Contrairement à l’an dernier, les entreprises de la construction ne souhaitent pas supprimer ou décaler les congés collectifs pour rattraper d’éventuels retards. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Contrairement à l’an dernier, les entreprises de la construction ne souhaitent pas supprimer ou décaler les congés collectifs pour rattraper d’éventuels retards. (Photo: Matic Zorman/Maison Moderne)

Même si la pénurie de matériaux devait perdurer jusqu’à l’été, les entreprises n’envisagent pas de décaler les congés collectifs dans la construction pour rattraper d’éventuels retards de chantiers. Elles se souviennent des échecs des négociations de 2020.

. Les entreprises du pays peuvent compter sur leurs stocks, mais elles ont peu de visibilité sur les futures commandes, dont les prix explosent. Une crise mondiale qui pourrait décaler certains chantiers. Pour rattraper les retards, faudra-t-il adapter les dates des congés collectifs, prévus du vendredi 30 juillet inclus au dimanche 22 août 2021? 

«Si on veut décaler les congés collectifs, on ne peut le faire qu’avec l’accord des syndicats», rappelle secrétaire général du Groupement des entrepreneurs, représentant les entreprises de la construction. Le patronat avait déjà tenté de telles négociations l’an dernier, après une fermeture complète entre le 20 mars et le 20 avril à cause du Covid-19. «Nous avions eu de longues discussions avec le ministre du Travail, (LSAP), et les syndicats. Il n’y avait aucune possibilité de négocier.»

Alors, pour des retards de matériaux, qui ne mettent pas totalement à l’arrêt le secteur, «ce n’est même pas la peine de commencer des discussions avec les syndicats».

Pas de besoin particulier (pour le moment)

Le directeur général de la Chambre des métiers, , partage ce souvenir. «Je pense que les congés collectifs sont sacrés.»

Tout comme les entreprises du secteur. «Je ne recommence plus cette discussion avec les syndicats», lance , administrateur délégué de la société Kuhn Construction. «Les congés collectifs, ce sont les congés collectifs; le reste, c’est la vie quotidienne. Ce sont deux choses à part.»

, gérant de l’entreprise Félix Giorgetti, espère que la pénurie de matériaux sera derrière lui d’ici là. «Décaler les congés collectifs, c’est très difficile. Nous avons déjà eu le problème l’an dernier. C’est tellement ancré dans la société des ouvriers portugais», qui profitent de cette période pour rendre visite à leur famille. Pour l’instant, l’entreprise arrive, de toute façon, à s’approvisionner et affirme ne pas ressentir le besoin de décaler les congés d’été.

Des dérogations toujours possibles

Le directeur général de Prefalux, Christian Nilles, pense, quant à lui, que, si la situation ne s’améliore pas, «la période de congés collectifs pourrait permettre aux fabricants et négociants de matériaux de construction de reconstituer, au moins partiellement, leurs stocks».

Le non-report des congés semble donc faire consensus. «Le congé doit être pris. Ce n’est pas un thème», confirme Jean-Luc De Matteis, secrétaire central du syndicat Bâtiment à l’OGBL.

Comme chaque année, les entreprises peuvent en revanche demander des , pour des travaux de réparation dans des écoles, dans les usines pendant l’arrêt de la production, ou pour les travaux urgents reconnus par la commission du bâtiment et génie civil. malgré la crise sanitaire, 119 avaient été acceptées (13 de moins qu’en 2019).