Certains investisseurs sont attirés par l’idée d’un portefeuille très concentré, une sorte de condensé de leurs meilleures idées.  Crédit: Matteo Colombo

Certains investisseurs sont attirés par l’idée d’un portefeuille très concentré, une sorte de condensé de leurs meilleures idées.  Crédit: Matteo Colombo

Aucun investisseur n’est parfait, d’où l’intérêt d’un portefeuille diversifié. La diversification peut atténuer les risques d’une baisse lorsque les choses ne se passent pas comme prévu. 

Certains investisseurs sont attirés par l’idée d’un portefeuille très concentré, une sorte de condensé de leurs meilleures idées. Et pourtant, des analyses ont montré que ce sont parfois les ensembles de petites positions (on parle de «queue de la distribution» en statistique) qui ajoutent significativement de la valeur. Il y a certains domaines où une approche «concentrée» fonctionne, par exemple dans le domaine du capital-risque non coté, où l’accent est mis sur un nombre limité d’investissements et une connaissance approfondie d’un secteur spécifique. Mais pour les investisseurs sur le marché public, c’est-à-dire en bourse, il est judicieux d’éviter un ciblage trop étroit.

Construire un portefeuille

L’approche de Capital Group consiste à utiliser un système dit de «multi-gestionnaires». Les portefeuilles des gestionnaires individuels sont assez concentrés, avec généralement entre 25 et 40 positions, mais comme plus d’une personne gère chaque portefeuille, un fonds peut avoir un total de 70 à 200 positions. 

«La construction d’un portefeuille consiste à peser soigneusement les différents scénarios et possibilités, car personne ne peut prédire l’avenir, pas même Warren Buffett ou d’autres investisseurs exceptionnellement doués», explique Martyn Hole, directeur des investissements chez Capital Group. «La diversification est un peu comme une assurance. Vous espérez que certains des scénarios que vous prévoyez ne se produiront pas, mais vous les prenez quand même en considération – juste au cas où. Avoir un portefeuille diversifié est tout simplement… une bonne idée.»

Si vous avez juste une poignée d’actions, vous êtes plus exposé aux risques liés aux titres individuels. Privilégiez donc une approche diversifiée et protégez-vous contre ces risques excessifs. Selon M. Hole, voilà la règle d’or pour la construction d’un portefeuille.

La construction d’un portefeuille consiste à peser soigneusement les différents scénarios et possibilités, car personne ne peut prédire l’avenir, pas même Warren Buffett ou d’autres investisseurs exceptionnellement doués.
Martyn Hole

Martyn Holedirecteur des investissementsCapital Group

Les secteurs «chauds» ou «populaires»

«Au cours de ma carrière, j’ai vu de nombreux exemples de secteurs dits ‘chauds’: un secteur a particulièrement bien évolué et une série de fonds spécialisés sont donc lancés», se souvient M. Hole. «Cela semble toujours arriver au mauvais moment: au plus haut du marché.» Il se rappelle ses jours en tant qu’analyste du secteur minier chez J.P. Morgan, il y a environ 30 ans: «Il y a eu une période où le prix de l’or s’était envolé et les entreprises minières se portaient incroyablement bien: bien sûr, pour les investisseurs, cela a déclenché une ruée vers l’or – au sommet du marché ! Ensuite, les investisseurs se sont tournés vers la technologie, les médias et les entreprises de télécommunication pendant la période de la ‘bulle des dot-com’, à la fin des années 1990. Et le phénomène s’est répété encore une fois, avec les entreprises actives dans les ressources naturelles début 2010.» Cela prend du temps, mais en fin de compte, si les cours sont en surchauffe et que les prix deviennent trop élevés, les marchés finiront par corriger.

Comme l’a dit Arnold Weinstock, ancien directeur de General Electric: «Une niche peut devenir une tombe.» C’est précisément le problème: les secteurs dans lesquels cela vaut la peine d’investir changent constamment. Pendant une décennie, ça a été les produits pharmaceutiques, puis ça a été le pétrole, avant de passer à autre chose. Donner toute son attention à un seul secteur est bien trop restrictif. Il peut y avoir une période où les gains semblent formidables, mais ils peuvent facilement s’évaporer. La diversification et l’élargissement de vos opportunités autant que possible, sans vous restreindre à une niche étroite, assureront que vous ayez toujours les meilleures chances.

Lautocorrection naturelle

Des mécanismes naturels d’autocorrection entrent d’ailleurs en jeu. Si une zone du marché se porte bien, elle attire du capital, ce qui conduit finalement à l’expansion de la capacité et se termine par des rendements plus faibles. L’exemple du «cycle du porc» (ou «Hog Cycle» en anglais) illustre cette idée qui s’applique à tant d’industries: lorsque le prix du porc augmente, les agriculteurs élèvent plus de porcs l’année suivante. Et même si la demande reste forte, s’il y a de plus en plus d’offre, le prix baissera. L’année suivante, ils réduisent donc leur production. L’offre baisse alors que la demande peut rester la même, et les prix remontent à nouveau.

«Si vous vous restreignez à une partie étroite du marché, vous êtes l’otage des perspectives futures de ce seul secteur», prévient M. Hole. «Si vous vous concentrez sur un seul secteur, vous risquez beaucoup lorsque les choses tournent mal.» La conclusion est donc on ne peut plus claire: la diversification vous offre une assurance – elle vous protège au cas où quelque chose d’inattendu arrive.  

Pour découvrir pourquoi la diversification joue un rôle si important dans la réussite de vos placements au long cours, .

Martyn Hole est directeur des investissements «actions» chez Capital Group. Il dispose d’une expérience de 38 ans dans le secteur financier, et a rejoint Capital Group il y a 17 ans. Avant cela, Martyn a travaillé chez J.P. Morgan AM. Martyn, basé à Londres, est diplômé de l’université de Cambridge, et détient un CFA.