendons à un dollar américain plus faible – c’est donc l’occasion idéale de profiter de valorisations très attrayantes dans certaines devises locales.

Comment voyez-vous l’évolution des taux d’intérêt à court, moyen et long terme?

Nous ne nous attendons pas à un resserrement monétaire immédiat dans les marchés développés. Il est difficile d’imaginer que la Réserve fédérale (Fed) ou la Banque centrale européenne (BCE) relèvent les taux d’intérêt dans les 24 prochains mois. L’inflation est relativement volatile, la croissance commence à rebondir, mais nous avons encore besoin d’un peu plus de clarté en ce qui concerne la reprise. Nous avons eu une énorme relance budgétaire aux États-Unis, qui va remettre de l’argent dans les poches des consommateurs. Tant que nous serons dans cette phase actuelle – nous attendons plus de données pour soutenir la thèse d’une reprise durable –, la politique monétaire ne sera durcie nulle part. Tout cela est à peu près déjà inclus dans les valorisations du marché. Le court terme est donc déjà très figé. Le mouvement que nous constatons aujourd’hui sur le marché obligataire se situe plutôt sur la partie plus longue de la courbe des taux, là où nous sommes déjà plus loin dans la reprise. Le marché commence à en tenir compte et à regarder beaucoup plus loin en ce qui concerne la prime de risque demandée et le retour éventuel de l’inflation. C’est là que vous voyez les courbes de rendement commencer à grimper plus fortement.

Comment voyez-vous l’inflation à court, moyen et long terme?

Sur les marchés développés, comme les États-Unis, nous pensons que l’inflation augmentera à court terme (c’est-à-dire dans les 12 prochains mois), puis atteindra un plafond à moyen terme (dans les 18 mois). La Fed est très transparente sur le fait qu’elle ne devrait pas augmenter les taux d’intérêt même si l’inflation dépasse son objectif. Face à cela, et étant donné la faiblesse du marché du travail, nous ne voyons pas l’inflation augmenter fortement à moyen terme. En Europe, nous observons quelque chose de similaire et n’anticipons pas non plus une hausse de l’inflation suffisamment conséquente pour inciter la BCE à agir. Sur les marchés émergents, l’inflation accélère, et certaines banques centrales ont déjà resserré leur politique dans certains domaines. Compte tenu de la croissance et de la structure sous-jacente de certaines économies, nous pourrions assister à une reprise des pressions inflationnistes, mais nous ne pensons pas que ce sera «dramatique». Nous n’anticipons aucun changement structurel, plutôt un effet purement statistique: il va y avoir un pic d’inflation, qui va contrebalancer et compenser la baisse abrupte de l’année dernière.

Y a-t-il un segment qui donnerait de meilleurs résultats qu’un autre: les obligations d’entreprise, les obligations d’État, la dette émergente…?

Il peut être difficile de comparer un segment avec un autre. La décision d’acheter des obligations d’entreprise de qualité supérieure (dites «investment grade») ou des obligations d’entreprise à haut rendement (dites «high yield») dépend du niveau de risque que vous voulez accepter. La différence entre le rendement des obligations d’entreprise high yield et celui des obligations d’entreprise investment grade augmente avec le temps. Par définition, en allouant plus de capital à des obligations d’entreprise high yield, vous acceptez davantage de risque de crédit. En revanche, un investissement dans une obligation d’entreprise investment grade ne vous donne pas beaucoup de rendement, mais procure une allocation de base de plus haute qualité.

Dans un portefeuille investi en obligations d’entreprise high yield et en dette émergente, en raison des valorisations actuelles, nous serions plus enclins à privilégier la dette émergente, sans doute dans un rapport de l’ordre de 60:40 ou 55:45. Les marchés émergents, en particulier les titres en devises locales, offrent plus de valeur en termes de rendement/risque. Les fondamentaux sont aussi plus favorables aux valorisations observées sur ce segment de marché.

De nombreux marchés ont beaucoup évolué récemment: il faut donc être minutieux, précis et savoir exactement quel risque vous achetez, au cas par cas. Il y a beaucoup d’entreprises qui ne survivront pas, mais aussi beaucoup d’autres qui survivront et gagneront, et ce sont à celles-ci que vous devez être exposé. C’est pourquoi nous consacrons autant de temps à la recherche fondamentale chez Capital Group: pour nous assurer de découvrir les meilleurs titres, avec une vision à long terme.

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